06h45 : la voix d’Ethel Waters m’informe que « I’ve got Rythme » (confrontée à l’horreur de ne pas faire ce que j’aime le plus au monde à savoir faire la bûche je me soigne à grandes doses de Gershwin). J’essaie désespérément d’ouvrir les yeux. État des lieux : pour une raison mystérieuse j’ai les pieds à l’air donc j’ai froid, un joyeux luron chante d’une voix tonitruante sous ma fenêtre une chanson abominable et ma partie élève (tendance rabat-joie et stressée) m’informe que Kant, après m’avoir accordé un bref répit de cinq heures de sommeil tourmenté, revient me faire d’autres nœuds au cerveau. Heureuse journée en perspective… Je décide de m’accorder une heure de sommeil en plus pour affronter la vacuité de mon esprit philosophique.
Erreur : 06h55 ma partie écrivaillon (en pleine forme et d’humeur à chanter O sole mio) m’informe sur le mode « captain alerte » qu’aujourd’hui est un grand jour qui est d’ailleurs fluoté de partout dans mon agenda. Je bondis de mon lit, manque de m’étaler en me prenant les pieds dans mes éternelles piles de livres non rangées et virevolte de partout dans ma chambre comme un gros papillon. Aujourd’hui chante-je à mon oreiller qui s’en fiche comme de l’an 40, aujourd’hui remise du prix Clara ! Face au manque total de réceptivité de mon environnement familier j’opte pour un solide petit déjeuner rapidement écourté car, après avoir rédigé dix lignes de philo, je suis inexplicablement en retard, comme tous les matins. Arriver à l’heure est un miracle permanent et renouvelé qui défie les lois du temps (ça ne se sait pas mais je suis une grande sprinteuse). Je lance un bonjour tonitruant à ma grande sœur endormie et je dévale allègrement les escaliers en entonnant silencieusement un hakuna matata ce qui me donne vaguement l’air d’un Hulk ayant de soudaines difficultés respiratoires et passablement éméché.
Comme tous les matins je suis pile à l’heure et comme tous les jeudi matin j’ai grec, latin et espagnol ; mais ce matin j’ai du mal à suivre les aventures d’Agamemnon, les grands discours de mon pois chiche préféré et la prose de Cortázar. D’abord parce-que je manque terriblement de sommeil et surtout parce-qu’ à 11h30 précises je file récupérer ma robe pour la remise du prix à la mairie et je cavale jusqu’au boulevard Saint-Michel. Mais en attendant je dois être studieuse et surtout silencieuse alors que les symptômes de la bavardite aigue apparaissent à toute allure. 11h30 enfin ! Je plante là mes amis qui ont rendez-vous avec l’anglais et Joyce et ni une ni deux j’envahis de nouveau l’espace de ma sœur qui habite à côté de mon lycée pour récupérer mes affaires. C’est là que je me souviens qu’il m’est physiquement impossible de faire mon sac en avance. Je récupère donc tout en deux trois mouvements en injuriant copieusement ma montre qui a le culot d’avancer à toute allure et voilà l’écrivaillon dehors. Sprint devant le Panthéon, bref salut à Victor Hugo tout en me disant que ça y est moi aussi je vais avoir ma journée de gloire (bien que je sois à Victor Hugo ce qu’un caillou est au Panthéon) et je descends la montagne Saint-Geneviève sous les regards indifférents des Parisiens. Contrairement à ma province Strasbourgeoise que je viens à peine de quitter, les gens sont bien trop pressés pour se demander si par hasard je ne sortirais pas de l’asile. Dans ce genre de situation ça constitue un certain avantage. De toute manière je suis bien trop euphorique pour essayer d’avoir une attitude convenable. Je passe donc tel Sonic dans l’entrebâillure de la porte d’entrée ouverte par un passant bien inspiré, je lance l’ascenseur et je m’y engouffre avec un enthousiasme que ne partage visiblement pas l’ascenseur qui, lui, prend bien tout son temps. Crétin va !
J’arrive devant la porte. Dilemme…Je frappe ou j’utilise le mystérieux machin qui s’avère en fait être une sonnette (j’ai un sens de l’observation surdéveloppé) ? Porte. Sonnette. Sonnette. Porte. Je stresse. J’écoute un peu (oui c’est très mal d’écouter à la porte mais que voulez-vous j’essaie de me rassurer comme je peux) et j’entends deux voix très douces qui bavardent tranquillement. Tu peux y aller mon petit les lauréates ne te mangeront pas (théoriquement). Je frappe, donc, et Agathe m’ouvre avec un grand sourire.
