Souvent je me dis qu'il faut cesser de dire que l'apanage des textes illisibles appartient aux auteurs de livres...
Je vous livre donc un article- critique d'un film- paru dans libération sous la plume d'Éric Loret...
Personnellement j'ai très rarement lu quelque chose d'aussi prétentieux dans le style et creux dans le propos...
Dans la série "je me regarde écrire et je suis heureux..que dis je, je jouis parce que j'ai la plus belle!"...
Mesdames et Messieurs je vous demande d'accueillir un garçon qui si il n'avait pas écrit...ne nous aurait pas manqué...
Je compte sur vous pour aller jusqu'au bout de son article c'est absolument remarquable...
Remarquable...
Est-ce un documentaire sur le devenir-Adjani d'Isild Le Besco ? Ou sur Isild-se-fait-masser-les-fesses en gros plan fort belles au demeurant, comme la scène elle-même, dégoulinante d'huiles ayurvédiques ? «C'est peut-être la peau qui pense», est le leitmotiv de ce film tout en surface, mais pa profondeur, qui s'arrête au pli, à l'illusion comme vérité. On a bien compris qu'il s'agissait d'une réflexion sur la perversion de toute représentation, avec Isild qui joue à jouer l'actrice fatiguée, à la petite fille capricieuse mais véritablement mélancolique qu'on habille, qu'on maquille, qu'on pétri jusqu'à en faire, comme sur l'affiche, le sosie d'Isabelle dans Adolphe (du même Jacquot) s'imitant elle-même en reine Margot (de Chéreau). On ne fera pas l'injure non plus aux chemins qui ne mènent nulle part de croire que c'est le nulle part qui y importe plutôt que le cheminement. Mais cela suffit-il à notre plaisir ?
Pulsion scopique. Il y en a donc durant ce périple en Inde qui doit conduire Jeanne (Isild Le Besco) sur les traces de son père intouchable, perdu dans le passé, mais raconté par sa mère qui habite Pont-à-Mousson à cause (inconsciemment) des moussons du Gange. La caméra se fait pure pulsion scopique, menant à des plans mémorables, comme celui de la mère à moitié nue, traquée par une lumière-torche au fond de sa chambre, ou le fleuve découvert au bout d'un tunnel de flou et d'un balcon lorsque Jeanne s'installe à Bénarès. Mais, comme tout désir est aussi une histoire de ratage, c'est un film à côté de sa plaque, volontairement (paradoxe de l'acteur ou de l'action, en l'occurrence), qui use de dialogues désynchronisés, qui commence par une gifle dont le spectateur, voleur d'un plan éclair d'ouverture, ne sait dire si elle est manquée, esquivée, mimée ou réellement administrée.
Vanité. De même, un peu plus loin, Jeanne (préalablement transfigurée par la Sainte Jeanne des abattoirs, de Brecht) doit tourner une scène de fesse où l'on ne voit que son ventre et ses seins. Elle est réticente et Jacquot en profite pour créer une scène de pornographie inverse, ou une mise en icône du «noli me tangere» («ne me touche pas», paroles du Christ à Marie-Madeleine) du titre : Isild-Jeanne souffle, soupire, rentre son pour-soi dans l'en-soi chavirée vers le ciel, tandis que, venant du hors champ, les mains de son partenaire et la voix du réalisateur peinent à la tripatouiller.
Quand il y a du Christ, il y a du «pourquoi m'as-tu abandonné», et le film culmine dans la cérémonie où Jeanne, parée en reine pute pour le mariage d'une autre, s'apprête à rencontrer son père, dans un moment d'inceste pourpre avec petite mort à la clé (façon Septième Ciel ). La grande, de mort, hante cependant le regard de l'Intouchable , en «allant [...] filmer ce qu'on ne peut pas filmer», explique Jacquot, à savoir «les corps qui flambent au bord du Gange» . Pieds qui dégouttent, crânes carbonisés, vanité insoutenable, par laquelle il faut passer pour ressusciter ou, quand on est un artiste, susciter le monde.
Je vous l'avais dit...!
Bonjour,
ce n'est pas à Héloïse qu'il faut en vouloir...
C'est à moi...
L'intégralité des textes sur le blog viennent de moi...
Et je m'intéresse si peu à qui fait quoi que j'ignorais absolument votre présence au cahier livres de Libé...
Cela étant j'ai beaucoup de plaisir à voir que vous avez pris la peine de répondre...
Il est vrai que la lecture de ce blog a du vous prendre plus de temps que la lecture de nos livres...
Mais cela est probablement lié à la débilité molle de nos publications...
Personnellement je fais partie de ces abrutis qui continuent de défendre Libé tout en ayant beaucoup de mal avec le snobisme déconnecté de ses journalistes...
Je crois, je suis sûr, qu'Héloïse ne lit pas le blog m'en laissant le privilège ce dont je lui sais gré...
