"Longtemps, je me suis couché de bonne heure"
C'est bien évidemment faux!
Mais toujours j'ai lu avec intérêt , et parfois passion ce qu'écrivaient les autres sur les livres, les hommes et la littérature...
J'ai décidé aujourd'hui qu'une fois par semaine ce blog reprendrait une deux chroniques d'autres blogueurs pour vous les faire connaître et vous faire partager mes goûts et mieux les comprendre;
Au-delà d'être un hommage que je leur rend, c'est une manière de dire que certains savent dire mieux que moi...
C'est faire que l'écrit que nous aimons tant soit montré sous des aspects divers.
C'est finalement choisir ce qui me semble correspondre le mieux à ce que je crois qui mérite d'être publié.
C'est simplement être éditeur, d'un autre genre mais éditeur!
Ne boudez pas vôtre plaisir , ils ont fait le mien!
Bernard Giraudeau... l'écrivain voyageur!
Après lui, l’idée d’aller chez Bernard Giraudeau, dans son appartement parisien jouxtant l’avenue des Champs-Élysées, me plaisait beaucoup. J’ai toujours admiré ce comédien. Celui des années 70 et 80, léger et celui d’après, plus torturé, ambigu, voire dramatique…
(Sa filmographie est ici).
Cet homme m’intrigue, m’impressionne même.
J’avoue que j’ai un peu le trac en montant dans l’ascenseur. Pendant les 6 étages, je croise les doigts pour que l’entretien se passe bien. Quand je suis « fan » des gens que je rencontre, j’ai une peur bleue de décevoir et d’être déçu moi-même.
Je sonne. Un moment que j’estime long passe et Benrard Giraudeau finit par arriver. Le portable collé à l’oreille.
Un sourire, il me fait signe de le suivre.
Il raccroche rapidement puis s’excuse. Dans son salon, il me demande de m’installer, de faire « comme chez moi »… ce qui, évidemment, est une formule de politesse.
Je sors mon bazar de mon sac. Magnéto, mes fiches et mon exemplaire du livre.
Il me propose un thé, que j’accepte puis me demande si j’ai déjà lu un livre de lui. Je réponds que oui, son tout premier, Le marin à l’ancre, mais pas le second Les Hommes à terre.
-Le problème, monsieur Giraudeau, c'est que je n'ai le temps de lire uniquement des livres que je critique dans mon journal. C’est parfois frustrant, vous savez.
-Ce n’est pas grave, cher monsieur, vous avez de la chance… au moins, vous lisez.
Je suis là afin de parler de son nouveau livre Les dames de Nage (qui sort ce jeudi). Sa forme narrative oscille judicieusement entre le roman, le récit et les nouvelles. L’écrivain voyageur multiplie les pistes littéraires pour écrire la recherche de l’amour (et de lui-même) à travers le monde. Pour être franc, il s’est inventé un héros qui lui ressemble un peu (beaucoup ?)… un cinéaste doublé d’un sensationnel aventurier.
-Je me sers de lui et de son chemin initiatique pour établir un parcours qui, sans être tout a fait similaire, me ressemble un peu. Marc Austère me permet de faire le point sur ma propre vie. Si j’avais écrit une fiction absolue, je m’éloignais de l’essentiel…
Son enfance à La Rochelle , racontée par petites touches, tel un peintre impressionniste, explique le destin qu’il s’est choisi. Une mère aimante, mais délaissée, un père qui n’a pas su être père, des grands parents pathétiques… Marc Austère n’a trouvé qu’une solution pour fuir cette vie. S’engager dans la marine à l’âge de 15 ans. La fuite du quotidien par l’évasion, l’aventure et le voyage.
-J’ai tout le temps fui l’ordinaire, ce que la vie me proposait et que je ne trouvais pas intéressant. Mon souhait était d’écrire un livre qui interroge. Pourquoi ne prenons-nous pas conscience plus tôt que le bonheur, le plaisir et la vie sont ailleurs et que le sens de la vie, c’est être, tout simplement ?
Giraudeau raconte ensuite, avec une jubilation communicative, les tribulations épiques et amoureuses de son jumeau fictif en Afrique, à Sarajevo, à Madagascar, au Chili ou encore en Bolivie. Une femme dans chaque port, en quelque sorte. Elles sont attachantes ses Mama, Jo, Ysé, Marcia et autre Camille. Mais il y a surtout Amélie (Ame et lit), l’amour de jeunesse retrouvé puis envolé, fil conducteur de ce roman aux troublants accents de vérité.
Bernard Giraudeau fait dire à Marc Austère : « Le paradoxe était que je voulais sans cesse peindre plus vite que la nature elle-même. Je voulais à toute force réussir cette harmonie, la dompter, alors qu’il fallait seulement changer le regard et deviner les énergies à rassembler. J’avais trop d’impatience à vivre le bonheur. J’étais déchiré entre le vouloir faire, entre la quête et la paix, entre le désir et l’abandon. J’étais deux ainsi à me battre. »
Je lui dis que cette confession lui ressemble quand même beaucoup. Il sourit.
