Il y a longtemps que je n'avais pas mis de note sur ce blog...
Les élections, la tension qui en résulte m'empêchaient, m'empêche toujours de dire des choses un peu, juste un peu intéressantes et je ne veux pas parler de politique ici...
Je dois dire qu'ailleurs de moins en moins...
Et puis a paru dans le Figaro, ce matin, cet article très amusant et très bien écrit de Nathalie SIX.
Il parle de la maison et de l'une de ses spécificités...être aussi une maison d'édition , une maison qui choye ces auteurs tout en étant une entreprise dont le business est l'édition de littérature générale.
J'espère que cela vous permettra quelle est notre démarche à Héloïse et à moi et pourquoi, les auteurs, de plus en plus nombreux, ont envie de nous rejoindre...
très bonne lecture et à très bientôt
Gilles Cohen-Solal
P.S: le titre du recueil de nouvelles évoqué en fin d'article n'est pas le bon...
On ne peut quand même pas tout dire aux journalistes!
J'habite chez mon éditeur
Nathalie Six.
Cet appartement de 170 mètres carrés abrite les secrets de plusieurs livres en construction.
Rubrique Figaro Littéraire
Héloïse d'Ormesson a mis à disposition de ses auteurs un vaste appartement au coeur du Ve arrondissement de Paris. Moins grand que la Villa Médicis, mais plus près de Saint-Germain- des-Près. Visite guidée.
SIXIÈME étage porte de droite, au 87, boulevard Saint-Michel. Un flot de lumière traverse les fenêtres qui percent le toit, et vient caresser une moquette beige. Les murs sont nus, peu de meubles : des bureaux, quelques sièges, un canapé et deux grands lits. Avec son apparence calme et dépouillée, à mi-chemin entre un atelier d'artiste et un studio photo, cet appartement ne ressemble à aucun autre. Annexe des bureaux des éditions Héloïse d'Ormesson, situés sur le même palier, ce réceptacle de création abrite les secrets de plusieurs livres en construction. « On a créé Eho en 2005 avec Héloïse, selon deux axes, une entreprise qui fait de l'édition et une « maison » avec une âme, où l'on privilégierait toujours les relations avec nos auteurs », raconte Gilles Cohen-Solal.
Aussi, quand courant 2006 ce dernier voit passer un voisin des cartons sous les bras, il appelle le propriétaire et s'empare de l'appar tement. Financièrement, ce n'est pas une affaire : 40 000 euros par an de loyer, contre 30 000 en frais d'hôtel, mais c'est le prix du rêve, celui d'une maison inédite qui soigne ses auteurs jusqu'au détail. « Avec ses 170 mètres carrés, c'est la plus belle chambre d'hôtel de Paris ! », poursuit l'éditeur, un cigare éteint à la main. « Et puis c'est plus agréable, nous sommes à côté les uns des autres. Ça génère une ambiance, un truc à part. »
L'appartement sert aussi à organiser des rencontres discrètes « En février dernier, Philippe Djian, qui habite également l'immeuble, et Andrew Wylie, le plus gros agent du monde, s'y sont vus. Il y a plus de place que dans nos bureaux et l'on peut déguster un whisky sans être dérangé. » Décontraction, concentration, échanges. Une vision partagée par Catherine Locandro, arrivée récemment chez Eho, après deux premiers romans chez Gallimard : « Gilles et Héloïse ont réussi leur pari, il existe une vraie proximité avec leurs auteurs. On a l'impression de faire partie d'une grande famille. » Installée à Bruxelles, l'auteur des Anges déçus est venue une première fois en décembre dernier, puis en mars, à l'occasion du Salon du livre. « Ici, c'est le calme absolu, il n'y a ni téléphone, ni Internet, ni télévision. »
La première à avoir investi les lieux est Tatiana de Rosnay. « Je me lamentais dans le bureau d'Héloïse sur le fait que mon appartement était minuscule et que je n'arrivais plus à travailler à côté de mes deux adolescents qui ont investi la maison avec leur groupe de rock. Héloïse s'est levée et m'a emmenée à côté. Je connaissais l'existence de cet appartement, mais je pensais que c'était le leur. » À cette époque, les pièces étaient vides. « On s'est débrouillé, j'ai pris la table de la cuisine, puis chaque semaine, Gilles a apporté des meubles piqués dans leur maison de campagne. » Aujourd'hui, la demeure possède même quelques trésors, un lit ayant appartenu à Jean d'Ormesson, un siège rouge prestigieux hérité de son bureau à l'Académie française.