-Salut ! Alors tu es…. ? J’arrive à articuler mon nom (miracle dans mon émotion je m’en rappelle). Devant moi, assises devant la table surchargée des livres du Prix Clara, deux filles me sourient. Je dépose mes affaires dans le bureau d’Agathe et d’Audrey qui m’accueille aussi avec un grand sourire et un:
-Aaaaaah c’est toi qui a un humour débordant ?
(Qu’est-ce-que j’ai bien pu raconter encore comme ânerie dans mes mails moi ?)
Elle me fait écouter ma voix à RTL. Je suis partagée entre la surexcitation (youhouhou je passe à la radio c’est trop claaaaasse!!!!!!) et la perplexité (j’ai vraiment cette voix ? ça fait peur…).Agathe me fait visiter la maison : c’est beau, c’est plein de livres, il y a même une cuisine (et ça c’est le must étant donnée que je ne vis que pour manger) bref c’est génial. Je fais aussi la connaissance d’Héloïse d’Ormesson (moi qui rêvais de rentrer dans une maison d’édition et de rencontrer une éditrice je suis servie, décidément cette journée est vraiment à marquer d’une pierre blanche).
Je rejoins ensuite les autres lauréates et on fait connaissance toutes les trois. La plus souriante est Coralie fidèle à sa description dans le livre, la plus jeune et la plus timide est Justine. Moment de flottement quand j’essaie d’attribuer à chacune sa nouvelle, j’oublie toujours qui écrit quoi. Après deux minutes d’intense réflexion (exercice inhabituel et par conséquent difficile pour mes petits neurones) je reconnais les nouvelles de chacune. A part ça pour me présenter ce n’est pas bien pratique : Juliette-l’étranglée (ça a beaucoup faire rire Agathe), j’ai toujours eu le chic pour choisir des titres bizarres. Mais ça ne fait rien parce-que le courant passe tout de suite. En temps normal je suis extrêmement bavarde (genre moulin à paroles supersonique racontant des trucs pas passionnants du tout devant un auditoire gentiment compréhensif). Mais là je ne suis pas volubile, je suis pire. Coralie arrive tout de même à m’expliquer entre deux parenthèses de parenthèses de parenthèses que les cinquante livres sur la table sont pour Orange, un des partenaires du prix qui organise aussi un concours et offre le livre du Prix Clara en récompense, et qu’il faut les dédicacer. Silence ; que vais-je bien pouvoir mettre ? Je sors le stylo que m’ont offert mes amis de Strasbourg qui me disaient en plaisantant que j’écrirai mes dédicaces avec un jour (arrivé beaucoup plus tôt qu’ils ne l’avaient prévu –sachant que je ne leur ai pas dit que j’allais être publiée-et j’ai hâte de voir leur tête quand je leur dirai que j’ai dédicacé cinquante ouvrages avec le dit stylo). Je sors mon stylo, donc, et après un long moment d’hésitation (bref moment de répit pour Coralie et Justine) je finis par écrire « bonne lecture, en espérant avoir la chance un jour de te lire à mon tour =). Juliette » (tout est dans le smiley). Et je recommence à bavarder parce-que chassez le naturel il revient au galop : je suis la plus vieille et j’ai déjà tout d’une vieille radoteuse (17 ans et pas une once de maturité et de réserve…). Coralie et Justine sont sauvées par le gong (la sonnette en l’occurrence). Anne-Laure entre, on sourit et re-bavardage pendant lequel je découvre qu’Anne-Laure est dans le même lycée que moi, autrement dit jeudi 21 Octobre = journée trop top pire cool selon l’expression favorite de ma grande sœur. On bavarde, on bavarde, je signe en tout et pour tout sept livres grand maximum et Agathe vient nous chercher pour aller manger chez Héloïse d’Ormesson.
Merveilleux moment pour mon estomac (selon une amie nous avons deux cerveaux un dans la tête et un dans l’estomac ; d’une façon générale mon deuxième est surdéveloppé et le premier a la taille d’un pois chiche, je suis un ventre) donc je mange je mange et évidemment nous bavardons avec Héloise d’Ormesson, notre éditrice, Agathe et Audrey de nos nouvelles, de l’écriture, du lycée de Catherine qui est arrivée entre temps, de l’édition, du prix, encore de l’écriture, des livres toujours et encore. Il ne manque plus que cette pauvre Anne coincée dans le TGV pour que tout soit parfait. Mais pas le temps de traîner ! Nous remontons toutes au bureau pour continuer de dédicacer nos livres et Anne nous rejoint enfin. Re-bavardages. Il apparaît toute suite une fois que nous sommes au grand complet qu’on forme une sacrée bande.
