Mahmoud Darwich était un très grand poète.
Il n'est pas besoin de rajouter qu'il était Palestinien.
Son oeuvre se suffit à elle-même.
Il n'a écrit que sur son pays et les sentiments que lui inspiraient les faits qui s'y déroulaient.
Il a écrit sur la condition des palestiniens et leurs droits bafoués.
Personne ne peut mettre en doute mon attachement à Israël mais il y a peut-être à considérer que l'oeuvre de M.Darwich doive être enseignée dans les écoles israëliennes...
Sûrement!
Il y a un livre qui s'appelle "Testament d'un poète juif assassiné"...
Je crois que l'on pourrait, devrait publier une intégrale des poèmes de M.Darwich (disponibles chez Actes Sud) sous le titre
"Testament d'un poète palestinien exilé"
Cela ne serait que justice
Suit la fiche de Wikipédia sur Mahmoud Darwich
Mahmoud Darwich (محمود درويش), né le 13 mars 1941 à Al-Birwah en Galilée (Palestine sous mandat britannique) et mort le 9 août 2008 à Houston (Texas, États-Unis)1, est une des figures de proue de la poésie palestinienne.
Profondément engagé dans la lutte de son peuple, il n'a pour autant jamais cessé d'espérer la paix et sa renommée dépasse largement les frontières de son pays. Il est le président de l'Union des écrivains palestiniens. Il a publié plus de vingt volumes de poésie, sept livres en prose et a été rédacteur de plusieurs publications, comme Al-jadid - (الجديد - Le nouveau), Al-fajr (الفجر - L'aube), Shu'un filistiniyya (شؤون فلسطينية - Affaires palestiniennes) et Al-Karmel (الكرمل) . Il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu de multiples récompenses et il a été publié dans au moins vingt-deux langues.
Dans les années 1960, Darwish a rejoint le Parti Communiste d'Israël, la Rakah, mais il est plus connu pour son engagement au sein de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Élu membre du comité exécutif de l'OLP en 1987, il quitte l'organisation en 1993 pour protester contre les accords d'Oslo. Après plus de 30 ans de vie en exil, il peut rentrer sous conditions en Palestine, où il s'installe à Ramallah.
Sommaire [afficher]
Biographie [modifier]
Enfance et premiers poèmes [modifier]
Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birwah, en Galilée, à 9 kilomètres à l'Est de Saint-Jean-d'Acre en Palestine sous mandat britannique, aujourd'hui Israël. Il est le deuxième enfant d'une famille musulmane sunnite de propriétaires terriens, avec quatre frères et trois sœurs. Après l'établissement d'Israël en 1948, le village fut rasé entièrement et la famille Darwich s'enfuit au Liban, où elle resta un an, avant de rentrer clandestinement en Israël où elle découvre que leur village a été remplacé par une colonie juive. La famille s'installe alors à Dair Al-Assad.
Darwish a commencé ses études primaires à Dair Al-Assad, tout en vivant sous la menace constante d'être découvert et exilé par les autorités israéliennes. Plus tard, il finit ses études secondaires à Kufur Yasif, deux kilomètres au Nord de Jdeideh. Enfin, il part pour Haïfa. Son premier recueil de poésie fut publié quand il avait dix-neuf ans (Asafir bila ajniha, Oiseaux sans ailes, 1960). En 1964, il sera reconnu nationalement et même internationalement comme une voix de la résistance palestinienne grâce à Awraq Al-zaytun (Feuilles d'olives). Ce recueil deviendra très populaire notamment avec le poème Carte d'Identité.
L'exil et le retour [modifier]
À la fin de ses études, Mahmoud Darwich commence à publier des poèmes et des articles dans des journaux et magazines comme Al-Itihad et Al-Jadid, pour lequel il deviendra plus tard rédacteur. En 1961, il rejoint secrètement le Parti Communiste d'Israël, le Maki, et commence à travailler comme rédacteur adjoint de Al-fajr.
Il sera plusieurs fois arrêté et emprisonné pour ses écrits et activités politiques entre 1961 et 1967. Pendant cette période, Darwich rêve de révolution et chante la patrie, la défense de l'identité niée des siens et la solidarité internationaliste. Le poème Identité ( Inscris : Je suis arabe ), le plus célèbre de son recueil Rameaux d'olivier publié en 1964, dépassent rapidement les frontières palestiniennes pour devenir un hymne chanté dans tout le monde arabe.
