La dernière note est hallucinante!
La vérité est simple: quelqu'un a réussi à s'introduire sur le blog et publier un brouillon, c'est à dire une note inachevée!
Je trouve cela très sympathique bien que je passe un peu pour un ahuri mal fini...
Pas grave!
J'allais dire que le plus important n'était pas ce que j'écrivais mais ce que je vous donnais à lire venant des autres.
Bref d'être un éditeur de blog...
Donc je vais vous poster la note prévue hier à cet effet et qui a été un peu ... squizzée!
Elle concerne deux "papiers" parus sur le blog de Pierre Assouline et sur le blog de Guy Birenbaum.
Elle ne concerne d'ailleurs rien elle leur est dédiée...
Il s'agit d'une exposition de photos (que vous ne verrez pas ici mais sur leurs blogs respectifs) qui traite de Paris sous l'occupation.
Je trouve leurs textes suffisamment éloquents pour n'avoir pas à montrer les photos (mais que je vous recommande d'aller voir quand même!)
Ma paranoïa n'est pas suffisamment développée pour que je pense que le gag ait été fait à propos de cette note là...
Quoique...
Les Parisiens sous l'Occupation est le titre d'une exposition de photographies qui se tient, jusqu'au 1er juillet, à la salle d'exposition de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, 22 rue Malher, dans le 4e arrondissement.
Sont proposées aux visiteurs deux cents photos prises par André Zucca (1897-1973), dans le Paris occupé par l'armée allemande.
Comme l'explique Le Monde, qui consacre un bon article à l'expo (édition du 12 avril 2008), il s'agit, malgré les tourments de la période, de la représentation - en couleur - d'un "Paris idyllique".
"Des enfants font voguer leurs bateaux sur le bassin du Luxembourg, les musiciens de la Wehrmacht régalent les Parisiens de concerts en plein air, les élégantes font du vélo. des affiches en couleurs enjoignent d'aller voir l'Exposition antibolchevique ou de rejoindre la Légion des volontaires français (LVF) engagée contre l'Armée rouge".
En revanche, continue Philippe Dagen dans le quotidien, "les rafles, les commerces juifs aux vitrines barrées d'inscriptions antisémites, les queues devant les magasins d'alimentation, les V tracés à la peinture blanche sur les murs en signe de résistance après la défaite des nazis à Stalingrad, il ne les voit pas".
Un parti pris artistique ?
Nullement.
En fait, Zucca travaillait à l'époque au "service exclusif" d'un bimensuel allemand nommé Signal (avril 1940/mars 1945).
Cette revue se chargeait de produire l'apologie de la Wehrmacht en vingt langues, dont le Français. Toujours selon Le Monde, "en 1942 et 1943, le tirage de ce magazine de propagande nazie, non diffusé en Allemagne, atteignait 2,5 millions d'exemplaires, dont 800 000 pour la France".
Cette particularité, pourtant majeure, du pedigree de Zucca, les visiteurs de l'exposition peuvent la découvrir, mais depuis peu et presque par hasard.
En effet, si un avertissement d'un feuillet, négligemment posé au guichet, mentionne bien l'"embauche " de Zucca par Signal, "organe allemand de propagande nazie", et l'absence avérée dans les photos exposées de "la réalité de l'occupation et de ses aspects dramatiques", c'est que des visiteurs se sont indignés de cet oubli fâcheux (voir à ce sujet ce très bon papier de Gérard Lefort dans Libération).
Pierre Assouline s'attaque lui aussi sur son blog à cette étonnante exposition.
Il rappelle notamment à ses lecteurs ce que fut Signal et comment Zucca y "collabora", si les mots ont encore un sens.
Un excellent papier de Yasmine Youssi dans le JDD pose également la question de la légitimité de l'exposition.
Tous ces articles ont pour avantage de mettre en garde des visiteurs trop pressés et de les prévenir de la nature particulière de l'expo.
Malheureusement, il n'est pas certain que tous ceux qui ont déjà vu, ou qui iront voir, ces photos aient été suffisamment avertis qu'il s'agit de propagande nazie.
Ainsi, pour le site Paris Bibliothèques : "Le Paris de Zucca reflète l'incontestable talent du grand professionnel, mais plus encore le regard d'un esthète privilégiant un Paris qui lui est propre".
"Propre" en effet...
Et ce n'est pas l'introduction du catalogue édité pour l'occasion par Gallimard qui offre un regard plus critique.