Je cite une autre phrase de son héros : « J’épinglais des instants. J’ai aimé faire cela, mais je n’ai regardé le monde que dans l’étroite fenêtre de mon appareil. J’ai aimé tricher avec le vécu, j’ai inventé, recousu, sculpté autrement la réalité. »
Troublant, non, la ressemblance avec la vie qu’a mené Bernard Giraudeau?
Je lui demande si c’est difficile de s’occulter de l’écriture ?
-C’est marrant que vous me posiez cette question aujourd’hui. Je me la suis posé récemment. Sans être prétentieux, j’ai fait tellement de choses dans ma vie que pour en inventer d’autres, il faut que je passe par-dessus tout ça. J’ai supprimé 40 pages dans ce livre, j’avais peur que les situations ne soient pas crédibles…alors qu’elles étaient vraies. Vous savez, je ne suis pas un écrivain. Je suis plutôt un conteur. Je me sers de mon métier d’acteur, de cinéaste, pour visualiser. Je raconte des histoires, donc la vie et donc, je pille ce que la vie m’apprend. Chez moi, chez les autres…
Quant à sa condition de non-auteur, je lui explique que je le trouve dur avec lui-même. Les gens du métier (qui ne sont pas tous des tendres) reconnaissent en lui une belle plume. Jamais, je n’ai lu qu’il n’est qu’un comédien qui écrit…
Il m’avoue en être fier.
Puis il me dit :
-Le bouquin ne vient pas par hasard. Il arrive parce que j’ai cette maladie. Je dois changer mon comportement et j’ai un regard différent sur la vie. J’ai dû abandonner le théâtre, peut-être même devrais-je oublier carrément ce métier. Je ne le fais pas avec souffrance, juste, je me dirige vers une autre vie.
Je ne voulais pas évoquer son combat contre le cancer, mais il en parle spontanément tout seul.
Il cite René Char dans son livre : « Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir » et son héros Marc Austère, de préciser : « peut-être que je m’obstine, moi, à fabriquer des souvenirs pour que cette vie ne s’achève pas. »
L’homme qui est devant moi est bien vivant, positif, plein de projets de voyages et ne se laisse pas aller à l’abattement. Au contraire.
La création est son arme.
L’écriture ses minutions.
Il tire juste.
Dans le mille.
Après l’interview, Bernard Giraudeau se plie avec gentillesse à ma séance de photos Mandoriennes.
Je ne cesse de vous le dire, cet exercice me gêne toujours un peu. Ensuite, nous discutons encore un moment, mais je constate que cela fait une heure et demie que je suis chez lui.
N’abusons pas.
Dommage, je me sentais bien chez lui.
Vivement son prochain livre !
Que mon âme s’abandonne à ses voyages…
Intérieurs et extérieurs.
Écrit par Mandor le 30 avril 2007
Ecrit par Didier Jacob le 26 Avril,
dans un genre différent mais magnifique sans aucun doute!
26 avril 2007
De nos envoyés spéciaux à l’Elysée et à Matignon : Baudelaire, Chateaubriand, Hugo
« Spleen de ministre », par Charles Baudelaire
Quand Matignon bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur un Villepin gémissant qui plus rien ne décrète
Qui, de ses cartons embrassant tout le cercle,
Colle sur le dernier – ambition – la dernière étiquette ;
Quand le téléphone se tait, et le perron s’agace
De ne plus, d’un pas vif, voir trotter les ministres,
Arlette Chabot, Claire Chazal, le bouillant Pujadas
Quand les petits fours à l’office tirent une mine sinistre
Quand la gloire d’hier pleure l’oubli d’aujourd’hui,
D’un méchant CPE imitant les barreaux,
Et qu’un peuple muet de pareils éconduits,
Les Jospin, Raffarin, consolent Galouzeau
La télé tout à coup dégueule Sarkozy
Et Villepin lance vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que le tricard dont tous se défient
Et qui se met à geindre opiniâtrement
Ah, le long avenir d’une vie sans musique,
Sans ors, sans pompe, sans honneur, sans perchoir,
Attend sa majesté transformée en moustique
Dont nul n’ouvre jamais le livre des mémoires.
« Les aventures du dernier Chirac dans le cirage », par Chateaubriand
Lorsque Chirabdil, dernier roi dans le cirage, fut obligé d'abandonner son royaume, sa Velsatis de fonction le déposa quai Voltaire, au pied de sa nouvelle résidence. Le Louvre, sous ses yeux, gardait de sa splendeur, mais lui n’en avait plus : il était un quidam, un roi de populace. Chirabdil se prit à verser des larmes. La sultane Bernardette, son épouse, qu'accompagnaient dans son exil Juan-Luis Debré et Jésus de Villepin, ces grands qui composaient sa cour, le toisa de bien haut : « Pleure maintenant comme une femme la patrie que tu n'as pas su défendre comme un homme ! » C’est ce vil Sarkoturc, maintenant, qui régnait, et la sultane ne le digérait pas. Ils entrèrent dans l’appartement de seulement 180 mètres carrés, se voyant mal, de la France, passer à la studette !
