Et maintenant que l'on sait cela qu'est ce qu'on fait?
On arrête de publier ce que l'on croit être bien, que l'on aime et on publie de la lessive?
Parce que franchement je n'ai rien contre Marc Lévy, mais si c'est de la littérature je suis le Pape!
Et en plus en dire du mal me pèse parce que je le connais et le trouve très sympathique...
C'est d'ailleurs la même chose pour B.Werber et F.Vargas.
Mais dans ces huit millions de livres vendus je cherche la littérature ( je ne vais pas reparler du Littell, trop c'est trop!), et je ne la trouve pas!
Parce que ces chiffres sont effarants mais il y a pire...A la fin décembre 2006 le seul Jonathan Littell avait vendu autant de livres que les...14 autres prix littéraires qui lui succédaient dans le palmarès des meilleurs ventes de prix...
Cela me paraît d'ailleurs être plus grave que les dix meilleurs ventes de livres.
Cela signifie que les prix, la critique et les libraires ne peuvent plus faire leur travail pour cause de surproduction. Et cette surproduction, n'en déplaise aux patrons des grandes maisons d'édition, n'est pas le fait des petits éditeurs...
Elle est le fait des grosses maisons qui publient pour couvrir les à-valoir des livres précédents que les ventes n'ont pas réussi à amortir...
Voilà le problème.
Il n'est nulle part ailleurs que dans la surproduction. Elle a transformé les libraires dans le meilleur des cas en gestionnaires et dans le pire en magasiniers; elle a transformé les critiques ( majoritairement) en porte paroles de leur camarade d'écurie éditoriale - voir P.Assouline...-dans le meilleur des cas, et en revendeurs de livres avant parution dans le pire des cas; elle a transformé les éditeurs (souvent) en faiseurs de cavalerie et non plus en découvreurs et suiveurs de talents...
Les lecteurs perdus, les libraires dépassés et les critiques "overdosés" ne se vendent que ceux que l'on connaît et dont on achète la marque avant même que de connaître le produit!
Qui par ailleurs ne change pas d'un livre à l'autre ce qui permet de ne pas décevoir l'acheteur/lecteur!
J'attends avec impatience les bouleversements que va obligatoirement connaître notre métier , mais je sais déjà une chose: ce ne sont ni le talent, ni l'intelligence qui sortiront gagnants de cette course en avant effrenée!
La littérature se transforme certes mais son environnement économique est en train de subir un cataclysme duquel ne sortiront que les groupes à la politique éditoriale formatée et quelques irréductibles utopistes qui y laisseront les quelques plumes qu'ils ont encore.
Dix romanciers, huit millions de livres
Marc Levy, Fred Vargas et Bernard Werber, c'est le trio de tête de notre classement des dix auteurs de langue française qui ont vendu le plus de livres en 2006.
IMAGINEZ une maison d'édition qui aurait sous contrat ces dix romanciers : cet heureux éditeur aurait vendu près de 8 millions d'exemplaires l'année dernière. « Le poids de ces dix auteurs représente près du quart (22 %) de l'ensemble de la»fiction moderne* », souligne Alice Cousin Crespel, analyste marketing au cabinet d'études GfK, la « fiction moderne » regroupant la littérature française et étrangère, les livres policiers et fantastiques, les romans sentimentaux. Autant dire que, sans préjuger de leur valeur littéraire, ces dix auteurs pèsent très lourd.
Ce palmarès des romanciers de langue française qui vendent le plus est le seul indicateur général de ce que les Français achètent et lisent *.
Pour la troisième année consécutive, Marc Levy arrive en tête, avec plus de 1,7 million d'exemplaires vendus, dont 530 000 pour son dernier roman publié en plein mois de juillet. Véritable phénomène éditorial dès ses débuts, l'auteur de Et si c'était vrai... a vendu à lui tout seul, en 2006, autant que les cinq derniers Prix Goncourt... Se propulsant de la cinquième à la deuxième place, Fred Vargas confirme son titre de reine du polar français. Bernard Werber recule, lui, d'une petite place, et arrive troisième. Deux nouveaux venus dans ce club très prisé : Guillaume Musso et Jonathan Littell. Ce dernier fait figure d'extraterrestre dans ce palmarès : encensé par la critique, couronné par le Goncourt et l'Académie française, il n'a pour seul titre de gloire qu'un livre, mais quel livre ! Les Bienveillantes, publié par Gallimard. Les autres romanciers du palmarès n'en sont pas à leurs débuts. Ils ont tous plusieurs livres à leur actif et la plupart appartiennent à la race des prolixes.