En 1970, il part pour Moscou étudier l'économie politique. En 1971, il est au Caire, où il travaille pour le quotidien Al-Ahram. À Beyrouth, en 1973, il dirige le mensuel Shu'un Filistiniyya (Les affaires palestiniennes) et travaille comme rédacteur en chef au Centre de Recherche Palestinien de l'OLP et rejoint l'organisation. En 1981, il crée et devient rédacteur en chef du journal littéraire Al-Karmel.
Assigné à résidence à Haïfa où il travaille comme journaliste, il s'exile au Liban de 1971 à 1982, rejoignant Beyrouth.
Pendant l'été 1982, Beyrouth est l'objet de bombardements du 13 juin au 12 août, l'armée israélienne cherchant à faire fuir l'OLP de la ville. Darwich relatera la résistance palestinienne au siège israélien dans Qasidat Bayrut (1982) et Madih al-xill al'ali(1983). Le poète repart en exil, au Caire, à Tunis puis à Paris. En 1987, il est élu au comité exécutif de l'OLP.
Un an plus tard, en 1988, un de ses poèmes, En traversant les mots passants, est discuté à la Knesset; il est accusé de souhaiter voir partir les Juifs d'Israël. Mahmoud Darwich s'en défendra en expliquant qu'il voulait dire qu'ils devaient partir de la Bande de Gaza et de Cisjordanie. Le poète écrivit :
"Alors quittez notre Terre
Nos rivages, notre mer
Notre blé, notre sel, notre blessure."
Membre du comité exécutif de l'OLP, président de l'Union des écrivains palestiniens, Mahmoud Darwich est le fondateur et le directeur de l'une des principales revues littéraires arabes, Al-Karmel, qui a cessé de paraître en 1993.
La même année, après les accords d'Oslo, Mahmoud Darwish quitte l'OLP, protestant contre l'attitude conciliante de l'Organisation dans les négociations et préfèrant une paix mais une paix juste.
Il continue à être rédacteur en chef du magasine Al-Karmel, et vit à Paris avant de retourner en Palestine en 1995, ayant reçu un visa pour voir sa mère. Il eut ainsi la permission de retourner en Palestine pour les funérailles de son ami l'écrivain Emile Habibi et de visiter la ville où il a vécu mais pour quelques jours seulement. Il reçoit une autorisation de séjour des autorités israéliennes et s'installe dans une ville de Cisjordanie, Ramallah, ville où Yasser Arafat avait ses quartiers. La ville deviendra un champ de bataille en 2002.
En mars 2000 Yossi Sarid, ministre israélien de l'Education , proposa que certains des poèmes de Mahmoud Darwish soient inclus dans les programmes scolaires israéliens. Mais le premier ministre Ehud Barak refusa, "Israël n'est pas prêt."
Il est décédé le 9 août 2008 aux États-Unis dans un hôpital de Houston, où il avait subi une intervention chirurgicale et se trouvait dans un état critique suite à des complications liées à l'opération. Il avait déjà subi deux opérations du cœur en 1984 et 1998.
Après avoir reçu les honneurs à Amann en Jordanie où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne Mamouhd Abbas. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.
Son œuvre [modifier]
L'œuvre de Darwich, essentiellement poétique, est une véritable défense et illustration d'une terre, d'un peuple, d'une culture en même temps qu'une entreprise hardie de génèse littéraire. Elle est hantée d'un bout à l'autre par une seule idée, une seule référence, un seul corps: la Palestine. La solitude et le désarroi de l'exil exprimés côtoient l'acceptation noble et courageuse où le désespoir profond devient générateur de création, porteur d'une charge poétique intense.
L'œuvre en prose de Darwich comprend un récit, Une mémoire pour l'oubli, qui restitue un jour de la vie d'un homme, le poète lui-même, pendant le siège de Beyrouth en 1982 par les troupes israéliennes."
Interprétations musicales [modifier]
Beaucoup des poèmes de Mahmoud Darwich ont été interprétés par des chanteurs tels que Marcel Khalifé, Magida El Roumi, et Ahmed Qa'abour.
En 1984, Marcel Khalifé compose et dirige Ahmad al Arabi, un opéra poétique écrit par Mahmoud Darwich. Les chanteurs sont Marcel Khalifé et Oumayma el-Khalil, les choeurs sont assurés par l'ensemble al-Mayadine.
