Voici donc sous la plume de l'excellent Didier Jacob les méandres éditoriaux de Miss Ségo...
A ne rater sous aucun prétexte!
C'est beau comme du Chabrol quand il raille la province française...
Sauf que Chabrol parle de corbeau et que là il s'agit...d'une dinde!( mais qui préfère se farcir que d'être farcie!)
Bref dans ce mileu , nous pouvons le constater une fois de plus...
Il y a beaucoup d'emplumés...!
Politique éditoriale?
Non!
Politique et Édition!
08 février 2007
L’histoire des livres avortés de Ségolène
Mais que sont donc les livres de Ségolène devenus ? Des ouvrages sur la candidate, la maison socialiste en annonçait en effet plus d’un, ces derniers mois : des entretiens, d’abord, avec une journaliste du Journal du Dimanche, Pascale Amaudric. Et un autoportrait avec Marie-Françoise Colombani, du journal Elle. Aujourd’hui, retournement de situation : Ségo déclare forfait pour le premier, et le second projet semble également très compromis.
Excès de modestie ? Pas vraiment. La journaliste Pascale Amaudric raconte comment tout s’est passé, depuis 2004, année de la signature du contrat de « Désirs d’avenir » (le livre d’entretiens). « Nous avons commencé à travailler en 2005. » Ségolène Royal ne sait pas encore qu’elle sera la candidate socialiste. Il s’agit seulement, sur le ton de la confidence, de préparer le terrain en se faisant mieux connaître des Français. Le livre, annoncé en librairie, est chaque fois repoussé. A partir de la fin 2005, la journaliste n’entend plus parler de Ségo.
Enterrés, donc, ces désirs d’avenir ? En novembre 2006, Ségolène reprend contact avec Pascale Amaudric. « Ce serait une bonne idée, dit-elle, de relancer le livre. » Ségolène lui suggère de reprendre le texte pour le réactualiser. L’édulcorer aussi. Car, dans le manuscrit de Ségolène la députée socialiste, il y avait des piques que ne pouvait prononcer Ségolène la candidate socialiste. Contre Edith Cresson notamment, qui allait rejoindre les rangs royaliens. Et le livre est jugé trop personnel par la candidate. Pas assez future présidente. Quand elle parle, ici ou là, du catéchisme, quand elle se confie sur son enfance ou sur sa vie.
Pascale Amaudric fait passer le manuscrit définitif à la candidate. De nouveau, silence radio du côté de son état-major. Mais la journaliste, qui la suit pour le JDD, la coince à la Martinique, et lui demande des explications. Ségolène est embarrassée. Tourne autour du pot. Tente d’amadouer son interlocutrice en faisant valoir qu’elle a retiré son nom de l'autre livre, qui est son autoportrait en abécédaire, et qu’elle a écrit avec Marie-Françoise Colombani. Car, tandis qu’elle remettait aux calendes son dialogue avec Pascale Amaudric, chez Flammarion, elle signait un autre contrat, pour un livre similaire, avec Hachette. « Ca ne se fait pas », explique Teresa Cremisi, qui dirige Flammarion. « Mais elle l’a fait. »
Volte-face, hésitations, dédits : une maladie socialiste ? Car, avant Ségo, il y avait Jack. On se souvient de l’affaire (voir mon blog du 7 décembre 2006, «L’affaire Jack Lang»). Lang avait, avant de jeter l'éponge pour les élections, signé un contrat avec l’éditeur (et coauteur) Bernard Pascuito pour un livre similaire, censé vanter ses mérites et chanter ses louanges. Il y affirmait qu’il était le meilleur candidat, et traînait allègrement Ségolène dans la boue (L’Express a repris nos informations dans le numéro de cette semaine). Entre-temps, Lang se retirait de la course. Et, se voyant fort ennuyé de s’être lâché dans un manuscrit devenu gênant, enterrait la chose en la déclarant inepte, travestie, non conforme à sa pensée. Aujourd’hui, Lang et Pascuito sont en procès.
Toujours annoncé pour mars dans les sites de vente par correspondance, le livre d’entretiens avec Ségolène ne sortira pas. Passé par profits et pertes de la campagne : « C’est mort », confirme la journaliste, qui révèle que Ségolène s’est montrée désolée, prenant une petite voix pour la gagner à sa cause, dans l’espoir d’éviter que l’affaire ne s’ébruite et ne ternisse sa candidature.