Chaque année, ou presque, ces auteurs publient un nouveau roman. Ils se payent aussi le luxe de pouvoir se passer de la critique, car leurs lecteurs sont des inconditionnels ; enfin, ils restent fidèles à la maison d'édition dans laquelle ils ont débuté. Du pur bonheur pour les éditeurs qui ont cru en eux.
Un bémol cependant. Ce classement montre clairement que la crise de l'édition affecte aussi les auteurs de best-sellers. En effet, en 2005, Marc Levy avait allègrement dépassé la barre des 2 millions d'exemplaires vendus (2,3 millions exactement). Derrière lui, Werber atteignait 1 225 000 exemplaires, Amélie Nothomb et Anna Gavalda passaient la barre du million...
Ce palmarès montre aussi qu'un seul auteur qui marche peut faire le succès d'une petite maison. C'est le cas de Fred Vargas, qui porte son éditrice, Viviane Hamy, comme Anna Gavalda Le Dilettante. Le départ de ces auteurs serait une véritable catastrophe financière pour leurs éditeurs.
Il y a une autre manière d'analyser notre classement : prendre en compte le chiffre d'affaires généré par ces romanciers. À ce titre, Jonathan Littell, grâce à son seul roman, vendu 25 euros, passe à la deuxième place avec plus de 12 millions d'euros. Et Benoîte Groult, rajeunie par le succès de La Touche étoile (213 000 exemplaires écoulés en 2006), décrocherait la dixième place avec plus de 4 millions d'euros. Christian Jacq parvient, lui, à dépasser les 5 millions, mais il obtient ce chiffre grâce aux ventes cumulées de plus de cent titres, dont la plupart en édition de poche. C'est en effet un autre enseignement de ce palmarès : le poids du petit format. La plupart des auteurs y figurent grâce à leurs ventes en poche. Marc Levy a écoulé plus d'un million d'exemplaires dans ce format économique, très avantageux pour le lecteur mais beaucoup moins pour les auteurs.
Rappelons que ceux-ci perçoivent de 10 à 15 %, selon leur contrat, du prix de vente public des livres, au titre des droits d'auteur. Ainsi, Littell touchera en 2006 environ un million d'euros. Quant à Marc Levy, il peut espérer dépasser les 2 millions d'euros. Ce n'est pas mal, mais ces gains ne placent au bout du compte notre super poids lourd que dans la petite moyenne de ce que perçoivent les PDG des entreprises du CAC 40... Sans leurs stock-options.
* Notre enquête, réalisée en collaboration avec le cabinet d'études GfK, a été effectuée par extrapolation à partir d'un panel de 2 200 points de vente en France entre le 1er janvier et le 31 décembre 2006. Elle prend en compte l'ensemble des livres achetés par auteur, en librairies, grandes surfaces, par Internet et par correspondance via les clubs de livres.
Sacha,
je reviens. Je viens d'aller voir sur le site de la FNAC ce qu'avait écrit Manotti, je vais adorer. Je les achète tous ce week end. Désolée Gilles pour Contraventions, mais il m'en reste quand même deux exemplaires chez moi.
Rédigé par : catherine | 26 janvier 2007 à 16:28
Sacha,
je vais dès ce week end acheter un bouqin de Dominique Manotti que je ne connais pas. Mon gros problème, c'est que j'ai beaucoup de mal à lire autre chose que des polar (romans noirs), américains de préférence. Mais j'achète plein d'autre chose. J'ai toujours tendance à trouver la littérature française ringarde.
Et je retombe douillettement dans les polars, plus c'est noir et compliqué, et plus j'aime.
Là tu vois, samedi, journée où c'est décidé, je passe la journée à lire, eh ben j'avais prévu Contraventions, et/ou Saga de Benacquista que j'ai depuis trois semaines dans mon sac à main, et ... je vais lire Manotti.
En littérature non polar (ou "équivalent" en intesité, style Djian, Bret Easton Ellis etc., je n'aime que les classiques.
Et je sais que c'est pas bien
Rédigé par : catherine | 26 janvier 2007 à 16:24
Oui Catherine,
Fred Vargas c'est mal...sauf pour le chiffre d'affaires!
Pour le reste les critiques que je viens de lire sur le film sont plutôt pas bonnes...
Tu me diras Régis Wargnier filmant un polar de Vargas, c'est plus 4e dimension c'est Startrek!