Un disque a été enregistré au Pass Studios, à Beyrouth (Liban) et est disponible dans tous les magasins en France.
Le livret traduit de l’arabe (Palestine) par Etel Adnan peut-être consulté ici.
En 1996, 1999 et 2003, le célèbre musicien Marcel Khalifé a été trainé en justice pour blasphème et insulte aux valeurs religieuses, à cause d'une chanson intitulée Je suis Joseph, oh père, qui a été écrit par Darwish et citait un verset du Coran. Dans ce poème, Darwich partageait la peine de Joseph, rejeté voir haï par ses frères car trop honnête et bon. "Oh mon père, Je suis Joseph, et mes frères ni ne m'aiment ni ne me veulent parmi les leurs." Mais certains chefs religieux prennent sa défense comme Youssef al Qaradawi ce qui calma les tensions.
Les frères Joubran Le Trio Joubran ont accompagné à plusieurs reprises au son du Oud des récitals de Mahmoud Darwish, dont le tout dernier à Arles en juillet 2008.
Films [modifier]
Mahmoud Darwish, et la terre, comme la langue…, documentaire réalisé en 1997 pour la télévision française par Simone Bitton et Elias Sanbar.
Écrivains des frontières, documentaire réalisé en 2004 par Samir Abdallah et José Reynes. Le film accompagne Mahmoud Darwich qui, assiégé à Ramallah en 2002, accueille une délégation du Parlement international des écrivains : l'Américain Russell Banks, le Sud-Africain Breyten Breytenbach, l'Italien Vincenzo Consolo, le poète chinois exilé Bei Dao, l'Espagnol Juan Goytisolo, le Français Christian Salmon, le Portugais José Saramago (prix Nobel de littérature en 1998) et le Nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986. Accompagnés dans leur périple par Leïla Shahid et Elias Sanbar, les écrivains venus participer à un événement culturel seront les témoins directs de l'occupation militaire israélienne.
Citations [modifier]
"Mais nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir. Espoir de libération et d'indépendance. Espoir d'une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l'école. Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire. Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang. Espoir que cette terre retrouvera son nom original : terre d'amour et de paix. Merci pour porter avec nous le fardeau de cet espoir. "
"Celui qui m'a changé en exilé m'a changé en bombe... Palestine est devenue mille corps mouvants sillonnant les rues du monde, chantant le chant de la mort, car le nouveau Christ, descendu de sa croix, porta bâton et sortit de Palestine."
Prix et récompenses [modifier]
Prix Lotus (1969; de l'Union des écrivains afro-asiatiques]])
Prix Lénine de la paix (1983; de l'Union Soviétique)
Médaille de l'ordre du mérite des arts et lettres (1993; de la France)
Prix de la liberté culturelle de la Fondation Lannan (2002)
Prix Prince Claus (2004)
Bibliographie [modifier]
Comme des fleurs d'amandier ou plus loin, Paris, Sindbad/Actes Sud, 2007
Ne t'excuse pas, Paris, Sindbad/Actes Sud, 2006
Etat de siège, Paris, Sindbad/Actes Sud, 2004
Murale, Arles, Actes Sud, 2003
Le lit de l'étrangère, Arles, Actes Sud, 2000
Jidariyya (Murale), 2000
La terre nous est étroite, et autres poèmes, Paris, Poésie/Gallimard, 2000
Sareer El Ghariba (Le lit de l'étrangère), 1998
La Palestine comme métaphore, Paris, Sindbad/Actes Sud, 1997
Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?, Arles, Actes Sud, 1996
Au dernier soir sur cette terre, Arles, Actes Sud, 1994
Une mémoire pour l'oubli, Arles, Actes Sud, 1994
Chronique de la tristesse ordinaire, suivi de Poèmes palestiniens, Paris, Cerf, 1989
Plus rares sont les roses, Paris, Minuit, 1989
Palestine, mon pays : l'affaire du poème, Paris, Minuit, 1988
Rien qu'une autre année, anthologie 1966-1982, Paris, Minuit, 1988
Fi wasf halatina, 1987
Dhakirah li-al-nisyan, 1986
Hiya ughniyah, 1986
Madih al-zill al-'ali (Une eulogy pour le grand fantôme), 1983
Qasidat Bayrut (Ode à Beirouth), 1982
A'ras, 1977
Ahmad al-za'tar, 1976
Tilka suratuha wa-hadha intihar al-ashiq (C'est son image et c'est le suicide de son amant), 1975
Muhawalah raqm 7, 1974
Uhibbuki aw la uhibbuki (Je t'aime, je ne t'aime pas), 1972
Les poèmes palestiniens, Paris, Cerf, 1970
Allocutions & textes de Mahmoud Darwich
Ahmad al Arabi Opéra poétique écrit par Mahmoud Darwich, Composé et dirigé par Marcel Khalifé
Al-'Asafir tamut fi al-jalil (Les oiseaux meurent en Galilée), 1970
Yawmiyyat jurh filastini (Journal d'une blessure palestinienne), 1969
Akhir al-layl (La fin de la nuit), 1967
Ashiq min filastin (Un amoureux de Palestine), 1966
Awraq Al-Zaytun (Feuilles d'olives), 1964
Asafir bila ajniha (Oiseaux sans ailes), 1960
Et la terre, comme la langue un film de Simone Bitton et Elias Sanbar
A été cité dans un des poêmes de Michael Gluck, "D'une Jérusalem absente", 2007
Voile islamique : Fanny Truchelut n'est pas coupable !