La surprise est reine
Amusée et séduite, Tatiana sourit : « Parfois, vous arrivez un matin et votre chaise a disparu, ou votre lampe a été remplacée ! Au début, c'était très étrange, puis très vite, je me suis sentie chez moi », dit-elle en arborant, tel un talisman précieux, la clef des lieux qu'elle garde en permanence avec elle. Parisienne, Tatiana de Rosnay est la seule des colocataires à ne pas rester dormir sur place. Privilège de la maison, le catalogue est composé d'auteurs venant des quatre coins du globe ; Abha Dawesar est indienne et vit entre Dehli et New York. Elle arrive un jour d'avril et découvre Tatiana qui laisse toujours la porte de son bureau ouverte. « Nous nous sommes présentées, avons échangé nos livres et parlé pendant des heures. Cet après-midi-là, je n'ai rien fait ! » Comme dans une vraie colocation, l'appartement suscite des amitiés. « D'habitude, le seul endroit pour faire connaissance avec les auteurs, ce sont les salons et les foires », ici la surprise est reine, pas d'agenda, Héloïse se faisant une règle d'or de ne jamais interférer dans l'organisation interne de tout ce petit monde, peut-être des histoires d'amour, mais les langues ne se délieront pas.
Quelques frayeurs aussi dans la pénombre d'un début de soirée. « Fin décembre, Abha était partie, je croyais être seule, quand j'ai entendu une voix d'homme dans la chambre du fond. Soudain, j'ai vu passer devant mon bureau un beau mec en jean sans ses chaussures, les cheveux mouillés, apparemment il sortait de la douche, c'était le journaliste et écrivain Éric Genetet. » Pour les auteurs pressés, il reste un lieu de passage, « avec deux salles de bains, c'est facile de ne pas se gêner », explique Catherine Locandro. Un petit café le matin dans la cuisine ou la tradition anglaise du five o'clock tea pour le trio Abha, Tatiana et Marcus du Sautoy. Chacun a ses codes pour ne pas déranger ses voisins, des Post-it collés sur les portes aux textos envoyés avant de venir frapper. Il y a aussi les indépendants, comme Pierre Pelot qui vient toujours avec son épouse, seulement s'il est sûr que l'appartement est vide. « Je ne peux pas écrire en dehors de chez moi », ce qui ne l'empêche pas de trouver l'idée « rigolote » et le lieu « plus chaleureux qu'un hôtel ».
La plupart se l'approprient comme un deuxième « chez eux », Corinne Roche y emmène sa fille. « C'est extrêmement généreux », s'exclame Tatiana de Rosnay qui a fait faire la visite à toute sa famille. Car l'appartement intrigue. Certains lui prêtent même une double vie, « le soir, ça craque, il y a des drôles de bruits, il est hanté ! ». « Rien de plus que le fruit d'une imagination débordante ! », rétorque Gilles Cohen-Solal en partant d'un grand rire. Mais n'est-ce pas le propre de tout écrivain ? « Ce lieu est définitivement très inspirant », souffle Catherine Locandro.
Qui sait si nous ne verrons pas un jour naître un recueil collectif de nouvelles, signé des auteurs de la maison. Son titre ? L'Appa tement.
Il y a un bar aussi ??
;)
Rédigé par : M. Camille Tlaciar | 28 avril 2007 à 09:42
Ca doit faire tout drôle de commencer un roman ailleurs. Puis, de le poursuivre avec le personnage d'un autre auteur. Personnage qui prit ses commodités et il faut avouer un peu de curiosité pour ses autres parcourant les pages.
Rédigé par : martingrall | 26 avril 2007 à 17:24