À chaque histoire, son commencement. La mienne débuta le jour où je saisis ma plume pour composer une nouvelle : La main de l'écrivain. Au départ, celle-ci n’était en aucun cas destinée au prix Clara, mais à un devoir de français sur le récit fantastique en classe de 4ème. En janvier 2014, je tombai par hasard sur un petit article de L'Actu concernant le prix Clara. L'âge minimum pour participer étant de 14 ans, je me dis que je n'avais aucune chance face aux autres candidats. Malgré cela, encouragé par mon entourage, je pris la décision d'envoyer ma nouvelle, car c'est dans mon caractère de tenter des choses plutôt que de ne rien faire. Je suis maintenant convaincu que j'avais raison.
Les mois s'écoulaient et je n'avais pas de réponse des Éditions Héloïse d'Ormesson. Je finis par penser que mon récit n'avait pas été choisi et j'oubliai le concours.
Ce n'est que six mois plus tard que je reçus un appel de Juliette m'annonçant que je faisais partie des six lauréats du prix Clara. Quel prix ? Mais qu'est-ce que... Tandis que ma mémoire revenait peu à peu, une question ne cessait de traverser mon esprit : comment était-ce possible ? À cette interrogation je n'ai pas encore trouvé de réponse mais, à ce moment-là, je fus envahi par un immense sentiment de joie et de fierté, comme un baume se diffusant lentement dans mon cœur.
La suite s'enchaîna à un rythme effréné, entre les propositions de corrections de ma nouvelle, l'écriture de ma biographie et mon départ en train pour Paris. Et c'est seulement à ce moment précis que je commençai à réaliser ce qui m'arrivait. Moi, Matias Feldman, un collégien de 14 ans, allais être primé parmi des lycéens et une étudiante en classe prépa. J'échafaudai pendant le trajet des milliers de scénarios possibles concernant la journée qui m'attendait ; je peux même dire que je les ai tous imaginés, tous, sauf celui qui s'est réellement produit.
J'arrivai à la gare Montparnasse, d'où je pris le métro pour me rendre rue Rollin. Après un rapide passage à l’hôtel afin de poser nos valises, je courus jusqu'aux éditions. Là-bas, un magnifique cadeau m'attendait. Je rencontrai Juliette et pus enfin mettre un visage sur cette voix qui nous avait conseillés et aidés. Notre guide nous fit visiter les lieux, présentant en détail chaque personne que nous croisions. Enfin, elle me tendit un exemplaire de notre livre. Ce moment restera à jamais gravé dans ma mémoire. À l'instant où je pus le toucher, le sentir et le voir, j'éprouvai quelque chose d'inoubliable, une émotion indescriptible qui semblait émaner du livre et qui se propageait dans tout mon corps.
Maintenant, j'allais enfin pouvoir rencontrer les autres lauréats ; je pensais qu'ils seraient tous déjà là car j’étais sensiblement en retard. Le premier que j'aperçus fut Siloé, avec un mouchoir sur le nez et un bec de trompette à la main ; il m' inspira tout de suite de la sympathie. Après l'avoir salué, je pénétrai dans une salle où se trouvaient les autres, Oriane et Héloïse en pleine discussion, ainsi que Théo. Je n'étais pas le dernier, Esther arriverait un peu plus tard. Nous commençâmes à faire connaissance en l'attendant. Nous eûmes ensuite droit à un déjeuner goûteux avec Héloïse d' Ormesson, Gilles Cohen-Solal et Juliette, au cours duquel nous pûmes poser des questions sur le déroulement de la journée. Au programme : séance photo toute l’après-midi dans les rues de Paris autour de l’arène de Lutèce, un break d'une demi-heure pour nous préparer à la remise des prix et, tout de suite après, à un chaleureux after organisé par les anciens lauréats.
La séance photo avec Gérard fut riche en fou-rires. Il nous photographia sous tous les angles et sous toutes les coutures, dans diverses postures, ensemble ou individuellement. Siloé, sa brosse à dent dans la poche, ne manquait jamais une occasion de nous faire rire. Les trente minutes à l’hôtel me permirent de lire la première nouvelle du recueil, celle de Théo (un vrai petit bijou !). Je pus également me préparer en vue de la soirée qui s'annonçait.
L’Hôtel de Ville était majestueux, jamais je n'étais allé dans un endroit comme celui-ci. Je ne me sentais pas à ma place parmi toutes ces dorures et ces grands personnages. Je serrai la main d'Erik Orsenna, d'Anne Hidalgo et de beaucoup d'autres dont je ne me rappelle pas le nom. La soirée se déroula à merveille ; après avoir reçu mon prix, je signai des autographes (oui, moi!) et discutai avec les invités.
Pour nous détendre, nous nous rendîmes chez Marie Friess qui organisait avec l'aide de certains anciens lauréats un after qui fut vraiment sympathique.
Pour finir, je tiens vraiment à remercier les Éditions Héloïse d'Ormesson ainsi que tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l'organisation du prix Clara pour ces moments inoubliables, et j'envoie un salut fraternel à tous mes co-lauréats.
bravo pour ta nouvelle ! impressionnée notamment par ta maîtrise pour exprimer cette peur panique grandissante et ce sentiment d'illégitimité littéraire bien compréhensif de ton personnage...chapeau !
mireille
Rédigé par : miry cane | 26 novembre 2014 à 08:53