Le 3 septembre aura lieu à Nancy (13h) le procès de appel de Fanny Truchelut.
Quel est l'enjeu juridique de ce procès ? Du point de vue juridique, deux points importent dans l'affaire du gîte des Vosges :
1 : Fanny Truchelut n'a pas commis de délit ;
2 : L'enjeu de cette affaire est la conservation du droit de s'opposer à un comportement prescrit par la loi islamique.
Un ancien président du MRAP, Alain Callès estime que « la loi contre le racisme ne peut pas être dévoyée de sa fonction et de son esprit par un tour de passe-passe sémantique qui aboutirait à cette situation paradoxale : condamner les adultes qui combattent le sexisme et l'obscurantisme qui le sous-tendent ! ». Je montrerai que ce « tour de passe-passe sémantique » consiste en une confusion entre « pensée » et « acte », qui sont sauf à revenir à la pensée magique primitive – deux réalités distinctes, auxquelles le droit français donne des effets tout à fait différents.
L'enjeu de l'affaire du gîte des Vosges n'est pas seulement le nombre de lieux où le voile devrait être accepté. Si Mme Fanny Truchelut devait être condamnée définitivement, c'est toute opposition à un comportement d'observance de la loi islamique, y compris les actes tendant à l'instauration d'un ordre islamique en France, qui deviendrait punissable.
LE DROIT ACTUEL
Ecartons tout d'abord une idée fausse trop répandue à la suite de la loi de 2004 sur l'interdiction du voile à l'école. Le fait que la loi interdise le voile à l'école, ne signifie pas qu'il serait interdit de l'interdire ailleurs.
Le principe du droit français est la liberté, y compris la liberté du commerce. Les hôteliers sont libres d'exiger une tenue « de soirée » lorsqu'ils organisent des fêtes, tout comme ils étaient libres jusqu'à récemment d'interdire ou d'autoriser de fumer. Il n'y a pas à ce jour de loi interdisant d'interdire le voile, donc la liberté d'interdire le voile existe.
Mme Fanny Truchelut est accusée d'avoir refusé un service à une personne en raison de sa religion.
Code pénal :
Article 225-1 :
« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de (...)de leurs opinions politiques, (...) de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
Article 225-2 :
« La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste : 1º A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ; (...)
4º A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ; (...)
Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1º est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 Euros d'amende. »
Une infraction pénale est définie par un certain nombre d'éléments. Cette définition doit être entendue dans un sens limitatif, et non étendue par analogie à des actes voisins ou liés aux éléments de l'infraction, mais qui n'en font pas partie. Pour que l'infraction soit commise, il faut que tous les éléments de l'infraction soient présents. Or ils ne le sont pas ici.
Fanny Truchelut a pris la réservation de Horia Demiati, sans s'inquiéter de savoir si son nom pouvait laisser supposer une foi musulmane ou pas. Elle avait déjà accueilli des musulmans dans son gîte. Lorsque Horia Demiati et une autre femme de sa famille se sont présentées voilées, elle leur a dit que le voile devait être retiré dans la salle commune du gîte. Elle ne leur a pas refusé de location. Horia Demiati a décidé de partir, alors qu'elle aurait pu rester en enlevant son voile. Il n'y a pas de refus de service de la part de Fanny Truchelut.
