Un jour , il faut bien recommencer à travailler...
Recommencer à lire, à écrire, à faire partager...
J'avais essayé il y a quelques jours mais sans arriver à continuer...
Alors je me suis souvenu une des phrases formidables de Coluche:
"Ce n'est qu'un combat, il faut continuer le début!"
Donc me revoici pour continuer le début!
D'abord parce que cela me manque...
Ensuite parce qu'elles le valent bien! (Elles se reconnaîtront!)
Évidemment , la première question qui vient à l'esprit c'est:
"Par quoi (re)commencer?"
La réponse est simple...
Enfin c'est ce que je croyais!
Longtemps à réfléchir, à se demander, à ne pas avoir d'idées...
Trop longtemps.
Et puis , finalement, la réponse vient:
Le Métier!
Éditeur.
Parler de cela, le faire, ici comme ailleurs.
Donc faire découvrir, s'engager pour des textes, des auteur(e)s ou des idées.
Coluche avait raison.
"Ce n'est qu'un combat, il faut continuer le début!"
Et au début il y avait cela...
Plus exactement, lui.
Pierre Pelot qui nous a donné comme cadeau immense à la création de la maison:
"Méchamment Dimanche"!
Pas rien!
Énorme!
Dire merci?
Pas assez!
Dire encore!
Bien entendu j'aurais pu choisir un autre livre de Pierre.
Mais celui là me touche, me touche infiniment!
Et je dois vous dire que j'ai attendu les suivants avec impatience.
Et que j'attends encore le prochain avec plus d'impatience!
Je voulais simplement en écrivant cela dire publiquement le respect que j'ai pour Pierre en tant qu'auteur et mon amour en tant qu'ami.
Je crois qu'il le sait mais dire aux gens qu'on les aime ne nuit pas, au contraire, je crois...
P.S: suit donc la critique de "Méchamment Dimanche " par Christine Ferniot du magazine LIRE
et puis celle de "L'Ombre des voyageuse" par Pierre Assouline.
J'espère que cela vous donnera l'envie de plonger dans cette oeuvre immense en commençant par celui que vous voulez mais pourquoi pas "Les Normales saisonnières" paru en septembre 2007 chez nous?
P.P.S: lire un "Pelot" c'est juste comprendre ce qu'est la littérature:
une histoire, des personnages et un style.
Cela semble évident?
Probablement, mais c'est si rare!
MERCI PIERRE!
Voyage à la fenêtre
par Christine Ferniot
Lire, avril 2005
Le Pelot nouveau est arrivé! Un roman d'apprentissage épatant.
Longtemps, il rêva d'écrire sur son village et ses habitants, ses souvenirs, sans oser sauter le pas. Affaire de respect sans doute. Pierre Pelot est attaché à Saint-Maurice-sur-Moselle depuis sa naissance, il y a bientôt soixante ans. Ses racines sont là-bas, dans ce coin des Vosges où les arbres et les montagnes font une ombre plus dense qu'ailleurs, où l'on entend chanter la rivière au détour du bois, entre les aulnes et les sapins. Gamin, il attrapait les truites à main nue dans l'eau glacée, épluchait les branches de noisetier pour faire des flèches et jouait aux Indiens des après-midi durant. Quelques années plus tard, il écrivit ses premiers westerns en se souvenant de ces batailles rangées.
