J’y étais, j’y étais, j’y étais… c’est ce que je ne peux m’empêcher de me répéter après tous ces incroyables moments ! (Il faut dire que la petite obstinée que je suis ayant participé quatre années de suite au prix, j’ai largement eu le temps d’en rêver – même si je ne croyais pas avoir la chance de figurer un jour parmi les lauréats…)
Après de longues heures passées dans trois trains différents en compagnie de mon grand frère, nous arrivons enfin en vue du 3, rue Rollin, LA destination du jour. Débordante d’impatience de retrouver mes co-lauréats, avec qui je discutais par e-mails depuis le mois de juillet et que j’attendais de voir enfin en chair et en os (ma boîte mail m’indique pas moins de 400 messages échangés durant l’été… vous avez dit bavards ?), je l’abandonne pour pénétrer dans les tout nouveaux locaux des éditions Héloïse d’Ormesson, de jolis bureaux vitrés auxquels on accède par une petite passerelle en bois… Je suis gentiment accueillie et aussitôt invitée à me rendre au niveau inférieur, dans une salle principalement remplie de livres (… oui, bon, logique) où se trouvent déjà Marion, Tessa et Paul.
Ce dernier entreprend aussitôt de tester mes réflexes (mais quelle idée…) en me faisant glisser un exemplaire de notre recueil le long de la grande table blanche… exemplaire qui évidemment vient atterir en douceur sur le sol (puisque j’vous dis que je l’ai pas vu venir !). Qu’à cela ne tienne, une nouvelle tradition vient d’être instaurée : chaque nouvelle arrivante verra ainsi défiée sa capacité à sauver la vie d’un livre expédié à grande vitesse. Exercice devenant toujours plus périlleux à mesure que les lauréates occupent de plus en plus de place autour de la table… de sorte que notre pauvre Clara, dernière arrivée sur les lieux, a débarqué en plein milieu d’exclamations fusant de tous côtés afin de déterminer la trajectoire la moins dangereuse pour notre aimé recueil, et nous a probablement pris pour des fous à la seconde où elle a posé le pied dans la pièce (pardon, Clara !).
Je tiens d’ailleurs à présenter toutes mes excuses à Pauline, notre adorable interlocutrice depuis le début de l’été, qui de façon tout à fait justifiée nous a un peu regardés comme des barbares l’espace d’un instant. Je reconnais que c’était limite de notre part… on va mettre ça sur le compte de l’effervescence ambiante…
(Heureusement, aucun livre n’a été blessé durant le tournage de cette scène.)
Nous passons quelques instants à découvrir notre livre dans un silence recueilli. Puis arrive l’heure du repas lors duquel, entre deux téléportations de concombre et tests intrigués de plats non-encore-identifiés (mais au demeurant délicieux), nous faisons connaissance avec les fort sympathiques Héloïse d’Ormesson et Gilles Cohen-Solal, qui nous dévoilent entre autres les coulisses du prix, de la sélection des nouvelles… Nous avons aussi compris assez rapidement qu’Iris est la bavarde infatigable officielle de l’édition 2011, elle parle elle parle mais comme elle est aussi très drôle et qu’elle a une belle voix (et une mémoire impressionnante de toutes les répliques de vidéos imaginables), nous n’avons pas vraiment à nous plaindre. ;)
Le temps file, déjà 14 h 30 : il est temps d’aller nous faire immortaliser derrière l’objectif de Gérard, notre merveilleux photographe (qui nous a subis patiemment et avec le sourire, malgré la folie omniprésente de cet après-midi-là !). De l’escalier devant la maison d’édition aux arènes de Lutèce en passant par la place-dont-j’ignore-le-nom à l’extrémité de la rue Mouffetard (même Google Maps refuse de m’aider sur ce coup, le fourbe), nous avons le temps de :
– manquer nous faire un torticolis en devant tourner la tête en arrière alors que nous sommes alignés de dos en nous tenant par les épaules (tout le monde a suivi ?), avec Paul au milieu bien sûr ;
– nous faire virer d’une statue sur laquelle nous avions allègrement pris place alors que c’était visiblement interdit ;
– sauter tous en même temps devant l’appareil photo (comme les visiteurs avisés auront pu le remarquer plus bas sur ce blog) ;
– faire tenir tant bien que mal l’affiche déroulée malgré le vent qui n’était pas du même avis ;
– courir pour certains dans la librairie la plus proche afin de voir si notre recueil s’y trouvait (eh non !) ; et j’en passe…
Le tout placé sous les feux de l’opération commando lancée principalement par Iris et Tessa, qui s’ingéniaient à nous faire rire un par un lors des photos individuelles (de préférence en lançant les vannes les plus pourries possibles, précisons-le) ; seule Manon (oui, cette année on est deux Manon et une Marion, c’est super pratique hein ?) a réussi à garder son sérieux tout du long… enfin, presque. ;) À noter aussi, donc, un temps venteux, à cause duquel je me suis retrouvée plus d’une fois avec plus de cheveux devant le visage que derrière. Du coup, je dois apparaître sur un certain nombre de photos avec les mains levées en train d’essayer de remettre en place en urgence tout ce bazar… très classe, comme toujours.