Examinons le deuxième élément : distinction à raison de la religion, croyance (ou de l'opinion politique). Ce que la loi désigne ici, c'est une pensée, une croyance, une « opinion » religieuse, et non tout acte lié à cette foi, non tout acte d'observance d'une loi « religieuse ».
Il n'a en effet jamais jusqu'à présent en France été question d'autoriser tout comportement « justifié » par la loi « de dieu ». Les sacrifices humains, l'anthropophagie, ou l'instauration d'une dictature théocratique (califat), ne sont pas autorisés sous prétexte qu'ils seraient une obligation religieuse aztèque, kanaque ou autre ; islamique, par exemple.
La plainte portée contre Fanny Truchelut indique qu'elle est poursuivie « aux Motifs : ... Refus de la fourniture d'un service .. à raison de son appartenance ou non à une religion déterminée, au motif que les deux femmes portaient le voile ». (Les accusations de discrimination à raison de la race ou de l'ethnie n'auraient pas été retenue par le tribunal.)
Cette formulation est en elle-même l'aveu de l'absence d'un des éléments constitutifs : ce n'est pas en raison de la religion qu'il y aurait eu refus de service, mais « au motif que les deux femmes portaient le voile », autrement dit pour une autre raison que celle dont la loi fait un élément de l'infraction.
On peut ainsi déduire de la rédaction de la plainte elle-même que les accusateurs « savent » que la véritable raison de la demande de Fanny Truchelut ne tient pas à la croyance, à la religion en elle-même de Horia Demiati, mais à un autre fait.
Certes on peut se demander si le refus d'accepter le voile, acte d'observance de l'islam (du moins selon la conception de Horia Demiati), n'est pas « l'indice » d'une raison autre qui serait la foi, l'opinion religieuse ou politique elle-même. Mais dans ce cas, il incomberait à l'accusation de prouver que la véritable raison de l'attitude de Fanny Truchelut n'est pas celle qu'elle a indiquée.
Ce que signifie cette rédaction, c'est que selon les accusateurs :
d'une part, la « religion », la croyance serait la « même chose » que l'acte d'observance de cette religion qu'est le port du voile. Il y a ici une confusion entre pensée et acte.
d'autre part, le refus d'accepter un acte d'observance d'une religion constituerait une présomption irréfragable ( une présomption dont on ne peut apporter la preuve contraire), d'une discrimination en raison de la croyance, de la pensée religieuse elle-même.
Certains, entrant dans la première de ces confusions entre pensée et acte, en viennent à se poser la question de savoir si le port du voile est une obligation de la loi musulmane, pensant que si tel n'était pas le cas, alors il n'y aurait pas de discrimination. Mais cette question « théologique » et de droit musulman, n'a rien à faire dans le débat. Quelle que soit l'opinion de Horia Demiati sur le voile et sa validité au regard du droit islamique, aucun service ne saurait lui être refusé en raison de cette opinion quelle que soit sa véracité.
La seule question qui est posée est de savoir si son comportement, le port du voile en l'occurrence, rendait ou non sa demande de service acceptable, ou abusive.
En effet, la rédaction de l'article 225 qui met en parallèle « religion » et « opinion politique », montre bien que le critère dont la loi refuse qu'il soit discriminant, est bien la pensée de la personne, et non les actes qui peuvent en découler.
Si une femme enlève son voile, elle ne perd pas sa foi pour autant. Fanny Truchelut en demandant d'enlever le voile signifiait par là même qu'elle accepte la présence d'une femme dont elle connaît la confession musulmane, dès lors que son comportement est compatible avec la résidence dans un gite.
Or c'est bien là que le problème se posait. Le voile n'est pas compatible avec la convivialité à préserver dans un lieu de vie commune qu'est un gîte.
A l'évidence le voile est en soi la négation de la mixité, qui représente un usage très ancien en France, un aspect essentiel de la convivialité.
Le voile est surtout un comportement angoissant pour les autres, une violence psychologique, une agression quasi sensorielle. En imposant la vision d'une femme dont le corps est ainsi enfermé, c'est cette angoisse d'enfermement que l'on fait ressentir par identification, au corps et à la conscience des autres ...
