Il est 20h55. La nuit est déjà tombée sur Paris et je me retrouve plantée devant l’Hôtel de Ville, mes talons à la main - parce que oui, je dois bien avouer que j’ai les pieds en bouillie après cette longue soirée, c’est à peine si je peux encore marcher sans grimacer. Je prends mentalement une note : « La prochaine fois, emmener une paire de basket dans un sac ! ».
Ma mère et mon beau-père m’attendent pour rejoindre la voiture. J’ai envie de sauter, de crier, de rire. Je leur parle encore et encore, je leur raconte la journée dans les moindres détails, allant des plus anodins aux plus croustillants. Pourtant, j’ai le sentiment que quelqu’un d’autre a vécu cette journée extraordinaire. Comme si je n’étais que la spectatrice d’un film qui se repasserait à l’infini. Et je ne peux pas m’empêcher de sourire.
Il est 20h, peut-être 20h15 – franchement qui pense à regarder sa montre dans ce genre de moments ? Les anciens lauréats essaient de me convaincre de venir à l’ « after » en m’informant qu’il y aura des pizzas, beaucoup de pizzas, et je dois leur accorder que c’est un argument de choix, malheureusement ce ne sera pas possible pour moi cette année. On mange – un peu –, on rit – beaucoup -, on sourit sur les photos et des bras se frôlent, des regards se croisent, des amitiés naissent. Chacun raconte son expérience, on parle de tout et de rien, des études – un peu –, de littérature – beaucoup. Des gens passent, nous félicitent, tout le monde est si chaleureux et je comprends que nous venons d’entrer dans une grande famille. Il faut signer d’autres livres alors chacune se débrouille pour trouver un point d’appui – le dos d’une ancienne lauréate, ses genoux, le bout d’une table. Ensuite il est temps de partir alors je dis au revoir, « À l’année prochaine bien sûr ! », mais les anciens lauréats veulent qu’on dédicace leurs livres et dans la précipitation – que la honte soit sur moi ! – j’écris « loréate » au lieu de « lauréate ».
Il est 19h05. Les anciens lauréats viennent à notre rencontre. Ils sont accueillants, adorables. Mais à peine le temps de faire connaissance, il est temps de passer à la remise des prix. Le jury est sur scène, Madame la Maire et Erik Orsenna – armé de fabuleuses baskets – nous offrent de magnifiques discours. Puis les anciennes lauréates montent sur scène et chacune notre tour, elles nous posent la fatidique question. Entre co-lauréates, on se soutient, on se sourit l’air de dire : « T’inquiète, tout va bien se passer ». On bafouille – peut-être, – on rougit – surement, mais le plaisir d’être ici prend le dessus et Chimène nous offre même une superbe réponse – chapeau bas à la plus jeune lauréate de cette année !
Il est 18h00. Nous arrivons à peine à l’Hôtel de Ville. Il nous faut nous battre pour faire comprendre au vigile que « Hé c’est nous qui sommes attendues, il faut bien qu’on rentre ». Ensuite on dépose nos affaires aux vestiaires – charmant jeune homme qui nous accueille en passant – et on fonce, impatientes et surexcitées de découvrir la fameuse salle où se déroulera la cérémonie. Évidemment, on en prend plein les yeux.
Il est 15h10. Je pars des Éditions avec Roxane – adorable attachée de presse –, Sarah – ancienne lauréate – et Marie – amie co-lauréate. Autant dire que je suis stressée en arrivant au BHV ! Tout un stand nous a été réservé, les livres sont rangés en petits tas sur la table et une grande affiche annonce notre séance de dédicaces. En prime, bonne surprise de la journée, mon père arrive à l’improviste ! Philipe Chauveau vient se présenter et son sourire nous met en confiance. Pourtant, lorsque je me retrouve avec le micro dans les mains et qu’il me pose une question pour l’interview, je ne peux pas m’empêcher de sentir un petit moment de stress. Puis les mots se fraient d’eux-mêmes un chemin jusqu’à ma bouche et tout s’enchaîne très vite. Les autres lauréates sont là aussi, elles nous encouragent de leur sourire. Et l’heure des dédicaces arrive, les livres tournent et s’échangent le long de la table – « Et celui-là, tu es sûre de l’avoir signé ? ». Droite, gauche, gauche, droite. On rit encore parce que dédicacer des livres à 7 ce n’est clairement pas « de la tarte » !
Il est 10h30. J’arrive aux Éditions Héloïse d’Ormesson en avance et pour la première fois je rencontre Valentine – qui nous a si bien conseillées et guidées durant les mois d’échanges de mails – et Héloïse, bien sûr. Puis c’est Lucie qui arrive, et Marie, et Chimène, et Anne-Lise. On rencontre Tamara et Louise – nos deux petites retardataires préférées – un peu plus tard dans la matinée.
Gérard vient nous chercher pour faire les photos. Son appareil photo est plutôt intimidant lorsqu’il s’approche tout près de mon visage mais il sait nous mettre en confiance – « Allez, je veux voir des sourires ! ». On finit toutes par en rire, d’abord un peu gênées, puis finalement vraiment, parce que c’est une expérience carrément amusante en fait !
Il est 7h30, nous sommes le 4 Novembre 2015. J’ouvre les yeux parce que mon réveil sonne fort – trop fort – et je rechigne un peu parce qu’il est tôt – trop tôt. Puis, brusquement une pensée me vient à l’esprit et je me précipite sous la douche.
Aujourd’hui, c’est le Prix Clara.
Merci aux lauréates 2015, cette journée n’a été que meilleure parce que vous étiez là. Je suis très heureuse d’avoir partagé ces moments mémorables avec vous.
Et merci aux Éditions Héloïse d’Ormesson, vous offrez de petits extraordinaires à des ados ordinaires.
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