Et maintenant direction le Luxembourg pour la séance photo! Quand j’étais petite j’allais y voir Guignol et bah là le guignol c’est moi. Le photographe hyperenthousiaste nous fait prendre toutes les poses possibles et imaginables et nos zygomatiques travaillent sans relâche. J’essaie de remplacer mon éternel air un peu crétin (yeux dans le vague, bouche grande ouverte et vague sourire ou alors yeux fermés et faisant une tête d’enterrement) par une tête potable mais j’ai beaucoup de mal à me concentrer étant donné que Catherine me fait des grimaces derrière le dos du photographe et hurle cochon volant à tout bout de champ. Évidemment je suis morte de rire ce qui donne sur certaine photos (y compris celles de la cérémonie) la tête de quelqu’un ouvrant grand la bouche pour avaler un Big Mac géant en une bouchée, bref la grande classe comme toujours. En attendant on rigole bien. Il nous faut nous coucher dans l’herbe à côté du poster du prix sans le cacher par notre masse capillaire (raté on recommence), faire sortir nos petites têtes de chaque côté d’un arbre et le must jouer au Beatles sur un passage piéton que nous avons dû traverser une bonne dizaine de fois sous le regard un peu ébahi des passants. Nous déclarons d’un commun accord que le passage piéton restera dans nos mémoires pour toujours ainsi que le « oui un peu plus vers la droite, non maintenant vers la gauche, descend un peu oui voiiiiiiiiiiiilà….ah bah non on recommence » du photographe.
Une fois mitraillées dans tout les sens nous remontons à toute vitesse pour continuer de dédicacer encore et toujours nos œuvres et nous faire interviewer par Confidentielles.com. Interview donc qui se passe très bien et re-dédicace. On arrive à trouver un organisation hyper sophistiquée avec les filles : pendant que Coralie et Justine (qui a terminé beaucoup plus efficace que moi comme d’habitude) se changent, nous nous passons les bouquins les unes après les autres, je me relève toutes les deux minutes pour récupérer une autre pile et je case les autres livres sous l’exemplaire que Catherine dédicace à grand peine, vu que je suis prise d’une soudaine hystérie devant mon incapacité à faire la seule chose qu’on me demande en un temps donné donc je me transforme en machine à dédicacer (mes smiley ont un peu souffert dans la bataille mais nous avons bien dédicacé toutes les six les cinquante fameux livres, enfin je crois). Sprint dans la salle de bains où j’envahis l’espace d’Anne-Laure et d’Anne en cherchant partout mes affaires pour changer un peu…Panique à bord le collant d’Anne-Laure est troué mais sinon R.A.S et nous partons au bus.
Évidemment nous sommes toutes excitées. Pensez-donc ce n’est pas tous les jours qu’on nous sort de notre antre d’écrivaillon pour recevoir la consécration de dures années de labeurs (personnellement ma famille n’a pas été épargnée par ma folie dite littéraire) des mains d’Eric Orsenna (l’auteur qui m’a appris que la grammaire était une chanson douce) en prime. Nous immortalisons donc le passage dans le bus ce qui nous fait vaguement ressembler aux touristes photogéniques en délire devant Notre Dame.
Nous arrivons donc à l’hôtel de Ville et, munies de nos super badges qui clament par exemple que la grande cruche qui a toujours son éternel air ébahi ou alors tellement concentré que ça fait peur est Juliette Beau, nous allons vers la « gloâre ». Re-photos devant les escaliers (sans mon appareil parce que comme je suis hyper maline je n’ai pas pris ma carte mémoire, j’ai un air tout déconfit ce qui fait beaucoup rire Coralie) et c’est partiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!! (Oui oui un jour peut-être potentiellement dans un futur totalement hypothétique je me calmerai). Pas le temps de dire ouf que ça y est nous sommes bombardées et je finis par avoir les yeux qui crépitent. Mes parents et ma petite sœur (le numéro un est assigné à résidence pour cause d’examen) arrivent et sont assez fiers (depuis le temps que je provoque des catastrophes matérielles, il était temps que je montre que je sais quand même faire à peu près quelque chose de mes dix doigts à dix sept ans bien sonnés ). La remise du prix arrive, nous sommes toutes serrées les unes contre les autres le trouillomètre au maximum. Et qui va devoir passer la première sur l’estrade recevoir son prix des mains d’Éric Orsenna devant les caméras ? Hé bien moi bien sûr… (Saleté d’alphabet).Le maire-adjoint prononce son discours, puis Éric Orsenna prend la parole et finalement m’appelle.