Au-delà des mots et des avertissements, rien ne vaut sans doute, sur ce sujet, des preuves matérielles et des illustrations précises.
Alors, je suppose que vous êtes une majorité à n'avoir jamais feuilleté le moindre numéro de Signal !
Vous ne pouvez donc pas imaginer ce qu'était à l'époque une revue de propagande nazie.
Eh bien, par "chance", j'ai dans mes archives un exemplaire de Signal de novembre 1940.
Voici donc quelques photos parues dans Signal, la revue dont André Zucca fut le "collaborateur" régulier et fidèle*.
Il m'étonnerait qu'ensuite vous regardiez de la même manière les si souriants et si colorés "Parisiens sous l'Occupation" de Zucca qu'expose la Ville de Paris...
Couverture de Signal (novembre 1940).
Sommet de Florence entre Hitler et Mussolini en octobre 1940.
Légende : "Le Fürher et le Duce au balcon du Palazzo Vecchio à Florence.
Des fanfares les annoncent aux foules qui saluent d'applaudissements enthousiastes les deux hommes qui sont les fondateurs d'une nouvelle Europe plus heureuse".
Légende : Quatre mois après l'armistice de Compiègne, le Fürher de l'Allemage victorieuse et le maréchal Pétain, chef d'État d'une France qui a subi une accablante défaite se sont donnés la main. Les Français et les Allemands qui ont été témoins de ce fait unique, dans la petite gare de Montloire-sur-le-Loir, en l'après-midi du 24 octobre, ont eu l'impression profonde d'assister à une révision valable pour des siècles des conditions de vie du continent. "C'est en toute liberté a dit ultérieurement le Marécha Pétain, que j'ai déféré à l'invitation du Führer. Il n'y a eu de sa part à mon égard aucun 'dictat', ni aucune pression. Nous avons envisagé une collaboration entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe". (Au milieu de l'illustration, le ministre des Affaires étrangères, Von Ribbentrop).
Cette photo d'Hitler et Mussolini dans la salle du Conseil de Florence me glace...
Plus loin dans la revue, reportage embedded avec les pilotes allemands qui bombardent Londres...
Légende avant le mot FIN : "Où en est-on à Londres ?" De l'appareil, il lui est répondu : "À Londres, le glas de l'enfer fait entendre son lugubre tintement".
Et pour finir justement Paris : le "joyeux" Paris occupé...
Légende : De jeunes Allemandes à Paris. Elles travaillent comme assistantes au service de transmissions téléphoniques à la Commandanture de Paris. Des camarades de l'armée les initient à leur tâche ; le travail fini, ils leur montrent la ville et l'appareil photographique est de la partie.
"...et l'appareil photographique est de la partie".
C'est justement tout le problème.
* La plupart des photos de Signal n'ayant pas de "crédit", je ne peux pas vous dire si certaines de celles que je publie aujourd'hui sont de Zucca. Par ailleurs, il semble qu'aucune des photos exposées ces jours-ci à Paris ne soient sorties dans Signal.
Par birenbaum , le 14/04/2008
@ M. Gillou
C'est ce qui est dommage chez EHO... Il y a une grande chambre pour les auteurs mais rien pour les Vydavatel comme toi et les Tlaciar...
Le 104 demain jeudi à 16h00 ??
Rédigé par : TLACIAR | 16 avril 2008 à 17:40
@ TLACIAR,
JE NE SAIS PAS INSÉRER LES LIENS , NI LE RESTE!
JE SUIS UNE BUSE EN INFORMATIQUE ET JE L'ASSUME!
À BIENTÔT AU 104?
Rédigé par : Gillou le Fou | 16 avril 2008 à 10:59
Marco, hélas. Elles sont,encore, nécessaires
Rédigé par : martingrall | 16 avril 2008 à 10:40
mmmm, "quelqu'un a réussi à s'introduire sur le blog": après le Cheval de Troie, le Cheval de Troll...
Pour cette histoire d'exposition de photos, ah ça oui, les mises au point comme celle d'Assouline sont nécessaires.
Rédigé par : Marco | 15 avril 2008 à 23:05
"Je trouve leurs textes suffisamment éloquents pour n'avoir pas à montrer les photos "
C'est surtout que c'est encore plus difficile à insérer qu'un lien internet !!!!
Rédigé par : TLACIAR | 15 avril 2008 à 19:08