Et je continuerai de dire ce que je pense dans la mesure où effectivement je ne vois pas pourquoi il y aurait deux poids , deux mesures...
Faites votre travail qui n'est pas de déverser de la bile et moi je continuerai à faire le mien qui est de dire, entre autre, ce que je pense...
Ce qui, je vous l'accorde n'est pas courant dans l'édition...
J'espère que vous aurez longtemps le loisir de ne pas lire ni traiter nos livres dans Libé...
Et croyez moi
Croyez moi vraiment...
Je suis assez heureux que vous nous ignoriez...
Non pas que je craigne ce que vous pourriez dire...
Simplement je m'en fous...
P.S: il semblerait quand même que la manière que vous avez de comprendre le monde ne conduise pas votre journal à la pérennité...
Mais cela vous importe t il?
Je me vante de n'avoir jamais cessé de lire Libé et je ne cesserai pas...
Quel masochisme lorsque je vous lis...
Mais moi...
Je ne vous méprise pas de manière condescendante...
Peut-être parce que simplement je ne fais pas de la médiocrité abscons un étendard à défendre vaille que vaille...
Ni finalement d'essayer de créer ex nihilo des oeuvres qui n'existent pas...
Bref ici
Ni Héloïse ni moi ne nous prenons pour Dieu...
Ne serait ce pas votre cas à vous...?
Cordialement
Gilles Cohen-Solal
P.P.S: renseignez vous sur les auteurs des posts...bref investiguez...faites votre travail de journaliste...avant de vous en prendre à ma femme...mais ça ça restera entre nous...parce que tout le reste ce n'est pas grave mais ça...ça ne fait pas très sérieux dans le décor...
Rédigé par : gilles | 09 décembre 2006 à 09:52
Chère Héloïse,
c'est très vilain de mentir. Pourquoi ne pas dire que votre haine vient de ce que je n'ai jamais écrit une ligne (ni mes collègues, je crois) sur les ouvrages que vous publiez ? Attaquez-moi plutôt sur la littérature, puisque je travaille au Cahier Livres de Libé depuis 12 ans, vous le savez bien, au lieu de divaguer sur mon style et dans le domaine du cinéma.
Vous m'en voulez d'avoir tu votre catalogue : mais vous auriez eu plus d'irritation si j'avais dit ce que j'en pensais. Or comme je me regarde écrire, j'ai, pour ma part, le loisir de contrôler ma bile au lieu de la disperser à tous les vents.
Bien à vous,
Eric
Rédigé par : Eric Loret | 08 décembre 2006 à 15:59
sacha, j'ai encore utilisé imbitable sur un autre blog. Je redécouvre avec plaisir ce mot largement utilisé durant mes études et que j'avais oublié depuis
Rédigé par : catherine | 07 décembre 2006 à 11:23
Pour moi, Florian Zeller, Nicolas Rey (bon, d'accord, j'adore Nicolas Rey, j'ai beaucoup aimé Valauris Plage), ce sont des avatars d'Alexandre Jardin
Rédigé par : catherine | 07 décembre 2006 à 11:22
oui mais Libé, c'est aussi des carnets de justice ou de portraits de Florian Zeller (cf URL).
extraits : Dans le dernier livre de Florian Zeller, tout est dans le titre, Julien Parme, lourd d'effluves stendhaliennes, rehaussé dès la première phrase d'une note salingerienne. Le reste n'est ni écrit ni à lire.
D'abord, Florian Zeller est bien élevé et ensuite, il a fait Sciences-Po, l'endroit où l'on apprend à parler de tout en ne disant rien.
Florian Zeller a su très tôt ce qu'il voulait par-dessus tout, être écrivain. Quitte à écrire des livres.
On peinerait à lui coller une étiquette tant ce garçon est un caméléon. Non pas qu'il change de style il n'en a pas mais d'argument publicitaire.
Et comme le dit la jeune Lola Gruber, écrivaine au talent autrement corrosif mais assez méconnu : «En France, écrivain est un métier et les livres y tiennent lieu de carte de visite. C'est pour ça qu'ils sont si minces.»
Rédigé par : François | 07 décembre 2006 à 10:10
Imbitable, oui Catherine, c'est le mot (ou impinable, c'est comme on veut) ;)
Gillou, ça fait 10 ans que je ne lis plus Libé à cause notamment de leurs critiques de films ou de livres, parce que ça me donne envie d'envahir la Pologne ;)
Une blague de producteur qui arrive à son bureau le mercredi matin, jour de la sortie de son film: "c'est une catastrophe, le film est mort: on a eu une bonne critique dans Libé ET Télérama"...
Rédigé par : Sacha | 06 décembre 2006 à 21:27
Pas entendu parler de ce film de Benoît Jacquot. Le film / sa critique : subtile mise en abyme ou effectivement logorrhée imbitable (ce n'est pas de moi) et prétentieuse?
Rédigé par : catherine | 06 décembre 2006 à 15:48