En librairie aujourd'hui, Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay réussit tout à la fois une oeuvre de mémoire en revenant sur un tragique moment de l'histoire française - la rafle du Vel d'Hiv - et à dresser un portrait de femmes bouleversant et juste.
Le roman s'ouvre à Paris. Nous sommes en 1942. La petite Sarah en est le narrateur. Alors que la police française frappe à la porte, sa famille a quelques minutes pour rassembler ses affaires. Sarah décide de laisser son petit frère dans un placard, lui promettant de revenir le sauver. Un chapitre plus tard et nous voilà à Paris, en 2002. Julia, une belle Américaine, femme d'un brillant architecte, doit couvrir la soixantième commémoration du Vel d'Hiv pour un hebdomadaire américain. (Tatiana de Rosnay a elle-même été à Paris rédactrice du prestigieux Vanity Fair.)
Elle découvre alors l'amppleur de ces journées noires - le 16 et 17 juillet 1942, 13152 juifs furent arrêtés avant d'être déportés à Auschwitz. Son enquête l'emmène sur les traces de Sarah. Parallèlement à cette histoire dramatique, c'est le destin d'une belle quadra que raconte Tatiana de Rosnay. Elle s'appelait Sarah n'est pas un roman historique, même s'il s'agit bien d'un hommage à tous les enfants du Vel d'Hiv, à ceux qui ne sont jamais revenus, et aux rares qui ont survécu.
Tatiana de Rosnay traite de la mémoire et de la perte, de la culpabilité et du pardon, du passé et des vérités cachées : "Il n'est pas facile de regarder le passé en face. Il y a des surprises désagréables. La vérité est plus dure que l'ignorance." Tatiana de Rosnay a vendu ses droits dans quinze pays. En refermant le livre, on comprend pourquoi.
Emilie Grangeray, L'Officiel, mars 2007
Elle s'appelait Sarah sera également disponible en version audio, à partir du 8 mars
La parole aux premiers lecteurs...
[Martine Galati] 03/11/06 Superbe
"Elle s'appelait Sarah. Elle n'avait pas dix ans. Sa vie c'était douceur et des nuages blancs. Mais d'autres gens en avaient décidé autrement..." Depuis que j'ai lu ce roman de Tatiana de Rosnay publié en avant-première chez France Loisirs avant de paraître aux éditions Héloïse d'Ormesson le 1er mars prochain, je ne peux m'empécher de penser à cette chanson de Jean-Jacques Goldman "Comme toi". Comme la petite Sarah de la chanson, celle dont il est question ici a tout juste dix ans... en 1942. Emmenée avec ses pa-rents lors de la rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet, elle a juste le temps de cacher son petit frère de 4 ans dans un placard secret de son appartement, lui promettant de revenir très vite. Hélas! là aussi "d'autres gens en avaient décidé autrement". Parquée pendant plusieurs jours, déportée, séparée brutalement de ses parents, Sarah n'a de cesse de vouloir s'échapper pour rentrer à Paris et délivrer son frère. Ce qu'elle réussit à faire, trop tard. Soixante ans plus tard, Julia journaliste américaine mariée à Bertrand et mère de Zoé doit emménager dans l'appartement de la grand-mère de son mari, rue de Saintonge dans le Ma-rais. En même temps, elle est chargée par sa rédaction de rédiger un article pour le soixantième anniver-saire de la rafle du Vel d'Hiv. Son histoire contée parallèlement à celle de Sarah la rejoint de plus en plus jusqu'à finir par n'en faire plus qu'une. Ce roman, ô combien bouleversant, m'a particulièrement émue. J'y ai découvert un pan de notre Histoire inacceptable certes, mais aussi, et surtout, une formidable leçon de vie. La fin, que je ne vous dévoilerai pas, nous montre que malgré l'horreur, malgré l'indicible, la Vie finit toujours par triompher. Avec le temps... Une dernière petite chose à propos de ce roman, Tatiana de Rosnay, rencontrée en mai dernier lors de la remise du Prix des lectrices du magazine Côté Femme, me confiait avoir écrit ce roman dans sa langue maternelle, l'anglais. La traduction d'Agnès Michaux en est particulièrement excellente.