Option 1 : prétendre que j’ai changé d’état-civil.
Option 2 : faire semblant d’être sourdingue.
Option 3 : me planquer sous l’estrade ou le buffet.
-Juliette Beau ?
Je me décide à y aller en forçant mes genoux à ne pas jouer des castagnettes. Éric Orsenna me remet mon prix et je dois me tourner vers le micro pour prononcer quelques mots. Punition de la bavarde : la forcer à parler quand elle s’efforce à grand peine de se taire. Je ne sais pas ce que je raconte sur ma nouvelle parce-que j’ai les oreilles qui bourdonnent et l’estomac qui danse la tectonique tellement je stresse et qu’en bonus j’ai faim (les anciens lauréats avec qui nous avons eu le temps de bavarder nous ont fait savoir qu’on pouvait toujours courir pour avoir un macaron) mais apparemment j’ai l’air calme (bénis soient mes huit ans de théâtre à torturer Molière and Co). Les filles passent ensuite décontractées (en tout cas en apparence), posées, parfaites. Les veinardes. J’ai à peine le temps de me remettre de mon émotion que…
-PHOTOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!!!!!!!
Nous sommes photographiées donc, encore et toujours, avec des personnes dont j’oublie le nom tellement je suis perdue et ensuite nous sommes assaillies de demandes de dédicace. Je me triture ce que j’ai de cellules grises pour en écrire d’originales en fonction des personnes (dont les anciens lauréats) qui me le demandent mais je crois que je ne suis pas une grande pro. Entretemps nous sommes interviewées par Ados.fr puis nous nous relançons dans les dédicaces.
La soirée s’achève sans que nous n’y prenions garde. La salle se vide progressivement, ma mère me poursuit dans la salle pour qu’enfin je consente à partir (je suis du genre têtue et sourde quand ça m’arrange) et les autres lauréates sont parties (même pas eu le temps de dire au revoir mais qu’à cela ne tienne je vais saturer leur boîte-mail gnarf!). Je dis au revoir à Agathe et les autres toute tristounette et mon estomac joue la marche funèbre de Chopin en disant adieu au buffet (pas grave, il a perdu la bataille mais pas la guerre, je serai le client numéro un du buffet l’année prochaine).
Kantounet m’attend de pied ferme mais ce n’est pas grave : j’ai eu le droit à la journée rêvée de tout apprenti écrivain et dans ma tête il n’y a qu’un seul mot pour la famille de Clara, Héloïse d’Ormesson, Gilles Cohen-Solal, Agathe, Audrey, Juliette, le jury et tous les autres:
MERCI !!!
Juliette Beau
It is the best time to make some plans for the future and it's time to be happy. I've read this post and if I could I want to suggest you some interesting things or tips. Maybe you can write next articles referring to this article. I wish to read even more things about it!
Rédigé par : Dillon | 25 novembre 2013 à 19:30
Oh, ma Ju ! Je suis tombée sur cette page complètement au hasard ! L'article est daté au jour de mes 17 ans ! Quelle coïncidence ! D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé ta façon de raconter cette journée qui, j'en suis sûre, à dû être pleine d'émotions ! J'en profite donc pour te (re)dire à quel point j'ai aimé ta nouvelle (qu'il faut que tu me dédicaces le jour où l'on sera enfin synchrones pour se voir). Que dire d'autres ? Eh bien j'attends la prochaine avec impatience (parce que le sujet que tu as choisi m'intéresse tout particulièrement). Bises. Flo'
NB : pour moi, le terme "racisme" dépasse bien plus les simples différends dûs à la couleur de la peau. Mais je ne suis pas spécialiste et je me renseignerai sur ce qu'englobe précisément ce mot. En tout cas, je suis déçue que certains aient pu l'associer à ta nouvelle qui est diamétralement opposée à ce genre de propos !
