« Changer ». Vous avez cinq heures. Mon sujet, ma copie et une seule idée en tête, terminer très vite pour courir jusqu’à la rue Rollin : voilà comment débute pour moi ce jeudi si spécial du 16 octobre. Un devoir de philosophie qui pourtant semblait tout adapté, car rentrer dans la grande et chaleureuse famille du prix Clara, vivre une journée si remplie d’émotions et rayonnante d’inédit, n’est-ce pas « changer » ? Mais vite il faut partir, je suis tout excitée, mon cœur s’envole tandis que je plonge dans le métro et laisse les philosophes derrière moi ! La remise du prix Clara c’est enfin aujourd’hui, maintenant, et je n’en reviens toujours pas.
Évidemment j’arrive en retard et tout essoufflée aux éditions. Juliette m’accueille et me donne mes livres avant que je puisse rejoindre mes co-lauréats : le petit sac avec les dix exemplaires magiques, cette fois tout est bien réel ! Tout le monde est déjà là, attablé, et je peux mettre un visage là où je n'avais qu'un nom, un titre de nouvelle et des mails impatiemment échangés. Théo, Héloïse, Oriane, Matias, Siloé, tous souriants, voilà le "cru 2014" au complet. Sans oublier Héloïse d'Ormesson qui déjeune avec nous (et oui nous pouvons poser toutes nos questions sur les dessous du prix Clara, chuut). Une magistrale boîte de macarons vient clore le déjeuner, décidément l'édition a du bon ! Mais il ne s'agit que de prendre des forces pour les fameuses dédicaces. Je jette juste un petit coup d'œil à mes exemplaires : humer l'odeur de l'encre, m'exclamer un peu avec Orianne... Mais priorité aux membres du jury, il leur faut leur dédicace ! Hum, qui a de l'inspiration ? Qui veut se lancer le premier pour la dédicace à Madame la Maire ?
Gérard arrive ensuite pour notre fameuse séance photo, il va falloir sourire, et même rire ! Pas facile de rester naturel face à l'appareil photo qui mitraille, ou de tenir à six sur un banc ou sur la pente d'un toboggan. Mais on croise dans les arènes de Lutèce Pierre-François et Manon, qui nous font bien rire (et deviennent également porteurs d'affiche, d'écharpes, de vestes...). Il y les passages obligés comme LA photo où on ne doit pas sourire, précisément après tous nos efforts pour nous égayer, LA photo où il faut sauter, recommencer un bon milliard de fois avec PF comme minuteur... On se découvre même un petit côté hippie : chacun a droit à sa petite fleur dans les cheveux. Un vrai périple photographique qui restera marqué par la brosse à dents de Siloé, objet insolite et emblème caché du prix Clara 2014, qui nous a si glorieusement accompagnés pendant toute l'après-midi.
On se sépare, le temps de se préparer pour la cérémonie, retour à l'hôtel pour mes compagnons. Quant à moi, qui n'ai pas le temps de rentrer chez moi, je profite de cette (toute petite) heure pour m'isoler avec les nouvelles. Parce que nous n'avons toujours pas eu le temps de les lire ! Sur un banc, alors que les gens passent et repassent sans se soucier de ma présence et de mon petit sac de livres qui pourtant brille pour moi comme un trésor, je savoure les mots. Bien sûr je n'ai le temps de lire que le début du recueil, bien sûr le moment est trop court. Mais c'est assez pour continuer de planer sur la chance extraordinaire de pouvoir tenir notre livre dans mes mains, de pouvoir faire partie du prix Clara. L'envie est là de sauter de joie à travers le parc, de crier aux passants que nous sommes là, qu'il se passe quelque chose aujourd'hui, quelque chose qui change tout. Mais simplement je continue de lire en marchant pour revenir aux éditions, de courir un peu en regardant ma montre.
