Didier Jacob dit du bien! De Pierre Assouline!
Je rêve!
J'attendais du sang, de la sueur et des larmes comme disait ce bon Sir Winston (excellent cigare au demeurant l'éponyme de chez Upmann!)
Bref j'ouvre les blogs et quoi...
Du soft...
J'ai pas publié "La Guerre..." pour qu'ils fassent la paix!
Ces auteurs (si on peu parler de Pierre dans ces termes là sur cet ouvrage , par ailleurs il l'est indiscutablement , à mes yeux excellent biographe et romancier de qualité mais je mettrais son talent de la biographie en premier!) ne sont jamais où on les attend!
Éditeur? Métier de chien!
Pour le Goncourt du blog?
Je vote Didier Jacob
Mais surtout achetez les deux!
11 septembre 2008
Assouline, les blogs et moi
Hasard des parutions? Pierre Assouline publie «Brèves de blog» (aux Arènes) tandis que mes chroniques bébêtes sont mises en vélin, comme vous le savez maintenant, chez Héloïse d'Ormesson. Rien de commun cependant entre ces deux parutions. Pour moi, c'est simplement les chroniques que vous connaissez, retravaillées pour l’occasion (avec le recul, on n’est jamais content, et puis ce satané jeudi me prend toujours au dépourvu, voilà, ça y est, il faut rendre). Assouline, lui, a choisi le parti contraire : sélectionner non pas le meilleur de sa production, mais les commentaires les plus pertinents parmi les 149 168 qu'il a pris sur le coin de la figure, depuis qu'il tient chronique, sur le site du monde.fr (ça s'appelle, mais vous le savez, «La République des livres»). Tiens, sa première chronique date de 2004, année où j'ai moi aussi commencé à usiner, mais de manière artisanale, à l'ancienne, ma petite production de coups de pieds aux fesses.
C’est en tout cas l'occasion de faire deux minutes de pause, et de rappeler comment nous travaillons, lui et moi, et pourquoi nous continuons à tenir ces foutus blogs, hebdomadairement dans mon cas, quotidiennement dans celui de Pierre. Incontestablement, Assouline a pris la tête du concours. Il alimente sa «République» avec une assiduité qui force l'admiration. Certains diront qu’il n’est pas drôle drôle. Et qu’il se prend un peu trop au sérieux. Peut-être. Mais sa recension scrupuleuse de la presse anglo-saxonne qui, dans les domaines littéraires, est bien toujours la première au parfum, fait de sa «République» un outil de travail de premier plan. Rien d'étonnant donc à ce qu'il soit numéro un, en termes de fréquentation comme de commentaires. Il est aussi le seul à avoir réussi à trouver un financement, même symbolique, au moyen de la publicité (mais c’est surtout sa connaissance du milieu éditorial qui a, je suppose, été déterminante dans ce domaine). Son approche est moderne et résolue, celle d'un pionnier.
Bon, j'en viens à ma petite personne. Evidemment, c'est tout le contraire. J'essaie, moi, d’être drôle drôle, mais pour l’info, vous repasserez. Je manque rarement un billet, mais il est vrai qu'en comparaison du régime quotidien d'Assouline, ce sont quasiment les vacances en ce qui me concerne. Vous voyez déjà le gars qui préfèrerait buller sur la côte, ou profiter de l'arrière-saison en Catalogne. Assouline attaque rarement, je confettise souvent. Quant au modèle économique, j'ai peur de ne rien retirer de ma modeste activité. Abnégation, abnégation. Oui, c'est pour l'art que je vous gâte. C'est surtout, voyez Attali, voyez Beigbeder ou Finkielkraut, que j’aime faire le bien autour de moi.
Assouline, le Rupert Murdoch du blog littéraire (son bouquin est annoncé à 16 000 de tirage) ? Son succès, et le mien à une bien plus modeste échelle, montrent en tout cas le chemin parcouru. Il n’y a pas si longtemps, nous déclenchions mépris, voire sarcasmes, au sein même de nos journaux. Un blog ? Mais quelle horreur ! Je me souviens avoir entendu, dans la bouche d'un collègue que répugnait visiblement mon activité, que mes écrits faisaient perdre de l’argent au journal. Aujourd’hui, nos deux cantines agacent toujours, mais pour d’autres raisons. C’est notre indépendance. Ce que nous décidons de mettre en ligne ne regarde que nous. Pas de correction, pas de révision, pas de réunion en conférence de rédaction pour décider des sujets et des angles. Nous agissons seuls, et cette indépendance pose évidemment problème, au sein des journaux. Dans le cas d’Assouline, par exemple : au train où vont les choses, il ne serait pas surprenant qu’il devienne, s’il ne l’est d’ailleurs déjà, la voix officielle du «Monde», pour ce qui est de la littérature. Mais que devient dans ce cas le supplément livres du journal ? A quoi sert-il ?
A toutes ces questions s’ajoute une autre, essentielle : et vous dans tout ça ? Pourquoi nous lisez-vous ? Pour que nous vous lisions (ce que nous faisons, Pierre et moi, de manière scrupuleuse) ? Les commentaires sont une sanction, punition ou récompense, par leur qualité et leur nombre. A cet égard, j'étais sceptique, je dois l'avouer, quant au projet assoulinien de réunir en volume les meilleures pichenettes déposées sur son blog. La lecture de «Brèves de blog» est cependant convaincante, brillante même. Il est le premier à montrer qu’il n’est jamais anodin de signer, ou de ne pas signer, en tout cas de réagir comme vous le faites par commentaire interposé. Ces réactions, Assouline le rappelle dans sa préface, peuvent être nulles ou passionnantes, selon les cas. Mais elles participent des blogs eux-mêmes, influent sur leur écriture et leur contenu, jusqu'à parfois surpasser les propos du blogueur. «Le nouvel âge de la conversation», explique Assouline. Il a raison. La causette, quoi.
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