Quand à ta soeur, ou son copain, bref le nouveau couple il faut leur expliquer que l'amour c'est comme la culture:
ce qui reste quand on a tout oublié...
Quand il n' y aura plus de sexe, plus de découverte, plus d'enchantement, plus d'attirance, plus de nouveauté il leur restera quoi?
Si il ne reste rien pour remplacer tout ça qui s'en va forcément comme dirait Sacha, ils sont mal barrés!
Rédigé par : gilles | 24 janvier 2007 à 19:38
Bon, Catherine.
Quelqu'un qui est abonné au Parisien ne peut pas être foncièrement mauvais. C'est le seul journal que je lis (et encore pas tous les jours) avec Télé 7 jours, au grand désespoir de mes amis bobos. Ah, et aussi, je lis les dépêches du site du Figaro (au grand désespoir des mêmes).
Pour cette raison, j'accepte de te répondre pour te dire haut et fort: Fred Vargas, C'EST DE LA MEEEEEERDE! Comme dit Astier dans Kamelott.
Voilà.
De toute manière, je discute pas littérature avec quelqu'un qui n'a pas lu au minimum dix romans de la Comédie Humaine (je ne discute pas littérature avec mes amis bobos). Dix Balzac, c'est un minimum ;-)
Mais comme je t'aime bien et que tu lis le Parisien, je vais te confier le nom d'une romancière française qui écrit du polar ET de la littérature: Dominique Manotti.
Si tu ne connais pas, tu peux tout lire, en commençant par le premier, c'est mieux (le dernier n'est pas terrible).
Si tu connais et si tu aimes le polar, le vrai, le bien écrit, je te filerai d'autres auteurs.
PS: j'ai beaucoup aimé ton histoire, mais il m'a l'air mal barré le mec de la soeur de ton ami ;)
Rédigé par : Sacha | 24 janvier 2007 à 18:03
J'oubliais Gilles : un des exemplaires de Contraventions, c'est à eux que je l'ai offert!
Rédigé par : catherine | 23 janvier 2007 à 14:44
Bon alors, Sacha et Gilles, j'ai une histoire à vous raconter.
Donc voilà, j'étais samedi soir à un diner à quatre, avec un couple d'amis qu'on pourrait qualifier de bobos, ou traditionnellement bourgeois, mais jeunes. Très bons amis, elle avocate, lui associé dans une boîte de conseil. Parisiens (donc appart à paris).
Comme on se connait bien, on parle de nos familles, de nos frères et soeurs etc.... Et lui (mon ami), sa soeur, après avoir vécu de douloureux problèmes avec le père de son enfant, s'est remise avec un mec... comment dire... "pas du même milieu". Ca, ils aiment. Parce qu'il est super sympa et qu(il est super sympa. Le seul truc, c'est qu'ils ne partagent pas les mêmes passions, ni les mêmes discussions (cinéma, bouqins, etc...) Jusque là, tout baigne, le mec doit de toute façon penser la même chose d'eux, c'est tout frais, ça se règlera. Mais bon, pour illustrer ce phénomène, Elle me dit : "bon pour te situer, son journal, c'est Aujourd'hui en France(= Le Parisien)!". Et là. Ouille. -Ben moi, je suis abonnée au Parisien.
-Oh merde, j'ai fait une gaffe, mais toi, c'est pas pareil, c'est pas ta seule source d'information.
-Ben, euh, presque, avec France Info. Mais Le Parisien, je le reçois tous les matins à sept heures, et mon plus grand plaisir, c'est le matin, j'emmène César à l'école, puis je bois un bol de café au lait en lisant Le Parisien. Tout le Parisien, même la météo et l'horoscope (l'autre jours, ils m'ont même dit qu'ils fallait que je fasse réparer l'ordinateur eh ben j'attendais justement un informaticien!)
-Oui mais bon, Catherine, tu sais bien que c'est pas pareil, tu lis quand même d'autres choses.
et là, mon mari :
-ouais, Voici, Gala, VSD, bon aussi Télérama et Lire
moi :- Ouais Télérama je le garde je peux pas m'en empêcher mais je déteste me souvenir que quand j'étais plus jeune, la première question que je posais à un mec c'était : "tes parents, ils lisent Télérama?", référence suprèsme de la Provinciale qui veut faire celle qui a de la culture. Lire, c'est ma mère qui m'abonne chaque année pour ma fête.