L'angoisse que provoque cette vision vient aussi du fait que chacun sait, depuis les luttes féministes, que l'inégalité des droits, du droit d'être libre dans son corps notamment, est liée aux violences envers les femmes.
Cette relation est confirmée lorsque l'on connaît la loi islamique qui prescrit de « frapper » les femmes récalcitrantes (coran IV, 34 ou 38), et qui prend la peine de détailler (coran II, 223, cf jurisprudence ou « tradition » islamique l'explicitant) quelle position sexuelle humiliante peut être imposée à une femme, et quelle autre ne le peut pas ...
Toute l'actualité rappelle au simple spectateur du « 20 h » que « le voile est tâché de sang » (André Glusckmann), du sang de celles qui refusent le porter ou de se soumettre aux lois islamiques discriminatoires.
L'angoisse, le malaise créé par la vision d'une femme voilée est accrue par l'autre aspect du voile : celui d'étendard de l'islam dans ses aspects politiques.
Ici il faut faire un aparté pour expliquer quelques aspects du contenu de la doctrine politico-religieuse islamique : en effet sans cette connaissance, le sens du port du voile que nous allons indiquer ci- dessous, pourrait paraître extravagant.
L'islam est un mouvement politico-religieux qui vise à l'instauration de « l'ordre islamique », la loi islamique, loi de dieu, la « charia », une loi prônant l'inégalité entre hommes et femmes, ainsi qu'en musulmans et non musulmans. L'islam fait obligation aux musulmans de « lutter/ faire des efforts » (Jihad) pour que « la Religion entière soit à Allah », efforts par le corps (combat / qital), par les biens, ou par la langue. La lutte pour l'expansion de l'islam sur le monde entier par de multiples moyens fait donc partie des obligations religieuses du musulman, de l'observance de la foi musulmane. Mahomet alla jusqu'à se vanter d'avoir vaincu ses adversaires « par la terreur ».
Que signifie donc le port du voile compte tenu de cette doctrine islamique.
Les juristes musulmans répondent aux mêmes : pour eux le port du voile est une obligation, en raison à la fois de la pudeur à préserver, et de l'obligation de se distinguer des non musulmans, de ne pas faire partie de leur peuple : « le Message d'Allah m'a vu porter deux habits teints en rouge, il m'a dit « ceci fait partie des habits des mécréants, ne les porte plus » car « quiconque imite un peuple en fait partie ».
Certains de nos juristes ont estimé que le port du voile n'était pas en soi un acte prosélyte. Si l'on entend par « prosélyte » le fait de porter la bonne parole, alors certes le voile n'est pas prosélyte : il est en fait le signe d'un marquage « communautariste » ( la « oumma ») et d'une présence « en force » sur un territoire, il est un acte d'intimidation.
D'autres parmi nos juristes ont estimé pour leur part, que « le port du foulard islamique, est, par la signification qu'il a nécessairement, incompatible avec l'ordre public français », l'ordre public étant entendu comme « l'ensemble des normes qui correspondant aux exigences fondamentales, sociales, politiques et morales, qu'une société considère comme lui étant consubstantielles et qui sont les principes mêmes de son ordre juridique. ». La signification qu'ils attribuent au voile étant :
« la signification d'un acte, non de prosélytisme, mais de pression sur les correligionaires ou supposées telles de celles qui arborent ce foulard ; une signification politique ; la signification d'une communion idéologique avec des mouvements qui même s'ils ne sont pas toujours extrémistes dans les moyens qu'ils prônent ont pour projet la subversion de nos principes politiques ; et la signification de l'affirmation par celles qui le portent d'un système de valeurs incompatibles avec l'ordre public au sens précédemment exposé. »
Si l'on additionne ces deux aspects du voile, l'agression psychologique et la menace politique, et si l'on connaît le discours méprisant de nombre d' « islamistes » pour les moeurs et les femmes « occidentales » (tel cet imam prétendant que les femmes occidentales s'accouplent avec des singes et des chiens et que plus de la moitié des Danoises ne connaît pas l'identité du père de leurs enfants ...), on peut résumer en ces termes le message du voile :
« Ici règne la loi qui fait des femmes des inférieures, devant cacher leur corps, voici cette femme qui obéit à cette loi et bientôt ce sera à toi, la putain qui refuse de rester à ta place, d'y obéir ».
Ce message outrageant est tout ce qu'il y a de contraire à la politesse la plus élémentaire, à toute ambiance de convivialité.
