Ce fameux 21 octobre attendu de tous a commencé pour moi à 4 heures du matin. Eh oui, j'habite à Toulouse, la plus méridionale des villes de France, et pour atteindre la capitale, il me fallait rouler 6 heures dans un train puant ; ô joie !
C'est donc le teint pas très frais et l'œil trouble que je me suis installée dans un TGV plein comme un œuf. Et encore, j'étais dans le carré du wagon de tête, et ne le partageais qu'avec mes parents et une famille d'inconnus. J'ai dormi profondément durant 2 bonnes heures.
Mais à 10 heures, le convoi freine dans un crissement interminable en rase-campagne. «Mesdames, messieurs, notre TGV est immobilisé pour une durée indéterminée en raison de manifestations en gare de Poitiers.» Damned ! Le sommeil m'avait préservée du stress, mais à ce moment-là, je dois bien avouer qu'une certaine nervosité m'a prise à la gorge. Au bout d'une heure d'arrêt, la voix du conducteur a de nouveau grésillé. «Mesdames et messieurs, la situation n'est pas débloquée. Nous allons ouvrir les portières du train.» Je me suis donc dégourdi les jambes dans le froid d'octobre, guettant la voie comme si Agathe, l'attachée de presse, allait soudain surgir pour m'emmener à Paris.
C'est vers midi et demi que le train s'est ébranlé et a repris son chemin vers ma gloire.
J'étais inquiète de rater les festivités. Le plus important à mes yeux n'était pas la soirée, mais
plutôt la rencontre avec les autres lauréates !
Enfin, à quatorze heures trente, j'ai gravi l'interminable boulevard, mon sac de vêtements
sur le dos, le portable serré dans ma main fébrile. Agathe m'avait envoyé un SMS disant
qu'elles allaient sortir faire des photos et je m'imaginais déjà en bas du bâtiment, seule et
abandonnée de tous !
Mais non, lorsque j'ai sonné, tout le monde était encore là ! La cour intérieure des éditions
était magnifique, mais je n'avais d'yeux que pour la porte d'entrée du bâtiment C qui se
rapprochait inexorablement. Serrée contre mes parents dans le minuscule ascenseur, j'ai jeté un
œil à mon reflet dans la glace... Ah ! Épouvante ! Ma courte nuit m'avait laissé un teint gris et
des cheveux en buisson de ronce. Tant pis, j'arrangerai ça plus tard.
Une jeune femme brune m'ouvrit la porte avec un grand sourire. «Heuu, bonjour...»
balbutiais-je bêtement. C'était Agathe. Heureusement qu'elle me dit son nom, car dans mon
esprit je me la représentais grande et blonde.
Toutes les lauréates étaient là ! Les visages anonymes me scrutaient comme des
périscopes télescopiques. Chacune dit son nom et le titre de sa nouvelle. «J'ai bien aimé ta
nouvelle !» me dit une fille au visage fin et aux longs cheveux châtains. La honte me frappa
soudain ; je n'avais que vaguement parcouru le recueil – reçu la veille – et étais dans l'incapacité
de complimenter mes coéquipières.
Je m'attablai devant la pile de livres à dédicacer, afin de me donner une contenance, mais
Gérard le photographe déboula avec son objectif noir. «Tous aux jardins du Luxembourg !»
C'est pendant cette promenade salvatrice que j'ai fait la connaissance des lauréates. Ainsi, notre
doyenne était Juliette, la grande bavarde. La plus jeune était la timide Justine. Anne-Laure avait
de longs cheveux noirs souples aux extrémités bouclées splendides, que Coralie suspecta d'être
artificielles. Catherine quant à elle, ce qui me marqua la première fois que je la vis, ce sont ses
chaussures, qui me plurent tout particulièrement. Bref ; toujours est-il que Gérard nous
photographia toutes, seules ou en groupe, en étoile allongées sur l'herbe humide, côte à côte
dans les feuilles mortes, toutes pliées bizarrement derrière un tronc d'arbre... On traversa le
même passage piéton plusieurs fois de suite afin de plagier les Beatles ; un gardien nous éjecta
alors qu'on prenait des photos devant le jardin du Sénat. Puis ce furent les photos dans
l'escalier, à la queu-leu-leu, toutes emboîtées étrangement.
Enfin on retourna aux éditions. Par une opération miracle je réussis à dédicacer les 50
livres qui nous y attendaient. Chacune alla se préparer dans la salle de bain. J'étais la seule en
pantalon...
L'hôtel de ville ! Enfin ! A 18h, après avoir longé le bâtiment sur deux côtés («Mais où
est l'entrée des artistes ?»), on fit irruption au pied du splendide escalier royal. Avant même que
notre photographe préféré n'arrive, on se prit nous-mêmes en photo sur les marches tapissées
de rouge. Les murs étaient tout dorés, les plafonds peints, le parquet ciré grinçait et glissait
comme une patinoire ; on attendit en caquetant comme des poules que l'action entre en scène.
Elle se présenta tout d'abord en la personne de Jean d'Ormesson, à qui je serrais
respectueusement la main, puis une flopée de journalistes virevolta autour de nous. Dans
l'escalier, les flashs crépitèrent. J'en étais toute éblouie. Les invités arrivèrent, on discuta, puis
Gilles Cohen-Solal et Erik Orsenna firent chacun un discours. J'étais entre Justine et Anne-
Laure. «Je stresse, chuchotait Justine. Je stresse !» Moi je ne stressais pas le moins du monde ;
récupérer un papier en souriant, on fait pire quand même. Mais c'est alors qu'Erik Orsenna
annonça avec tout son humour quelque chose qui me fit rire jaune : chaque lauréate devait
parler en deux mots de sa nouvelle au public. Mondieumondieumondieu, pas prévu, ça. Les
autres lauréates s'en sont sorties comme des reines. Quand je suis montée sur scène, les jambes
flageolantes, je n'arrivais pas à parler. J'ai bafouillé un résumé de ma nouvelle en m'emmêlant
les pinceaux, heureusement qu'Erik Orsenna a sorti une blague qui a fait rire toute la salle avant
de me libérer ! Je n'ai même pas pensé aux remerciements.
Les anciens lauréats étaient présents aussi, et ça m'a fait plaisir de les rencontrer. Puis des
photos, encore des photos, toujours des photos... Ha, et des dédicaces, plein de dédicaces,
quelques macarons (ouf ! Je n'avais rien mangé depuis 11h le matin et je me sentais tourner de
l'œil !) et beaucoup de rigolade.
Quand nous sommes descendus au vestiaire dans une mêlée de lauréates, d'anciens, de
frères et sœurs, pour signer mutuellement nos ouvrages, j'étais bien fatiguée, mais absolument
plus stressée. Je garderai toujours de cette soirée un excellent souvenir. Et j'ai hâte de venir
grossir le rang des anciennes l'année prochaine !
Anne Moreau
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