Un peu moins de trois heures plus tard (mais c’est qu’on y prend goût aux séances photo !), retour au bercail pour enfiler nos tenues de soirée avant de décoller pour l’Hôtel de Ville. Tessa et moi investissons d’autorité les toilettes pendant que les autres filles se changent… je ne sais pas trop où, en fait, probablement dans les bureaux. Paul clame tellement toutes les deux minutes qu’il ne lui faut pas trois quarts d’heures pour se préparer, lui, qu’il finit par se changer au dernier moment. Rhalàlà.
Et soudain, sans que j’aie le temps de réaliser, nous sommes partis, sur les talons d’Audrey (notre attachée de presse, oui oui !). Quelques stations de métro (au cours desquelles nous en profitons pour nous faire tirer le portrait devant une affiche où trône fièrement la couverture du prix Clara 2011, si c’est pas la classe ça) et deux minutes de marche plus tard, nous franchissons les portes de l’Hôtel de Ville… Le temps de passer aux vestiaires, de retrouver brièvement mon frère, et bientôt me voilà face au grand escalier dont je gravis aux côtés des autres les marches couvertes d’un tapis rouge et or, avec quelque peu l’impression de passer dans un autre monde (« en route vers la gloire ! »).
Nous foulons le parquet de cette salle onirique où se déroulera toute la soirée, et déjà apparaissent les visages de plusieurs anciens lauréats que nous n’avions jusque-là vus qu’en photo (ou vidéo, pour certaines) sur Internet. La première chose dont ils tiennent à nous avertir, avec l’ombre d’une lueur machiavélique dans le regard, est qu’ils profiteront bien du buffet pendant que nous… ne l’approcherons pas d’un pouce. Merci de votre soutien, on apprécie hein ! (À vrai dire je n’avais pas faim, chose tout à fait incompréhensible pour moi qui suis d’habitude suprêmement gourmande, mes amis pourraient en témoigner… hmm, je persiste à penser que cette journée avait quelque chose de surnaturel.)
Nous rencontrons la mère de Clara avec qui nous discutons un moment, puis nous faisons très vite capturer pour plusieurs photos avant que n’arrive l’instant tant attendu de la remise du prix. Persuadés que nous étions de passer par ordre alphabétique, donc Iris en tête, nous avons été quelque peu pris au dépourvu qu’il n’en soit finalement rien. Tessa, qui se faisait une joie de ne pas être la première sur les planches, voit en fait son nom cité avant tous les autres en tant que plus jeune lauréate du cru 2011. Je suis appelée juste après (parce que je suis « l’aînée » ? ça me change, moi qui ai l’habitude d’être toujours la plus petite !), et n’ai pas le temps de prononcer un petit mot pour Clara, car à peine ai-je recommandé à l’assistance de lire le recueil pour connaître la suite de ma nouvelle qu’Erik Orsenna proclame mon embauche comme directrice commerciale chez Héloïse d’Ormesson…. haha ! Cet auteur est décidément débordant d’humour (et d’humilité), c’était un vrai bonheur de le rencontrer et de parler avec lui, tout comme un immense honneur de recevoir un prix dont il préside le jury… Je reconnais ne pas non plus avoir été insensible à la présence de Jean d’Ormesson en personne, juste à côté de nous sur l’estrade ! (Ni au mémorable « câlin » entre les deux auteurs !)
Je me retrouve bientôt avec, entre les mains, le prix roulé dans son ruban rouge, consécration de cette belle journée… c’est Paul qui nous rejoint le dernier, unique garçon fièrement gardé pour la fin par Erik Orsenna qui le présente en grande pompe.
Allez-y les garçons, participez au prix Clara : vous serez les vedettes incontestables de la remise des prix ! :D
S’ensuit un ballet étourdissant, crépitant de flashes, certains se font interviewer (nous sommes trois à n’avoir intéressé aucun journaliste, apparemment…), puis nous voilà tous serrés autour d’une petite table contre un pilier, à dédicacer à tours de bras (mon frère a émis la judicieuse suggestion d’aller nous placer plutôt à la grande table où se vendaient les recueils, mais tout le monde a préféré fermement camper sur place). Toutes mes excuses aux premières personnes dont j’ai signé les livres, premièrement parce qu’il m’a fallu en moyenne quatre heures avant de trouver l’inspiration de façon décente, deuxièmement parce que mon écriture était hâtive et désordonnée, un peu comme mes pensées à ce moment-là… il faudra que j’y travaille, parce qu’il semblerait que les dédicaces ne soient pas vraiment mon fort !