Faut il penser que seuls des érudits en matière d'islam ou de géopolitique peuvent comprendre la signification de ce message, et qu'une femme non spécialiste comme Mme Truchelut n'aurait pas pu lui attribuer un tel sens ? Aucunement, car tout le sens est donné par le fait de « résumer » la loi islamique en montrant l'inégalité « en action », « sur pied », dans le corps des femmes recouvertes.
Le voile est un symbole facile à comprendre par toute personne et choisi par les "islamistes" pour sa simplicité. Il est fait pour être compris immédiatement par tout le monde. En bon propagandistes, les musulmans militants savent que "le viol des foules par la propagande politique" passe par l'utilisation de tels symboles.
En réalité si les lois antiracistes ont pu faire l'objet d'un tel « tour de passe- passe sémantique », c'est que la réalité recouverte par le mot « Religion » en Europe est bien différente de celle de la doctrine islamique. Refuser de louer à un chrétien parce qu'il porte une croix peut raisonnablement être vu comme une présomption d'une discrimination à raison de sa foi. Mais le fait de porter une croix ou de refuser le poisson le vendredi, n'a rien à voir avec l'observance de la foi selon l'islam, qui va, comme on l'a dit jusqu'au combat pour renverser la démocratie, y compris par l'utilisation de moyens d'intimidation et de démoralisation des infidèles, tel que le port du voile ou des procès abusifs...
LA PORTEE D'UNE JURISPRUDENCE TRUCHELUT
Dès lors, que l'on prenne bien la mesure de la portée qu'aurait une « jurisprudence Truchelut » si nos cours d'appel et de cassation l'entérinaient.
Ce que les musulmans militants veulent faire dire à la Halde et aujourd'hui à nos juges, ce serait que tout acte accompli dans l'observance de l'islam, doit être accepté en tant que simple croyance : cette prétention repose sur la confusion entre la conscience et les actes.
S'ils parvenaient à leur fin, cela voudrait dire que l'instauration de la loi islamique en France devrait être admise au nom du respect des croyances, (car ce qu'un bon musulman doit croire et promouvoir selon l'islam, c'est l'instauration de la loi islamique sur le monde entier), et que tout acte s'opposant à l'instauration et à la mise en oeuvre du droit islamique en France, serait un acte réputé de haine envers les musulmans, et condamné par nos propres lois anti-haine, anti-racistes et anti-discrimination.
La confusion entre pensée intime et actes est une aberration totale pour un juriste français.
Nos textes sur la liberté de conscience reposent sur la distinction entre l'intime de la pensée, de la croyance interne, et les actes
La distinction du droit et de la morale qui existe dans le droit français ne signifie pas que le droit n'aurait pas son substrat dans une ou des conceptions morales, mais elle signifie que les individus sont protégés de l'immixtion de l'Etat dans leur conscience intime, que la pureté de leurs intentions morales ou de leurs croyances n'a pas à être prise en compte par l'Etat. Autrement dit en clair : qu'on ne les brûlera pas parce qu'ils n'ont pas telle ou telle croyance, et que quand bien même ils adoreraient Satan ou l'anti-monde, ils ne seront pas torturés pour l'avouer, ils ne seront pas brûlés en place publique : l'Etat doit y être indifférent, cela ne concerne pas le droit d'un Etat de droit.
Par contre, les actes concernent le droit, les actes concernent l'Etat.
Les actes subversifs tendant à renverser nos libertés et droits démocratiques sont à combattre par nos Etats. Les actes blessants autrui sont condamnés et sanctionné par l'Etat, que ce soit, dans un nombre de cas limités, pénalement, ou bien civilement.
Refuser que l'on utilise un lieu commercial, en portant le voile ou en faisant le salut hitlérien, c'est s'opposer à un acte insultant, agressif, subversif, cela n'est pas refuser un service à raison des convictions intimes musulmanes ou nazie de la personne demandant à acheter un service.
Nos loi anti-racistes et anti-discriminations interdisent que l'on tienne compte des convictions intimes religieuses ou politiques, ou de l'origine « raciale », pour refuser un service, mais en aucun cas elles n'interdisent que l'on tienne compte du comportement des clients et que l'on refuse un service à des clients dont le comportement rend la demande abusive.
L'attitude de Fanny Truchelut, n'est pas seulement conforme à la loi française, elle est IR-RE-PRO-CHA-BLE.