Les Chirac dans le cirage – Jacques, Bernadette, Claude, enfin toute la smala – formèrent une colonie que l’on pouvait distinguer des antiquaires du quartier, pourtant déjà assez puants, par leur condescendance. Ils entretenaient, comme le feu discret qui couve toujours dans le neuf trois, le souvenir des épaisses moquettes élyséennes, des billets d’avion pour quinze, quand ils s’exilaient à l’œil dans un palace de l’île Maurice. Mais Chirabdil déclinait. Il lui fallait du repos, de l’oubli, des plaisirs. La TV ? Déconseillée. Car rien ne le chagrinait plus que la vision, au 20 heures, de Sarkoturc s’étalant dans ses coussins, ses chaussons, sa République.
La Corrèze l’ennuyait. La sultane crut qu’on pleurerait bientôt la fin de son calife. Elle invoqua secrètement le peuple français, de Gaulle, Mitterrand même, afin que Jacques, dans le cirage, y fût moins. En vain la rue de Grenelle offrait aux exilés ses fruits, ses eaux, ses cafés, ses salons de bronzage : loin du palais présidentiel et de son jardin enchanté, il n'y avait, pour Jacques, ni fruits agréables, ni fontaines limpides, ni fraîche verdure, et le babil du fromager ne faisait pas un conseil des ministres.
Les Chirac dans le cirage conservaient le plus tendre et le plus fidèle souvenir de leur ancienne vie. Ils avaient quitté avec un mortel regret le théâtre de leur gloire. Ne pouvant plus croiser le fer avec PPDA, ni embrasser, au Salon de l’Agriculture, des colonies de laboureurs, Jacques s'était consacré à la rédaction de ses souvenirs, flattant tel ou tel qu’il avait méprisé, raccommodant par l’écriture de vieilles inimitiés. Ainsi cette âme de guerrier qui jadis faisait des blessures, s'occupait maintenant de l'art de les guérir. Un seul nom continuait cependant de le mettre en pétard : Sarkoturc.
Etc.
« Lux, L’UMP », par Victor Hugo
Temps futurs ! Karcher sublime !
La France est hors de l’abîme.
Le Chirac morne est renversé.
Ô mon triomphe après les meetings !
Pour Ségo, étendue sur le ring
La défaite fait dong, accompagné du ding
Et vous, hommes de Bayrou,
Mes compagnons vaillants et doux,
Si souvent ma pensée vous câline ;
Quoi ! Vous redoutez ma mine ?
Mon air trouble, fougueux, lepéniste ?
Pas le moins du monde marxiste-léniniste ?
Oui, je vous le déclare, je vous le répète,
Car le clairon redit ce que dit la trompette,
Tout sera papiers, sécurité, canadairs !
Plus de SDF, de clodos, de prolétaires !
De beurs des banlieues incendiant la Twingo
De chiches titulaires de la carte Navigo !
O sourire d'en haut ! Lagardère émérite !
De l’UMP qui fut une brindille toute petite
Je ferai un chêne, un séquoia immense
Un vieux cèdre touffu plus dur que le granit
Et dans mon lit, idiote République,
Je pousserai Cécilia, j’honorerai cette bique
Etc.
Mon livre d'aventures maritimes et coloniales n'existe qu'en tapuscrit et ne semble intéresser que les fabricants de feuilletons télévisés. Je ne vois qu'un acteur pour incarner le héros: Bernard Giraudeau;
Merci de me dire comment lui adresser mes écrits par internet.
Rédigé par : TATARD Capitaine au long cours | 07 juin 2007 à 14:48
Très belle initiative Monsieur Solal...
http://jvanden.overblog.com
Rédigé par : Vanden | 10 mai 2007 à 20:17
Merci pour cette initiative,c'est gentil, cher Gilles. Mais effectivement, j'ajoute mon lien direct...
http://unpieddansleshowbiz.hautetfort.com/archive/2007/04/30/bernard-giraudeau-l-ecrivain-voyageur.html
Tant qu'à me faire un peu de pub...
Rédigé par : Mandor, président de la FAPM | 04 mai 2007 à 05:35
Bonne initiative, cher(s) éditeur(s) bloggueur(s). Mais pas très facile à lire, le bandeau central est trop étroit. Ce n'est pas une critique, juste une remarque.
Rédigé par : ecaterina | 03 mai 2007 à 22:24
Et pourquoi pas aussi mettre les liens vers ces textes que vous avez copiés-collés.... ? :)
Rédigé par : jeune pousse | 01 mai 2007 à 20:49