De son côté, Teresa Cremisi peste en silence. « Le livre n’a pas été relu. Et Ségolène n’a pas signé le bon à tirer », explique-t-elle. « Nous ne pouvons donc pas le publier. Je ne sais pas si le livre verra le jour finalement, sous sa forme actuelle ou sous une forme transformée. » Teresa Cremisi peut au moins se réjouir de voir l’autre projet tomber à l’eau également : « J’ai appelé Hachette. Ils m’ont confirmé que le livre ne se faisait pas. » Elle se garde cependant d’en dire plus, laissant la porte ouverte à des projets ultérieurs. Et se borne à révéler que Ségolène n’en est pas à son premier projet avorté : « Il y a dix ans, il y avait un projet de ce type, un dialogue entre Ségolène Royal et Philippe Sollers. »
Comment expliquer pareille inconstance ? Pascale Amaudric (photo) : « Ségolène se conduit comme le faisait François Mitterrand. Elle lance plusieurs projets, veut pouvoir choisir seule, sans se soucier du travail des uns et des autres. Ca traduit un état d’esprit, celui qui consiste à instrumentaliser les gens. Ségolène pense qu’elle peut demander ce qu’elle veut, quand elle veut. Qu’elle peut se servir de ceux avec lesquels elle travaille.» Car, selon Pascale Amaudric, Ségolène s’est bien servie d’elle : «Je lui ai servi, inconsciemment, de sparring partner. Je l’ai aidée, sans le savoir, à cadrer ses idées, quand c’était encore un peu flou. » Cette multiplication des contrats non honorés illustre en tout cas, de Lang à Ségo, une certaine nervosité (un euphémisme), voire une inaptitude à tenir ses engagements, dans le camp socialiste.
L’affaire est donc maintenant entre les mains des avocats de Pascale Amaudric. « Je suis coauteur du texte. Je n’ai pas le droit de le divulguer, ou de le faire circuler. » Et dire que la journaliste se réjouissait d’avoir su briser la glace avec Ségo ! « J’avais eu Hollande. Il m’avait dit que Ségolène était très contente, que je l’avais mise en confiance. » Aujourd’hui, elle est passé de la confiance à la finance – on négocie les indemnités.
Mon indépendance et ma neutralité politique seraient-elles mises en cause ???
Je te poste une preuve de mon indépendance...
Bonne lecture...
Rédigé par : M. Camille Tlaciar | 09 février 2007 à 18:18
Les 2 sont excellents!
Ségolène c'est plus ma tête de turque( comme le Côte Rôtie!)...
Pour le reste taper sur Glucksmann...facile, facile!
Je te reconnais bine là, Mr Tlaciar qui défend "la farce tranquille" avec une abnégation qui confine à la dévotion...
Tu te vois en ministre de l'imprimerie...Royale?;-)
Rédigé par : gilles | 09 février 2007 à 17:25
Bonjour,
J'aimais mieux, toujours sous la plume de l'excellent Didier Jacob, son édito de la semaine précédente... encore plus méchant... (ce que tu préfères normalement ??)
1er février 2007
Les traîtres
C’était donc ça ? Une vie de Glucksmann ? Seulement ça ? Une vie pour les droits des autres ? Une vie prête à bondir, quand il le fallait, quand il n’y avait plus d’autre choix ? Et ça finit si bas, si piètre. Ca finit, dans une tribune (le Monde du 30 janvier 2007), par appeler à voter Sarkozy.
Glucksmann : « Nicolas Sarkozy est le seul candidat aujourd’hui à s’être engagé dans le sillage de cette France du cœur. » Comment ose-t-il ? Après les quotas de sans-papiers, l’appel à la dénonciation des enfants étrangers dans les écoles, les rafles organisées par cette police que, depuis l’Occupation, le monde entier nous envie. Le ministre des rafles ! Comment Glucksmann, si soucieux par le passé des droits de l’opprimé, du dissident, du boat people, peut-il finir aussi courbé devant un discours obnubilé par la seule conquête du pouvoir, truffé de mensonges, de calculs, d’hypocrisies ? Quelle sinistre plaisanterie !
Oublié, le Kärcher ? Oubliée, l’hystérie verbale, la rhétorique montée sur ressorts du ministre Sarkozy ? Oublié, l’oubli de la banlieue, ce revers de la médaille Sarkozy que les associations, sur le terrain, refusent désormais d’astiquer ? La banlieue, son plus patent échec. Des mots, du creux, du verbe, est-ce tout cela qui plaît tant à Glucksmann, tout ce vent qui le fait tourner girouette, dernier abusé nigaud de la manière politique de Sarkozy ? Oubliés, les sales coups par en dessous, la mise à genoux des médias, la reprise en main générale de la parole publique, via ses plus populaires canaux, qui en dit long sur ce qui nous attend, cette mise à la sauce Neuilly, Neuilly sous surveillance, de notre démocratie ?
Glucksmann vote oui. Oui au Kärcher. Oui au mépris des masses et des intellectuels, de la presse et des médias. Oui au verbe creux érigé en parler-vrai. Oui à la gesticulation considérée comme un système de séduction. Oui à l’aboiement tenant lieu de rhétorique. Il en redemande, même : il veut du bruit, du Sarkozy, beaucoup de bruit pour beaucoup de rien.