Non, je revendique un abonnement à Elle. Et je lis Le Monde, le figaro et Libé, chaque fois qu'il a des trucs croustillants style Clearstream ou le compte de Chirac eu Japon ou Bush qui fait des conneries (non, ça c'est faux, parce que ça reviendrait à tous les jours).
Bon, on a arrêté la conversation parce qu'ils trouvaient que je mettais de la mauvaise volonté.
Tout ça (merci de m'avoir lue) pour vous dire, Gilles, Sacha, que j'ai honte, masi c'est vrai que je ne supporte pas Werber que je n'aime pas Marc Lévy et tous ceux qui sont pareils, des usurpations, ... Mais j'aime beaucoup fred Vargas.
C'est mal?
Rédigé par : catherine | 23 janvier 2007 à 14:43
martingrall,
le problème est celui de la société d'hyper-consommation dans laquelle nous vivons...Pour la majorité d'entre nous, l'immense majorité, nous ne pouvons pas tout acheter et je ne le regrette en rien!
Comme il n'y a plus de conseil ( tout simplement parce que le temps c'est de l'argent...) alors les gens vont vers ce qu'ils connaissent parce qu'aujourd'hui, même en termes de livres les gens achètent des "marques"!
Et les "marques" Nothomb, Lévy, Gavalda et Werber sonnent comme un certain type de qualité parce qu'elles vendent...
Donc il y a une logique à cela.
pour lire, faire lire te faire découvrir la lecture de la "littérature" j'ai un ou deux projets dans mes tiroirs...
Comme par exemple organiser des distributions de livres à prix très cassés...
Entre autres. Comme cela quitte à ce que des milliers de livres dorment daans des stocks où ils finiront leurs jours en me coûtant de l'argent je préfère les vendre à prix de revient...
C'est à dire environ 3 à 4 euros pour un grand format...
je pense que des livres de qualité (notion parfaitement subjective je le sais) à ce prix là , cela peut aider à découvrir un certain type de littérature...
Mais je n'en suis pas sûr...
ce que je sais c'est qu'il faut essayer, encore et encore...
Voilà
Rédigé par : gilles | 17 janvier 2007 à 19:42
J’ai tout lu marc Levy, deux Musso et un Varga. Et deux Harry Potter.
Surtout Marc Levy que j’ai lu et relu. Pourquoi vend-il est la question.
Parce que c’est simple à lire. Et un lecteur est aussi quelqu’un qui s’ennuie. Lire quelques lignes de chevet, quelques pages de tisane. Dans leurs 12 livres achetés dans l’année les plus de soixante ans ont tous un Marc Levy.
Ensuite, ce qui est plus grave, nous n’avons jamais appris à lire. Et personne ne nous apprend à lire. Quelle télé, radio, quel hebdo, nous fera choisir un autre livre que celui dont on parle. Qui nous incite à la découverte. Et en plus, l’argent disponible se fait plus rare. Se rater sur un bouquin c’est reporter l’achat du suivant à deux mois, et on ne nous y reprendra plus.
Rédigé par : martingrall | 17 janvier 2007 à 19:21
Je suis entièrement d'accord! je n'aime pas Lévy en plus ...et l'adaptation de son livre et si c'était vrai est trop NULLE! J'ai envie de lire des choses qui me touchent et non des choses qui me disent "tu es une imbéciles et tu le resteras"
Rédigé par : Inès A. | 17 janvier 2007 à 10:54
Bah, c'est tellement plus facile d'acheter ce qui se vend et dont tout le monde parle.
Les lecteurs y sont hélas pour beaucoup.
De toute façon, perso j'ai tout boycotté.
Je ne vais pas au ciné.
Je lis ce qui ne se vend pas.
Et je n'écoute même plus les infos.
La société de consommation a fait de moi une asociale.
Rédigé par : nathalie | 16 janvier 2007 à 18:28
Alors là, je suis sur le cul!
Je pensais être la seule personne au monde à considérer que Levy, Vargas, Werber et Littell, c'était pas de la littérature. Les quatre à la fois. Parce que tu trouves toujours quelqu'un qui en aime au moins un des quatre.
Gillou, si tu n'étais pas déjà marié, je t'épouserais immédiatement ;-)
Reste LA question qui tue et sur laquelle je me fais régulièrement insulter, pour savoir si tu es bien mon Prince Charmant: pour moi, Houellebecq, C'EST de la littérature et Plateforme un chef d'oeuvre.
Voilà, c'est dit.
Et pour toi?
Rédigé par : Sacha | 15 janvier 2007 à 19:37