Rédigé par : Flora | 09 avril 2011 à 16:48
Bonsoir à tous
Le débat a été transféré sur le blog des lauréats (prixclara sur skyrock). Les messages précédents et les suivant ont été postés sur un article que vous pouvez commenter tant que vous voulez!
Bonne nuit! (oui je sais ce n'est pas une heure décente mais bon :p)
Rédigé par : Juliette Beau | 07 décembre 2010 à 23:46
Wouhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
O_O raciste?????!!!!!! Tu fais fort là!
D'abord ce n'est pas le voile c'est la burqa/hijab pour commencer (je n'ai rien contre le voile, j'ai des amies qui le portent, c'est une coutume de leur religion, ça ne nuit à personne à priori donc bon le voile j'ai rien contre tant que ce n'est pas imposé). Ensuite le terme de raciste s'applique à qulqu'un qui n'aime pas une certaine catégorie de personnes pour une histoire de peau, ce qui n'a strictement rien à voir avec ma nouvelle! Donc ta question serait peut-être mieux formulée si tu demandais si ma nouvelle est islamophobe. Utilisons les bon termes si tu veux bien, pcq tu m'as fait bondir devant mon écran là!
Bon alors ma réponse est claire, nette et précise: je ne suis pas islamophobe du tout, au contraire j'en ai plus qu'assez qu'on stigmatise l'Islam qui est une religion comme les autres: la burqa n'a rien à voir avec l'Islam, elle relève de l'extremisme pur et simple, ce n'est pas écrit dans le Coran et les musulmane modérées ne la portent pas (une de mes amies est très pratiquante et je peux te dire que si tu viens lui annoncer que la burqa est prescrite par l'Islam tu vas te faire un peu secouer), d'ailleurs le Conseil Français du Culte Musulman le dit et un spécialiste de l'Islam, Tariq Ramadan, le dit aussi, donc je n'invente rien! . Bref ça n'a rien à voir avec l'Islam qui soit dit en passant n'est jamais cité dans ma nouvelle parce-qu'encore une fois je ne considère pas que ce soit une prescription de l'Islam!!! Mon propos dans cette nouvelle est de critiquer évidemment la burqa qui est une insulte à la femme: ce n'est pas anodin de dire à une femme qu'il faut qu'elle se mette sous une burqa parce-que son corps incite l'homme au vice; ce qui revient à dire que 1 la femme est une incitation à la débauche, 2 que l'homme est un violeur potentiel (et à mon avis sur ce point là la burqa insulte aussi bien l'homme que la femme parce-que cela sous -entend que l'homme est incapable de se maîtriser et est un sale type)3 que le corps et par extension la sexualité c'est mal. Bref en tant que fille moi ça me choque et violemment...d'autant plus que beaucoup de gens s'imaginent que la burqa ou hijab si on veut être plus précis dans les termes sont des presciptions de l'Islam et que l'Islam est par conséquent intolérant ce qui est faux!!! C'est effectivement une religion comme les autres donc encore une fois je radote mais le propos de ma nouvelle n'est pas d'attaquer l'Islam, de dire si l'Islam est bien ou pas (même si juridiquement parlant tu as le droit de critiquer un dogme, ce n'est, encore une fois, pas mon propos). Donc après tu peux avoir un avis différent sur la burqa mais ne mélangeons pas burqa et Islam parce que pour moi ce sont deux choses bien distinctes.
ça m'étonne que tu aies pensé que ma nouvelle était raciste, l'as-tu lue attentivement? A un moment de mon texte j'explique qu'en arrivant en France, cette femme est isolée avec les autres immigrés, que personne ne fait attention à elle, et qu'elle vit dans une situation tellement précaire que finalement c'est parce-qu'elle est ignorée et considérée comme une étrangère qu'elle tombe plus facilement sous la coupe d'extremistes parce--qu'eux la reconnaissent comme une personne "ma soeur, pour ce mot d'humanité, j'aurais tout fait, tout consenti". C'est peut-être en filigrane donc pas évident au premier coup d'oeil mais ce que je dénonce aussi c'est la mise à l'écart affective et sociale des immigrés qui les démunit et les affecte tellement qu'ils finissent par être gagnés par la violence et dans ce cas précis, l'extremisme pur et simple. Je suis petite fille d'immigrés alors moi le concept étranger= mauvais, intolérant, dangereux et tout le tralala (ce qui est l'apanage du xénophobe de service qui est souvent raciste en bonus) ça me hérisse, t'as pas idée!