… contrairement à Tessa, qui en l’espace de dix secondes est passée maître incontesté dans cet art, et n’a pas cessé tout le reste de la soirée de créer de véritables petits textes tous plus beaux et poétiques les uns que les autres, toujours autour de la thématique des loups bien sûr… assez éblouissant il faut le dire (et aussi un tout petit peu frustrant quand, juste à côté, on galère à pêcher au fond de son cerveau embrumé deux phrases qui tiennent la route) ! C’est fou ce que tout paraît plus simple derrière l’écran de mon ordinateur…
C’est aussi l’occasion de rencontrer Florence Robert, l’éditrice qui a travaillé sur nos textes ; et puis d’échanger quelques mots avec d’anciens lauréats, de mettre un laps de temps pour ma part à reconnaître celles qui ont changé de coupe de cheveux (tricheuses !) ou changé tout court, de découvrir les liens inattendus qui se sont créés entre certains, d’apprendre que la nouvelle de l’une d’elles a été étudiée en cours dans son lycée (rien que ça !), de se faire prendre en photo avec eux, de se faire harceler par Juliette qui veut qu’on poste sur le blog, n’est-ce pas !… Je parviens à réquisitionner plusieurs lauréates dans les vestiaires pour obtenir les dédicaces escomptées (j’avais apporté avec moi les quatre précédents recueils, qu’au moins ils n’aient pas fait le voyage pour rien) – mille mercis les filles pour tous les mots jolis ou drôles (voire même les petits chats) que vous m’avez laissés ! Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de kidnapper Lauren, Pierre-François, Hélène(s), Paola… mais ce n’est que partie remise. ;)
Puis peu à peu la soirée touche à sa fin… enfin, en partie seulement. Après avoir pris le large avec nos familles respectives, nous nous retrouvons plus tard à l’hôtel pour une petite « après-soirée » entre lauréats, ainsi que nous l’avions prévu depuis quelque temps… Le moment idéal pour nous entre-dédicacer tranquillement nos exemplaires, sur les pages desquels ressortiront sous la plume d’Iris toutes les vannes les plus navrantes (donc les plus drôles, forcément !) de la séance photo, et sous celle de Clara de joyeux « Enjoy ! » illustrés. Idéal aussi pour discuter jusqu’à une heure avancée, malgré la fatigue et les trains à prendre le lendemain (Clara doit se lever à 5 h 30 du matin !), de choses complètement absurdes comme plus sérieuses, surtout autour de l’écriture évidemment… Un très bon moment qui pour moi a fait partie des meilleurs !
Nous nous retrouvons une toute dernière fois le lendemain matin autour du (somptueux) petit déj’, avant d’aller récupérer Tessa et moi nos dix exemplaires du recueil chez EHO (où j’apprends du même coup que deux interviews et une séance de dédicaces en librairie m’attendent à mon retour, wow) – puis de partir affronter chacun de notre côté une matinée assez épique, entre les trains bloqués et la crainte de rester coincés à Paris pour un temps indéterminé… mais ça, c’est une autre histoire !
(Qui s’est heureusement bien terminée pour tout le monde…)
Tout ce qu’il me reste à dire pour clore ce récit d’une journée d’exception, c’est un immense merci à toute l’équipe des éditions Héloïse d’Ormesson, en particulier à notre éditrice elle-même et à Gilles Cohen-Solal, ainsi qu’à Pauline et Audrey pour toute leur disponibilité ; un « vous me manquez déjà ! » à mes co-lauréats adorés, Iris, Clara, Tess, Paul, Marion et Manon, avec qui j’ai passé de superbes moments et que j’ai déjà tellement hâte de revoir !
Et bien sûr une grande, grande pensée pour Clara et sa famille, puisque si nous avons vécu cette belle aventure, si nous avons écrit tous ces mots, en somme si nous étions tous là en ce jeudi 6 octobre… c’était pour Clara.
Manon Le Gallo
http://mlg-ecrivain.e-monsite.com
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Rédigé par : voyance gratuite amour | 26 novembre 2013 à 17:29
Tu me fait rever et comme Mathilde l'a si bien dit ca donne envie.
Rédigé par : Elvira | 12 octobre 2011 à 15:35
Super résumée de la journée ! Ça donne envie de s'y retrouver nous aussi l'an prochain pour rencontrer tout ceux beau monde !
Merci Manon pour ce fidèle témoignage même si j'imagine que la journée a du être courte mais mémorable !
Rédigé par : Mathilde | 12 octobre 2011 à 14:30