Que veut vraiment Olivier Nora ? Dans Vie de Henry Brulard, Stendhal écrit : "Je vais avoir 50 ans, il serait bien temps de me connaître." A 49 ans, depuis le 27 février, il sait qui il est : un jeune commandeur des lettres. Né héritier, il a choisi l'édition et s'est révélé homme de pouvoir. "Le respect de la filiation est un élément déterminant de sa personnalité", observe l'éditrice Juliette Joste, qui l'a connu lorsqu'il dirigeait le bureau du livre à New York, dans les années 1990. Olivier Nora est le fils de Simon Nora, un résistant présent au côté de Jean Prévost dans le Vercors, devenu à la Libération haut fonctionnaire au service de la reconstruction de la France, collaborateur de Pierre Mendès France, avant d'inspirer la "nouvelle société" de Jacques Chaban-Delmas. "Son Vercors à lui, c'est de se tenir droit", note Alain Minc, un auteur Grasset, qui l'a connu lycéen en 1978, alors que, jeune inspecteur des finances, il travaillait au fameux rapport Nora-Minc sur "L'informatisation de la société". "De son père, il a tout hérité et a développé une autonomie de pensée, de manière et d'action", poursuit l'essayiste, qui se fie à "l'acuité du jugement" de celui qui est devenu son éditeur. "Comme un scalpel", ajoute-t-il. Impossible de prendre les rênes de Grasset sans l'appui de deux personnages-clés : Bernard-Henri Lévy et Edmonde Charles-Roux. Le premier - dont il est devenu l'éditeur - le surnomme en privé "le rabbin", hommage non pas à ses convictions religieuses, mais à "sa grande rigueur intellectuelle". La seconde, présidente de l'Académie Goncourt, lui fait totalement confiance, y compris dans son peu d'appétit pour la cuisine des prix littéraires. En hérédité, on n'est jamais seul. Deux oncles ont beaucoup compté dans le parcours intellectuel d'Olivier Nora. Pierre Nora tout d'abord - le petit frère de son père, historien, académicien, directeur de la revue Le Débat et auteur des Lieux de mémoire, chez Gallimard -, avec lequel il entretient une connivence intellectuelle plus qu'une complicité humaine. Comme lui, il a suivi la voie des lettres : Ecole alsacienne, lycée Henri-IV, Normale-Sup (lettres modernes). Un classique de l'aristocratie républicaine française. L'autre oncle, c'était l'historien François Furet (marié un temps avec une soeur de Simon et Pierre). Auteur de Penser la Révolution française, âme de la défunte Fondation Saint-Simon, il a politiquement marqué l'éditeur. Grand, courtois, "le bel Olivier" qui séduisait tant les Américaines dégage une élégance aristocratique, teintée d'une arrogance qui est aussi sa défense. Il trace son chemin, ne dit jamais de mal des autres, mais a acquis le cynisme de l'éditeur. Son humour peut-être cinglant. De sa jeunesse, il a gardé des amis fidèles, au premier rang desquels Denis Olivennes, le patron du Nouvel Observateur. Pour Olivier Nora compte l'influence, pour l'autre la reconnaissance. Ils se sont bâtis un réseau relationnel au Siècle, le club des puissants. Olivier Nora y est parmi les siens, comme un poisson dans l'eau. Quand Valéry Giscard d'Estaing se déplace chez Grasset, le 26 mars, pour féliciter François Weyergans, élu à l'Académie française, il se rend aussi chez son petit-cousin. Par sa mère, née Georges-Picot, Olivier Nora descend comme l'ex-président de la République de Louis XV. La politique, les débats d'idées, mais aussi le cinéma : à "Noraland", la propriété de famille des Yvelines où il aime à se retirer le week-end pour y lire ses manuscrits, crayon en main, on peut croiser ses amis d'enfance, des éditeurs, des auteurs, mais aussi les acteurs Sophie Duez ou Jean Reno. Et aussi le sport : mariée à une Américaine, Olivier Nora a pour beau-frère un certain Ivan Lendl... Avec l'ancien vainqueur de Roland-Garros, il joue au golf lors de ses vacances aux Etats-Unis. "Une main de velours, dans un gant de velours." Son ancien collaborateur Marc Grinsztajn définit ainsi la manière d'être éditeur d'Olivier Nora. "C'est plaisant de travailler avec lui, car il s'adresse à l'intelligence de ses collaborateurs. Ce n'est jamais le fait du prince." Pourtant, les deux hommes ont eu un désaccord éditorial en 1998, lorsque Calmann-Lévy renonça, afin d'éviter des représailles de la Fnac, à publier une enquête sur son propriétaire, le milliardaire François Pinault. Face aux critiques, notamment du Canard enchaîné, Olivier Nora n'a pas bronché, assumant une décision qui n'était pas sienne, mais émanait d'Hachette Livre. Il a montré de réelles qualités tactiques et politiques. Au printemps 2008, il n'avait en revanche pas hésité à publier L'Expulsion, d'Alain Genestar, un ouvrage dans lequel l'ancien patron de Paris Match réglait ses comptes avec son ancien employeur du Groupe Lagardère (propriétaire de Grasset). Jean-Claude Fasquelle, l'ancien patron de Grasset, parle d'"une transmission réussie". Olivier Nora a d'ailleurs refusé d'abandonner cette deuxième famille lorsque les dirigeants d'Hachette Livre lui ont demandé de reprendre Fayard. Tous les mercredis après-midi, il continuera de présider le comité de lecture où siègent Christophe Bataille, Manuel Carcassonne, Charles Dantzig, Jean-Paul Enthoven, Dominique Fernandez... Somme toute, des amis, Olivier Nora n'en manque pas chez Grasset. Mais c'est chez Fayard qu'il va devoir se trouver des alliés.
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Rédigé par : Free Microsoft Points Generator | 17 novembre 2013 à 04:52