Elle n'est pas « naïve », elle est au contraire profondément imprégnée de l'intelligence du droit français. Mme Truchelut a suffisamment d'expérience professionnelle et de conscience historique pour comprendre l'essentiel du droit français, et de son sens.
La voie de la confusion entre acte et pensée a malheureusement été ouverte au moment du débat sur le voile à l'école, par ceux qui refusaient de reconnaître dans le voile un comportement sexiste, un acte politique de prosélytisme contre les droits des femmes. La misogynie de certains laïcards, nous la payons aujourd'hui.
En réduisant le voile à un « signe d'appartenance », à un pur symbole, en gommant, en niant l'acte attentatoire à la liberté qu'il constitue, on est entré dans l'enchaînement de la négation des actes commis par les musulmans, de l'assimilation insensée entre leurs actes et la simple croyance à l'islam, ce qui nous mène tout droit à une prétendue obligation de tolérer tous les actes – et donc d'accepter l'application par eux de la loi islamique - au nom d'une tolérance envers leur croyance.
Comprenons bien ceci :
Si tout acte réalisé en accord avec la loi islamique devait être nié en tant qu'acte, et assimilé à une simple « croyance intime », à une simple « conviction religieuse ou politique », et donc, si toute personne s'opposant à un tel comportement, devait condamnée pour « racisme anti-musulman », alors c'est tout acte d'opposition à l'instauration de la charia en France qui serait déclaré punissable.
Aussi aberrante que soit la situation à laquelle aboutit une telle jurisprudence, elle est bien celle là. Il faut que nos juristes comprennent bien la portée de leur décision. Ce qui est plus aberrant encore est qu'elle ne leur soit pas apparue déjà.
Le port d'un voile est un acte, un acte condamnable, moralement et par le droit, car il est contraire à notre ordre public.
Tous les actes tendant à instaurer un rapport de force permettant l'instauration de la loi islamique doivent pareillement être reconnus – et non déniés – comme des actes tendant à renverser nos institutions et il est non seulement légitime de les condamner, mais il est du devoir de nos Etats, de ses juges et de chaque citoyen de s'y opposer.
Si des lois anti-racistes et anti-discrimination doivent être utilisées, ce doit être pour condamner les textes et actes prônant le racisme et les discriminations, et à ce titre, ce sont quantité de textes islamiques, dont le coran et nombre de hadiths, qui devraient faire l'objet de poursuites pour incitation à la haine et à la violence.
ELISSEIEVNA
Rédigé par : elisseievna | 26 août 2008 à 01:23
Content, s'il ne s'agissait de pleurer la disparition du poète, de voir ce blog sortir de sa torpeur estivale ;-)
Merci pour ces mots qui couvrent avec délicatesse la mémoire de Mahmoud Darwich.
Comment ne pas voir en lui le destin d'un homme pris dans les grands tourments de la fin du 20e siècle, incarnation d'un paradoxe entre la solitude abyssale du poète exilé et l'adulation de tout un peuple en Palestine ?
Que d'émotion dans le souvenir de l'événement du 1er mai 1996, le jour où, après 26 ans d'exil, pour la première fois depuis 1970, le poète fut autorisé à fouler la terre d'Israël, pour assister aux obsèques de son ami, l'écrivain arabe israélien Emile Habibi, le "combattant de la paix".
Merci Eho pour cet hommage. Et excellente rentrée littéraire à vous.
Rédigé par : Séb | 19 août 2008 à 00:29
Content, s'il ne s'agissait de pleurer la disparition du poète, de voir ce blog sortir de sa torpeur estivale ;-)
Merci pour ces mots qui couvrent avec délicatesse la mémoire de Mahmoud Darwich.
Comment ne pas voir en lui le destin d'un homme pris dans les grands tourments de la fin du 20e siècle, incarnation d'un paradoxe entre la solitude abyssale du poète exilé et l'adulation de tout un peuple en Palestine ?
Que d'émotion dans le souvenir de l'événement du 1er mai 1996, le jour où, après 26 d'exil, pour la premire fois depuis 1970, le poète fut autorisé à fouler la terre d'Israël, pour assister aux obsèques de son ami, l'écrivain arabe israélien Emile Habibi, le "combattant de la paix".
Merci Eho pour cet hommage. Et excellente rentrée littéraire à vous.
Rédigé par : Séb | 19 août 2008 à 00:23