Bref,voilà j'espère que j'ai bien répondu à ta question. ça reste interessant d'en débattre parce-que c'est vrai que c'est une quesion qui fâche. Que penses tu de faire un article sur le blog des lauréats pour qu'on puisse y débattre de cette question, tu auras plus de participants je pense et ça m'interesse de savoir ce que les internautes en pensent. On publierait ta question et ma réponse et comme ça les habitués du blog pourraient en discuter. Tu peux me contacter via le blog (prixclara sur skyrock) ou sur [email protected] pour me dire si tu es d'accord.
Bon dimanche à toi en tout cas
Juliette
Rédigé par : Juliette Beau | 05 décembre 2010 à 11:39
Bonjour à tous,
aujourd'hui je lance un grand débat sur ce site: la nouvelle de juliette Beau( L'étranglée) est-elle raciste? Elle dit que quand on porte le voile, on est étranglé, sans liberté, alors que c'est une religion comme les autres.
Vous pouvez débattre là_dessus en postant un commentaire(bien entendu, Juliette Beau peut aussi nous faire partager son point de vue)
Le débat est ouvert, venez nombreux!
Rédigé par : camlol | 04 décembre 2010 à 15:19
Bien sûr: tu tapes prixclara sur google et tu tombes sur "comment se mettre d'accord à 26 sur un titre?" sinon voici le lien: http://prixclara.skyrock.com/. On galère encore à faire un sommaire mais tu y trouveras conseils d'écriture, infos sur le prix, présentation des laurétas, articles sur des livres et l'écriture. J'espère que ça te plaira!
Voilà, bonne soirée à toi :)
PS: à Hui: re-merci, ça fait vraiment plaisir :D
Rédigé par : Juliette Beau | 28 novembre 2010 à 22:32
tu a di a hui qu'il y a 1 blog des loréates, tu peu me donner l'adresse stp
Rédigé par : camlol | 27 novembre 2010 à 15:05
Merci! J'espère bien être lauréate l'année prochaine! Mais effectivement, si je n'ai pas cette chance, je continuerais d'écrire!
Mon problème: en rédaction, au collège, quand on me dit d'écrire une page, j'en écrit six! Quand je suis partie et que j'ai une idée en tête, on ne peut plus m'arrêter! Mais bon, on va essayer de se limiter! ;)
En tout cas bravo, tu méritais d'être lauréate! Comme je te l'ai déjà dit, j'ai adoré ta nouvelle!
Rédigé par : hui | 24 novembre 2010 à 20:58
PS: merci pour ma nouvelle en fait ;)!
Rédigé par : Juliette Beau | 23 novembre 2010 à 21:05
C'était effectivement un grand moment :D bah si ça se trouve l'année prochaine ce sera ton tour !(et quand bien même ça ne marcherait pas l'année prochaine, continue à participer, c'est la deuxième fois que j'ai réussi personnellement :p). Quoi qu'il en soit, je te souhaite bonne chance!
Rédigé par : Juliette Beau | 23 novembre 2010 à 21:03
oui , bien sûr je l'ai lue elle est vraiment bien, j'aime bien la fin.
ça doit être super quand on te dit que t'ai lauréate!:)
Je participerai l'année prochaine...
*hum*
Rédigé par : hui | 22 novembre 2010 à 20:24
Salut hui
J'ai mis deux petites semaines (envoyé ma nouvelle à 11h59 le 17 Mai, juste pour te dire à quel point les délais et moi ça fait deux). Tu l'as lue? Sinon si tu as besoin de conseils pour le prix clara 2011, va faire un tour du côté du blog des lauréats ;)
Juliette
Rédigé par : Juliette Beau | 21 novembre 2010 à 22:43
je voulais savoir, Juliette, tu as mis combien de temps pour écrire ta nouvelle?
Rédigé par : hui | 20 novembre 2010 à 14:50
Merci :)!
Rédigé par : Juliette Beau | 05 novembre 2010 à 22:15
Eh bien, ton texte m'a bien fait rire ! Saches que je suis heureuse pour toi, en espérant que tu aies profité au maximum de ton heure de gloire. ^-^
Rédigé par : Emy | 04 novembre 2010 à 21:29
???
Rédigé par : Juliette Beau | 03 novembre 2010 à 15:16
et ben!
Rédigé par : Apopo | 03 novembre 2010 à 12:22