En fait, Pierre Pelot s'appelle Pierre Grosdemange. Pelot est le surnom que lui donnait sa mère et qui signifie «Petit Pierre». Il a choisi ce mot tendre comme pseudonyme, puis en a inventé bien d'autres. Pour écrire, encore et encore. Mais, désormais, c'est Pelot qui a gagné la partie. Aujourd'hui, Petit Pierre habite toujours Saint-Maurice. Il y a construit sa maison, ses meubles, sa vie, avec sa femme et son fils. Pelot n'est pas un mondain, à peine un voyageur, mais dans sa tête, les aventures crépitent sans cesse et il se doit de les écrire pour les faire partager, gardant en réserve deux ou trois autres idées pour plus tard. Il était bien jeune quand tout a commencé. Seize ans. Pas vraiment fait pour l'apprentissage, il rêve de dessiner, d'écrire des BD. Puis il décide de s'atteler au roman, de vivre de sa plume et, à vingt ans, publie son premier texte, La piste du Dakota. Le pli était pris pour la vie. Il ne s'est jamais arrêté, alignant près de cent quatre-vingts livres! Ce boulimique s'est essayé à tous les genres: le western, pour rester fidèle à ses jeux et ses lectures de gamin, mais aussi le polar, la science-fiction, le fantastique, le roman historique, la jeunesse... Il a connu le succès plus d'une fois, les adaptations au cinéma avec, entre autres, L'été en pente douce, a travaillé avec le paléontologue Yves Coppens pour Le rêve de Lucy. Pierre Pelot est fasciné par l'histoire, l'origine des hommes, la mémoire des lieux. Il s'est fait son éducation entre lectures et cinéma, forgeant sa culture en autodidacte qui n'a jamais fini d'apprendre et d'être curieux.
Voici deux ans, il osait enfin situer son nouveau roman dans son pays, évoquant des hommes et des femmes qui appartenaient à sa région. C'est ainsi que les hommes vivent fut qualifié de western fabuleux où le XVIIe siècle tendait la main au XXIe: plus de mille pages gorgées de passion, de drames, de sorcellerie, de tempêtes et qui touchèrent un large public. Il est de retour avec une fiction qui se situe précisément chez lui, à Saint-Maurice, entre la rivière et les bois. A nouveau, deux époques se répondent: 1957 et 2004. Mais Pelot ne se cache plus derrière une aventure historique, il plonge dans le roman d'apprentissage contemporain avec une bande de gosses du coin. Ecrivain de proximité, voilà le Pelot nouveau avec Méchamment dimanche et ces descriptions de lieux qu'il peut apercevoir de sa fenêtre, ces visages barbouillés qui doivent drôlement ressembler aux photos de classe qu'il range dans son bureau! Il lui a fallu quarante ans d'écriture tous azimuts pour oser revenir à la maison et en toucher le cœur. Parfois, on se croit dans La guerre des boutons avec des bagarres de bandes rivales, des chuchotements d'amis fidèles. Mais face à cet été 1957 qui s'assombrit au fil des pages, s'impose l'année 2004, et le retour d'un homme sur son passé. Tout le talent de Pierre Pelot est là: le sens de l'intrigue mais aussi les jeux sur la langue, les rythmes et l'émotion au bord des lèvres. Mais ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas d'un texte testament. Pelot a bien d'autres projets en cours: des envies de flibustes et de rudes batailles sur les océans. Il a déjà rassemblé sa documentation pour un nouveau départ, là où les hommes se battent pour réaliser leurs rêves les plus fous. Soixante ans cette année? Baliverne.
