Mercredi 4 novembre. Le rêve commence quand j’ouvre les yeux…
Des nuages colorent le ciel de gris mais je ne peux m’empêcher de sourire. Au lieu de descendre du train à l’arrêt de mon lycée, je file vers Paris et les locaux des éditions… J’y arrive moins d’une heure plus tard, repère l’entrée à côté des grands escaliers et traverse le hall avec hésitation. Une petite cour, une nouvelle porte, et m’y voilà !
Après quelques modalités administratives, je retrouve Lucie et Elora, qui sont arrivées avant moi. On m’a donné dix exemplaires du recueil mais j’ose à peine les ouvrir, j’ai toujours autant de mal à réaliser ce qui m’arrive… Nous papotons, les autres lauréates arrivent au fur et à mesure de la matinée, et le photographe, Gérard, ne tarde pas à nous rejoindre. Chance, la pluie s’est arrêtée et nous allons pouvoir faire les photos à l’extérieur !
Les unes après les autres, nous tentons de sourire (ou de ne pas éclater de rire) devant l’appareil. On se fait chasser des arènes de Lutèce parce que, paraît-il, il faut une autorisation pour les photographier… Qu’importe, nous continuons plus loin ! Quelques centaines de photos plus tard, nous retournons aux éditions, où nous attend un repas grec. Il est englouti entre sérieux et rigolade, sans oublier les délicieux macarons à la fin !
Nous passons à l’hôtel pour prendre une courte pause et nous changer en prévision de la cérémonie. J’en profite pour lire la nouvelle de Chimène, la seule que je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir et première que je lis sur papier, mes doigts tournant fébrilement les pages de notre recueil…
Vers 15 heures, je retrouve Elora, Roxane (notre attachée de presse) et Sarah Léon (lauréate 2012) pour aller faire une interview au BHV (le Bazar de l’Hôtel de Ville), où les autres nous rejoindrons peu après. Nous profitons de notre avance pour aller bavarder dans un café. Mais l’heure arrive d’aller rencontrer le journaliste…
La librairie du magasin est à l’étage, des tables ont été installées, avec des micros, des bouteilles d’eau et des petits tas de recueils, exactement ce qu’il faut pour vous faire stresser quand vous n’avez pas l’habitude de parler en public ! Mais finalement, entre les questions sur notre écriture, ce qui nous inspire et les personnages de nos nouvelles, l’interview se passe plutôt bien et on enchaîne avec des dédicaces – pour les membres du jury, les sponsors et les quelques personnes qui passent dans la librairie… La grande question qui se pose, c’est : « que dire à quelqu’un qui a déjà lu ma nouvelle ? », puisque le classique « bonne lecture » ne marche pas !
Un peu avant 18 heures, nous quittons le BHV pour l’hôtel de ville, à quelques pas de là. La façade extérieure est impressionnante, mais les décorations intérieures, ahurissantes ! Des tableaux, des dorures, des lustres et tapis gigantesques, des miroirs qui font paraître les pièces deux fois plus grandes et deux fois plus remplies (je m’y suis fait prendre à plusieurs reprises, croyant voir des inconnus alors que j’étais en face de mon reflet).
C’est à partir de là que tout s’accélère. On a à peine le temps de faire un tour sur la scène et de rencontrer le directeur de l’Actu que déjà, tous les invités sont là. Nous sommes prises en photos avec les lauréats des années précédentes, avec Erik Orsenna, Anne Hidalgo… La maire de Paris ne tarde pas à monter sur scène pour faire un discours qui m’a beaucoup émue – elle parle de la lecture et l’écriture avec une grande justesse. Suivent Gilles Cohen-Solal et Erik Orsenna, qui, avec un bel humour, font retentir des éclats de rire dans la salle. Quelques minutes intenses, à la fois infinies et si courtes, j’avais le cœur qui battait et des étoiles dans les yeux.
Soudain, c’est à notre tour ! Une par une, sept lauréates des autres années nous appellent pour nous poser LA question certifiée sans piège tout le long de la journée. Lucie est la première à monter sur scène, et à l’écoute de la question qui lui était posée, je crois bien qu’un vent de panique a soufflé sur nous toutes ! Mais c’est vrai, il n’y avait aucun piège, juste des dizaines d’oreilles qui nous écoutaient et autant d’yeux posés sur nous. Si j’ai eu un peu (beaucoup) de mal à trouver mes mots pour répondre à la question de Pauline, ça reste un souvenir formidable !
Après le concours de la plus belle paire de chaussures entre Chimène et Erik Orsenna (tous deux gagnants), ainsi qu’un dernier discours sur la recherche en cardiologie, nous quittons la scène. Aux côtés d’Elora, je me faufile parmi la foule des invités pour accéder au buffet… Le reste de la soirée se partage entre discussions et petits fours/macarons/autres délicieuses choses à manger. Surtout des discussions, en réalité.
Vers 21 heures, après avoir dérobé quelques affiches et récupéré nos affaires dans le vestiaire, une troupe de lauréats et moi colonisons l’arrière d’un bus puis le salon d’Irène (lauréate 2013). L’After se poursuit en joyeux bavardages, ponctués de présentations et autres dédicaces ! Il se termine pour moi aux alentours de 23 heures mais il est passé bien trop vite…
Je n’ai qu’une chose à ajouter : merci à tous pour cette merveilleuse journée qu’a été le 4 novembre, un rêve que je ne suis pas près d’oublier !
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