Et Glucksmann n’est pas seul. Les autres, par ordre d’entrée en scène : Pascal Bruckner, Marc Weitzmann (ancien journaliste aux Inrocks), Max Gallo (ex-homme de gauche, écrivain (?) souverainiste). Un vrai sapin de Noël ! Même Yasmina Reza, qui, dans la dernière émission de Giesbert, embrassait aussi cette cause, avec la langue. Un ancien porte-parole de gouvernement, mauvais romancier qui prit d’abord une chambre chez Chevènement (lequel sert, on le voit mieux aujourd’hui, de trampoline permettant à certains de faire le grand saut, de la gauche à Sarkozy). Un essayiste opportuniste, théoricien de la déculpabilisation de l’Occident ; un ancien journaliste en rupture de journal, qui se rêve en Philip Roth, et qui voudrait donc, pour y croire un peu plus, une Amérique autour de lui. L’Amérique est leur idéal. Le libéralisme, leur théière. Sarkozy, leur sachet.
Ils ont une revue : le Meilleur des mondes (publiée chez Denoël). Au sommaire du dernier numéro (automne 2006), un entretien, justement, avec Sarkozy. Qui se livre, en matière de politique étrangère, à un numéro d’illusionniste qu’avalent, à pleins bols, leurs endormis interlocuteurs. Ce ne sont pourtant pas les perles, les flous, les lieux communs qui manquent : «On n’avait pas prévu l’émergence du sentiment national des Kosovars, des Monténégrins, des Bosniaques, des Slovènes, des Croates. » Enormité ! Tous les experts, depuis le début du conflit en ex-Yougoslavie, connaissaient l’existence d’un tel sentiment. « Si la France veut continuer à être un phare pour l’humanité, elle doit continuer à parler. Si elle se tait, c’est le phare qui s’éteint. » Et allez donc ! Le robinet à truismes ! « Il y a des tas de gens qui pourraient être libres mais qui ne le sont pas car ils n’en ont ni l’énergie ni l’envie. » « Je pense que ce qui enferme un homme, ce sont moins les barrières juridiques, politiques, sociales, culturelles, que le déficit d’envie. »
Flou dans tous les domaines de la politique extérieure (alors que Strauss-Kahn, interviewé quelques pages plus loin, dans la même revue, se montre d’une solidité et d’une intelligence impressionnantes), Sarkozy l’est aussi dès qu’il aborde les questions culturelles. Il n’a pas le niveau. Indigence qu’il dissimule derrière des coups de mentons rhétoriques (« je veux », « je vais», « il n’est pas acceptable que » etc.) Mais il y a pire. Sarkozy ment. Il ment, et Glucksmann gobe. Dernière énormité parmi beaucoup d’autres ? «Le plein emploi est possible en France. C’est un engagement que je prends.» C’était il y a quelques jours, à Londres, chez Blair. Le plein emploi, un engagement. La bonne blague ! On se demande ce qu’il promettra la prochaine fois. Transporter Paris au bord de la mer ?
Mais qu’ont-ils tous à se voir en grognards du Napoléon infime ? Bruckner : « Il est très courtois, très brillant. J’apprécie ce qu’il dit sur l’éducation ou sur le patriotisme. On a besoin d’un candidat courageux, qui prenne des risques.» Bruckner encore (Libé du 30 janvier), qui justifie son virage à droite (en voilà un qui n’a pas eu beaucoup de chemin à faire pour se retrouver à l’UMP) : Hollande « a dit qu’il n’aimait pas les riches. Je n’aime pas l’hypocrisie des socialistes qui se sont enrichis sous Mitterrand. » Alors que Sarkozy, lui, n’a pas peur de dire qu’il est du bon côté du manche. Autre perle du même : « N’en doutons pas un instant : si le débarquement de juin 1944 avait lieu aujourd’hui, l’oncle Adolf jouirait de la sympathie d’innombrables patriotes et radicaux de la gauche extrême au motif que l’oncle Sam tenterait de l’écraser. » Relisez bien la phrase. Non, vous n’avez pas rêvé.
Qu’ils partent ! Qu’ils votent et appellent à voter Sarkozy, qu’ils applaudissent, les yeux bandés, à son désir fou de pouvoir. Qu’ils emmènent ailleurs leur bonne-mauvaise conscience d’intellectuels ennuyés dans leur être, fiers d’être blancs, fiers d’être français. Ils ne méritent pas la gauche. Et surtout pas l’idée de la gauche. Comment Glucksmann a-t-il pu trahir cela ? Tous ces maîtres à penser, qui sont derrière lui, pour en arriver là ? Tous ces combats qui l’ont occupé ? Oui, Glucksmann a trahi. Et trahi même pas la gauche mais une vie de révolte et de courage intellectuel. Une vie de Glucksmann. Tous, agenouillés devant Sarkozy. Ne comptez pas sur nous pour soigner les ampoules.
Rédigé par : M. Camille Tlaciar | 09 février 2007 à 17:12
Bonjour, Il est vrai que la culture ne semble pas être de la partie de jambes en l'air politique. Mais on ne va pas le leur demander, il sont très pris ailleurs. Et puis est ce bien utile. Je vois mal Le Pen ou sarkozy décidaient de mes lectures. Et Ségolène a trois Musso en retard, et elle n’a toujours pas terminé le dernier Levy.
Rédigé par : martingrall | 09 février 2007 à 11:44