La critique de Pierre Assouline
Pelot met le feu
Chaque fois qu’un roman que paraît un nouveau roman de Pierre Pelot, il faut se dépêcher d’évacuer le phénomène (la bête des Vosges a 160 romans à son actif en 30 ans de maraudage littéraire) afin de mieux apprécier le livre pour ce qu’il est : une histoire forte puissamment racontée par un homme à plume qui n’aime rien tant que raconter des histoires. L’Ombre des voyageuses ( 553 pages, 25 euros, éditions Héloïse d’Ormesson) ne déroge pas à la règle. Cette fois, le conteur nous donne une épopée féminine entièrement gouvernée par la personnalité assez sauvage et rageuse d’Esdeline Favier. Elle s’embarque pour les Amériques sur un autre bateau que son aimé et, trente années durant, au milieu du siècle des Lumières, se bat pour le retrouver, vit mille et une aventures avant de rentrer en pays vosgien afin d’assouvir une vengeance. Question d’honneur. C’est peu dire que le récit est lyrique, coloré et foisonnant. Les personnages se nomment Cauvin, Bleck le Chouanon, Mandine, Apolline, Fanch le Nantais, Colberthe Mangea, la femme Hargin (on pourrait juger la vérité d’un roman au choix des noms). Ils parlent et ça sonne juste. L’incipit donne le ton ("Ils m’ont appelé la Rouge Bête. Ce n’était pas méchantement") d’autant qu’il est repris en leitmotiv. L’auteur a non seulement travaillé la langue de l’époque mais son patois ; une fois cousus l’un à l’autre, les coutures disparaissent aussitôt car l’artisan a du métier et la fluidité emporte le lecteur. Alors en attendant de vous plaindre, comme à chaque rentrée, du caractère anémique, anorexique et narcissique de la fiction française, réconciliez-vous avec l’esprit du "grand roman". L’ogre Pelot ("petit Pierre" en vosgien mais son vrai nom Grosdemange veut tout dire) vaut bien des écrivains anglais, nord-américains et sud-américains de même ampleur, de même envergure et de même souffle. Pelot, c’est aussi bien L’Eté en pente douce que Le Pacte des loups ou C’est ainsi que les hommes vivent. Dommage qu’il y en ait si peu en France qui sachent comme lui mettre le feu à l’imagination.
Gilles,
Mon B.B. est donc entre vos mains...Que vais-je pouvoir inventer pour tromper l'attente?
Bien (im)patiemment
Teaki
(www.teaki.net)
Rédigé par : TEaki | 10 mars 2008 à 15:57
Méchamment,l'apprentissage. C'est un beau métier, Editeurs. Je commence à comprendre pourquoi je mets toujours une majuscule. Chaque livre est une vie. ce livre nous en donne, il nous en prend. Souvent, ceux que je comprends, me font chercher ma part manquante celle qui fera de moi un tout. Pelot pour mes mondes perdus, Sollers pour ses femmes,
Rédigé par : martingrall | 05 mars 2008 à 18:50
En référence à notre début de conversation sur le blog d'ELS, je vous envoie donc "Mon Baromètre du Bonheur"...vous le voulez aussi en version électronique?
A bientôt
TEaki.net
Rédigé par : TEaki | 05 mars 2008 à 17:28
Je viens de terminer Petit éloge de l'enfance, et Les normales saisonnières est dans ma liste des prochains livres à acheter. Il a un sens du récit, du voyage, des paysages et de la psychologie des personnages (sans oublier son style) qui n'a rien à envier à la littérature américaine.
"Il ne faut jamais croire les gens qui vous disent qu’il fera beau demain. Ce sont des menteurs pathétiques ou des illuminés, je ne veux pas penser une seconde qu’ils agissent par scélératesse.
Il ne faisait pas beau.
Déjà que toutes ces années passées s’étaient définitivement englouties au fond de quelque tourbillon nécessairement liquide, comme il en existe dans les noiretés de certains lacs, sournois, même pas visibles en surface.
Ce n’est pas tant qu’il ne faisait pas beau, mais surtout qu’il pleuvait. Il pleuvait à la façon dont il pleut ici – en un instant, presque à la seconde, je me suis souvenu. La pluie sur le paysage vert et gris, immuablement, exclusivement vert et gris, pour ne pas dire vert-de-gris. Les gris, en peinture, sont accessoires à toutes les couleurs, mais en l’occurrence, ici, c’est tout de même plus volontiers le gris et le vert, sur fond de brumes pendues comme des guenilles aux pentes des montagnes. Les fumées de l’humide qui remontent entre les cimes une fois l’averse désamorcée. « Regarde : les renards fument ! » disait mon père. […] »
Rédigé par : Loïs de Murphy | 05 mars 2008 à 13:09