[Dumblemagou] 31/10/06 Epoustouflant !
Je l'ai trouvé très bien en tous points. Il est surtout très bien écrit et on rentre complètement dans l'his-toire. Ce livre m'a aussi bouleversé... J'ignorais vraiment une bonne partie de toutes ces choses...
[Vinciane Chartier] 11/10/06 Plein d'émotion
On a du mal à penser que des centaines d'enfants, et en particulier cette petite Sarah, ont autant de ma-turité à 11 ans. Histoire poignante, où notre coeur ne cesse de se serrer au fil des pages qui se tournent. Ce flash-back avec cette femme d'une quarantaine d'année et ce passage d'histoire d'il y a plus de 60 ans, est formidable. On a jamais envie de s'arrêter. L'émotion monte vite... très vite... On ne peut même pas s'imaginer comment nous, on aurait fait à leur place. Magnifique roman pour ne pas oublier. Pour eux... en mémoire...
[Laure Alberge] 02/10/06 Le devoir de mémoire
Ce dernier roman de Tatiana de Rosnay est un concentré d'émotions, un roman magnifique malgré toute l'horreur du sujet, bref mon dernier coup de coeur de lecture. L'histoire commence à Paris en juillet 1942. La petite Sarah, 10 ans, enferme son petit frère dans un placard au moment où la police française vient les chercher, sa mère et elle. Elle a terriblement peur, ne sait pas ce qui se passe, mais ça ne doit pas être bien grave puisque c'est la police française, elle le croit en sécurité et lui promet de revenir très vite. Hélas, comme beaucoup d'autres familles ce 16 juillet 1942, c'est l'enfermement inhumain au Vélodrome d'Hiver, avant le départ vers les camps. En parallèle, il y a l'histoire de Julia Jarmond, américaine qui a épousé un français et vit à Paris de longue date. Elle est journaliste et son chef lui donne un papier à écrire sur le 60ème anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv. Bien sûr les deux histoires vont se rejoindre. Tatiana a l'art de faire monter la tension pour scotcher son lecteur aux pages : impossible de s'arrêter, car on veut savoir la suite ! J'ai presque été tentée de lire les chapitres en alternance pour vite connaître l'issue de l'histoire de Sarah, et puis non, j'ai joué le jeu et suivi la narration choisie par l'auteur, mais j'avoue : elle a joué avec mes nerfs ! C'est un roman courageux, aussi. Sur l'Histoire, bien sûr, car même si ce n'est pas un roman historique, l'auteur revient avec brio sur ces faits noirs de la France. Difficile de rester insensible face à l'horreur décrite, et obligation de féliciter l'auteur pour ce remarquable devoir de mémoire. Un roman courageux aussi sur la crise du couple de Julia, car là non plus, l'auteur n'a pas choi-si une fin mielleuse où l'on pourrait croire que tout est bien qui finit bien. Pourtant ce n'est pas un roman triste : j'y ai ressenti de l'espoir, une grande foi en la vie, et coûte que coûte, les personnages vont au bout de ce en quoi ils croient. C'est un beau roman, fort, très fort, et longtemps riche en rebondissements. (chut, je l'ai fini les larmes aux yeux!) A noter : Tatiana a écrit ce roman dans sa langue maternelle, c'est-à-dire en anglais, alors qu'elle a toujours écrit jusqu'à présent directement en français. J'en ai été très surprise lorsque j'ai découvert la mention de traduction en page de titre. Je ne connais pas la version originale mais la traduction d'Agnès Michaux est parfaite, puisque dans cette langue-là, j'ai aimé le roman !
Bonjour, Je m'appelle Floriane, j'ai 15 ans. Quand j'ai lu ce livre il y à 1 mois, je crois que je n'ai jamais autant pleurer de ma vie. Depuis je me documente sur tout ce qui à un rapport de près ou de loin à ce jour Horrible ... J'aimerais aller à la commémoration du Vél D'Hiv, mais je ne sais pas ou me rendre exactement, et si la commémoration à lieu le 16 juillet ... Pouvez vous me le faire savoir ?
Je vous remercie d'avance.
Très cordialement
Floriane
Rédigé par : Floriane | 17 avril 2007 à 20:47