Et bien oui!
Deux chroniques dans la semaine c'est le tarif quand on a raté le précédente pour cause de ponctualité déficiente...
Donc tout de suite...la suite...!
A chroniqueur fatigué chronique débridée
ou
Qu’est-ce qu’on s’en fout, quand même, des élections en Allemagne...
Bon. Le monde entier en est tout fébrile. C’est en effet la première fois qu’une femme devient chancelière d’Allemagne. Eh ben, c’est vraiment qu’il vous en faut peu. Et en plus, vous avez la mémoire courte. Profitons-en donc pour vous rappeler le rôle manifestement méconnu mais pourtant ô combien vital joué par quelques représentantes du beau sexe au cours de l’histoire de notre vieux continent.
Oui, d’accord, Angela Merkel. Et la presse féministe de s’extasier, telle Germaine Goudoux qui, dans l’excellent Coupez-les leur, le magazine des femmes qui en ont, s’extasiait : “Avec Angela, c’est Rosa Luxembourg qui revient, en plus viril !” C’est aller un peu vite en besogne, et tirer du même coup un trait hâtif sur les glorieuses carrières d’héroïnes que l’Histoire s’est empressée hélas ! d’oublier.
Car comment ne pas se souvenir de la redoutable Gudrunüla la Rotonde, chèffe de guerre de la tribu germanique des Anoures. Vivante incarnation de l’épanouissement féminin, elle épuisa dit-on plus d’étalons sous elle que n’en comptaient les écuries de l’empereur de Rome. C’est tout ce que les siècles passés nous ont légué sur cette femme remarquable, mais que dire, par exemple, de Sainte-Abstruse du Trépan, fondateure de l’Abbaye du même nom ? Si la postérité ne nous a laissé d’elle que la ceinture de chasteté pour homme dont elle fut l’inventeure, les historiens, eux, n’ont de cesse de revenir sur son immense apport dans les domaines philosophiques, artistiques et militaires. Née Marie-Primprenelle, baronne du fief d’Ecorchas, elle épouse à quinze ans son voisin, le duc Godefroi de Vaux. En voyage de noces, elle entraîne son mari en Terre Sainte pour participer à la Première Croisade, où elle se couvre de gloire et de bouts d’infidèles avant d’en revenir veuve, ce qui était quand même bien pratique. La toute nouvelle duchesse d’Ecorchas-le Vaux, fraîchement de retour dans ses terres, ne pouvait rester bien longtemps inactive. Elle ne tarda pas à se faire construire un nouveau château-fort d’où elle se lança bien vite dans des expéditions punitives contre les nobles du coin, tout en finançant déjà les débuts de l’édification de son abbaye, dite de Saint-Trépan, du nom du saint patron des tortionnaires. Ayant pris l’habitude à la fois de collectionner les amants et de repartir régulièrement en croisade sans que personne le lui ait demandé, et doutant par ailleurs de la sagesse et de la fidélité des jeunes gens censés l’attendre à la maison, Marie-Pimprenelle eut donc l’idée de doter ces messieurs d’un élégant carcan inguinal leur permettant tout juste de satisfaire leurs besoins naturels. Avec l’âge, la duchesse se lassa des plaisirs charnels tant au lit qu’à la guerre, et ce fut tout naturellement qu’elle entra dans les ordres pour diriger d’une main de fer sa belle abbaye. Les chroniqueurs perdent sa trace quand, à la tête d’une cohorte de sœurs, elle décida de repartir en croisade à l’âge de quatre-vingt-quinze ans.
Gudrunüla, Sainte-Abstruse, mais à toute saigneuse toute honneure, et il aurait quand même été judicieux que nous commencions notre catalogue par la somptueuse Zimiacula, reine des Borges. Toutefois, cette grande figure méritant un chapitre à elle toute seule, nous lui consacrerons plutôt une annexe entière.
Nous voici donc maintenant à la Renaissance, ère de grâce, de raffinement et de décolletés plongeants. C’est là que se place la fascinante aventure de Doña Estrella de la Madrugada, conquistadore et découvreure de terres sauvages. En 1524, Estrella de la Madrugada, c’était la mode, et vous savez comment sont les femmes dès qu’un truc est dans le vent, arma un fier vaisseau de quarante canons emportant une centaine de jeunes gens au tempérament généreux et fit voile vers les Amériques dont la peinture n’était pas encore sèche. Là, elle débarqua quelque part au nord du Guatemala et s’enfonça résolument dans la jungle. Elle tomba par inadvertance sur une tribu extrêmement développée, les Salmèques, avec lesquels elle s’efforça de sympathiser pendant environ trente secondes, juste le temps pour elle de s’apercevoir que, comme tant d’autres peuples de la planète, les Salmèques méritaient bien leur nom et vouaient un respect tout relatif à leurs femmes, qu’ils sacrifiaient à tour de bras au moindre prétexte. Saisie d’une brûlante fièvre civilisatrice (on le serait à moins), la belle et impétueuse Estrella entreprit donc d’inculquer à ces messieurs les rudiments de la galanterie à grands renforts de décharges d’arquebuse dans la gueule. Les Salmèques furent alors balayés de la scène, et l’on n’en entendit plus jamais parler, semble-t-il sans qu’il se trouvât une de leurs veuves pour verser une larme, les ingrates.
L’Allemagne, bien avant mâme Merkel, avait déjà ses femmes de tête. J’en veux pour exemple Friedegonde von Herzbruch, grande pourfendeuse d’hérétiques au tout début de la guerre de Trente Ans, dont la beauté et la sensualité naturelle aurait inspiré à ses ingénieures la Vierge de Nuremberg.
Bondissant encore de quelques siècles en avant, nous voici maintenant en Union Soviétique en 1932. Sur un petit aérodrome quelque part au sud de Moscou, un puissant monomoteur d’un modèle absolument révolutionnaire fait vrombir son moteur. Aux commandes se trouve la plantureuse Elena Tolstaia-Karova, aviateure et pionnière du féminisme aérien qui, pour la première fois, va tenter le vol sans escale Moscou-Antarctique. Même le camarade Staline est venu lui rendre visite avant son départ, à distance respectable toutefois, la robuste explorateure des cieux étant réputée pour ses accès de colère. Il eut été mal venu que le phare du progrès socialiste se fût fait démonter les maxillaires à coups de cales tout ça pour un regard coulissant malencontreusement en direction des puissantes rondeurs gainées de cuir de l’aventurière. Et celle-ci décolla donc pour ne plus jamais revenir.
Nous aurions pu également rappeler l’importance des travaux de Guglielmina Wlabatsky-Godillard dans le domaine des spiritueux appliqués au spiritisme, du rayonnement stratégique de la jolie patineuse artistique bolnave Zerbinetka Kroumatya et de son influence sur la fin de la dynastie Hussein, que sais-je encore ? Tout ça pour dire que nous, à la chronique, les femmes, on les aime, et qu’on n’a pas attendu Frau Merkel pour ça !
J'adore j'adore j'adore.
Est-ce que j'aurais autant adoré si tu n'avais pas parlé de jolies femmes???
Rédigé par : catherine | 11 décembre 2006 à 12:35
Lol, trop bon ! J'adore les chroniques ici !
Rédigé par : Freefounette | 09 décembre 2006 à 10:52