Après un trajet en métro, nous voilà à l'Hôtel de ville : le tapis rouge est déroulé, tout le monde s'est fait beau (je suis la seule en jean, oh mon dieu, et avec un pull rouge flash...tant pis) et l'éclat de nos sourires pouvait je crois rivaliser avec les dorures du plafond. Je retrouve ma famille, comme moi tout excitée. On tourne en rond, on croise M6, et puis arrive le moment fatal. Il va falloir parler devant tout ce beau monde réuni et répondre à LA question. Dernière à passer, j'attends mon tour en tremblant. Pierre-François et Pauline remettent les diplômes enrubannés, un, puis deux, puis trois... Et c'est mon tour. Parler du théâtre et de la nouvelle, voilà ma mission, merci PF. Cette fois je n'ai pas cinq heures devant moi et il faut improviser, alors les mots s'enchaînent, mon petit frère me sourit, je rejoins les autres, c'est passé si vite finalement. Qu'ai-je dit exactement ? Ça n'a aucune importance. On se regarde, nos yeux brillent. Il est temps de respirer, de faire la fête, de se précipiter vers les anciens qui sont là ! Enfin presque, car Gérard à l'affût nous retient encore un peu sur l'estrade pendant que les petits fours disparaissent !
Il faut ajouter, pour couronner cette journée, un rassemblement d'anciens lauréats, assez de dédicaces pour en devenir fou, des petites verrines à l'hôtel de ville (oui il en restait quelques unes), des souvenirs en pagaille, une vingtaine de lauréats prenant le métro de façon presque disciplinée, tous se retrouvant chez Marie (Friess, nous peuplons le prix Clara, haha) : de quoi garder ce grand jour très longtemps dans nos mémoires.
Alors merci à toute la famille du prix Clara (car c'est une véritable famille) pour cette aventure extraordinaire, rien qu'une journée peut-être mais en réalité bien plus : une aventure qui m'a fait "changer".
Ta nouvelle m'a émue aux larmes. Merci et encore bravo, tu as énormément de talent.
Rédigé par : Siolka | 01 juin 2015 à 15:57
j'avais posté un commentaire qui apparemment a disparu dans un recoin de la toile...ce n'est pas grave, je retente ma chance : très belle nouvelle, cette mélodie du vent qui nous entraîne dans une course poursuite pleine de suspens et de questionnements, pour finir en émotion intense. Personnellement, j'ai pleuré à la fin, très émouvantes les retrouvailles mère-fille.
merci Esther et bonne continuation à toi de la part des parents de Siloé qui n'ont pas eu la chance de faire ta connaissance lors de la cérémonie du Prix Clara.
mireille navone
Rédigé par : miry cane | 06 décembre 2014 à 23:28
J'ai vraiment adoré ton histoire. Elle est réellement magique!
Bravo! :)
Rédigé par : Mlle Jeanne | 26 novembre 2014 à 13:41
Elorn, si t'étais trop serré, t'avais qu'à nous payer une salle des fêtes à 3000€ la soirée !! :D Chuis pas contre, ce serait plus facile pour organiser l'after l'année prochaine :p :p
En tout cas, bravo à toi, Esther ;)
Rédigé par : Pauline 2012 | 09 novembre 2014 à 23:18
Tiens, mais c'est l'ambiance dans les dessous du prix Clara! Les bons délires... Vous vous êtes bien amusés **
J'adhère complètement à ta nouvelle, qui nous laisse sans voix, mais avec une tête à réfléchir à tes propos. Bravo!
Rédigé par : Chloé438 | 09 novembre 2014 à 13:36
Je viens de finir de lire ta nouvelle, et je l'ai trouvée juste géniale! Cinq minutes après, j'étais toujours en train de réaliser "mais si Lucas est un fruit de son imagination, alors avec Juliette...". Vraiment ton texte est magnifique et je pense m'en souvenir longtemps!
Rédigé par : Yoko | 09 novembre 2014 à 12:42
Je vois que tu as bien profité de ton heure de gloire ! :D
L'after "serré" chez Friess Senior restera dans les mémoires ! ;)
(Cette rime était involontaire)
Rédigé par : Elorn (2013) | 07 novembre 2014 à 19:27
Un grand bravo à vous tous! Je n'ai pas pu venir vous voir cette année à mon grand désespoir... ;) Mais je promets une chose, acheter le recueil dans les plus brefs délais!
Encore félicitations à vous tous!
Rédigé par : Eugénie | 03 novembre 2014 à 18:54