Après le poète,
le chanteur!
Mais est ce bien différent?
Je vous invite à faire de même
C'est à dire laisser sur ce blog une chanson de votre chanteur préféré
Un poème de votre poète préféré...
Ce n'est pas très sérieux mais cela aide au quotidien!
BARBARA
Ma plus belle histoire d'amour
Du plus loin que me revienne
L'ombre de mes amous anciennes
Du plus loin du premier rendez-vous
Du temps des premières peines
Lors j'avais quinze ans à peine
Coeur tout blanc et griffes aux genoux
Que ce fût, j'étais précoce
De tendres amours de gosses
Ou les morsures d'un amour fou
Du plus loin Qu'il me souvienne
Si depuis j'ai dit je t'aime
Ma plus bell histoire d'amour, c'est vous.
C'est vrai je ne fus pas sage
Et j'ai tourné bien des pages
Sans les lire, blanches et puis rien dessus
C'est vrai je ne fus pas sage
Et mes guerriers de passage
A peine vus, déjà disparus
Mais à travers leurs visages
C'était déjà votre image
C'était vous déjà et le coeur nu
Je refaisais mon bagage et poursuivais mon mirage
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous.
Sur la longue route, qui menait vers vous
Sur la longue route, j'allais le coeur fou
Le vent de décembre me gelait au cou
Qu'importait décembre si c'était pour vous.
Elle fut longue la route
Mais je l'ai faite la route
Celle-là qui menait jusqu'à vous
Et je ne suis pas parjure
Si ce soir je vous jure
Que pour vous, je l'eus faite à genoux
Il en eût fallu bien d'autres
Que quelques mauvaises apôtres
Que l'hiver ou la neige à mon cou
Pour que je perde patience
Et j'ai calmé ma violence
ma plus belle histoire d'amour, c'est vous
Mais tant d'hivers et d'automnes
De nuits, de jours et personne
Vous n'étiez jamais au rendez-vous
Et de vous perdant courage
Soudain me prenait la rage
Mon Dieu que j'avais besoin de vous
Que le Diable vous emporte
D'autres m'ont ouvert leur porte
Heureuse, je m'en allais loin de vous
Oui, je vous fus infidèle
Mais vous revenais quand-même
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous
J'ai pleuré mes larmes
Mais qu'il me fût doux
Ce premier sourire de vous
Et pour une larme qui venait de vous
J'ai pleuré d'amour, vous souvenez-vous?
Ce fut un soir en Septembre
Vous étiez venu m'attendre
Ici même, vous en souvenez-vous?
A vous regarder sourire
A nous aimer sans rien dire
C'est là que j'ai compris tout à coup
J'avais fini mon voyage
Et j'ai posé mes bagages
Vous étiez venu au rendez-vous
Qu'importe ce qu'on peut en dire
Je tenais à vous le dire
Ce soir je vous remercie de vous
Qu'importe ce qu'on peut en dire
Tant que je pourrai vous dire
Ma plus belle histoire d'amour,
C'est vous.
(Barbara/Barbara, Éditions Tutti)
Ce qui va suivre c'est pas jazz, c'est jozz ! et même Jozz à part !
José Spéret Agiculteur*
Jozz à part.
Il... il cherche les mots. Oui, les mots.
Sur un solo de saxo là-bas, là-bas, tout là haut.
Il est contre, tout contre, sa contrebasse.
Boum, boum, boum... la baston du basson.
Il... il écorche les mots. Oui, les mots.
Sur un solo de saxo là-bas, là-bas, tout là-haut.
Il... il a le souffle court, qui court, qui court et parcourt les touches,
comme les doigts du pianiste sur les blanches et sur les noires.
Et lui... lui, dans son coin, trop, trop, trop trompette !
souffle, souffle et jamais ne s'arrête.
Il... il approche les mots. Oui, les mots.
Sur un solo de saxo là-bas, là-bas, tout là-haut.
Et l'hôte, là-bas, en trombe, dans la peine, ombre, il coulisse, glisse.
II fait tout pour avoir du piston.
Trombone musique, trombone musique.
Gare, gare à la guitare, record d'accords, six ou douze cordes, qui,
avec le piano, s'accorde et se discorde.
Et l'hôte, là-bas, tribal avec ses cymbales suspendues...
ses caisses claires amoureuses des baguettes.
Ils font corps au-dessus de la grosse,
grosse caisse qui encaisse les coups de pédale à l'ombre du tom-tom.
Il... il perche les mots. Oui, les mots.
Sur un solo de saxo là-bas, là-bas, tout là-haut.
Il est contre, tout contre, sa contrebasse.
Boum, boum, boum, la baston du basson.
Il... il lâche les mots. Oui, les mots.
Sur un solo de saxo là-bas, là-bas, tout là-haut.
*Agi tateur de culture
Rédigé par : José Quintino | 29 avril 2008 à 15:56
Je vous dirai ma vie dans son nu le plus blême
Dans les matins pâlis ou plus rien ne protège
Je vous dirai mes cris jusqu'aux plus imbéciles
Je vous livrerai tout jusqu'au bout de mes cils
Tous mes gestes promis tout ce que je pense
De mes coups de colère à mes coups de romance
En toute complaisance en toute impudeur
Compte rendu fidèle de toutes mes heures
J'avouerai tous les trucs interdite les méthodes
Je vous dirai les clés vous livrerai les codes
Les secrets inconnus à lire entre les lignes
Les talismans perdus les chiffres et les signes
Mes arrière pensées avec inconscience
Mes goûts et mes dégoûts et tous mes coups de chance
Même sans intérêt même un peu faciles
Mes fantasmes enterres mes idées les plus viles
Mais je ne vous parlerai pas d'elle
Je ne vous parlerai pas d'elle
Elle est à côté de moi quand je me réveille
Elle a sûrement un contrat avec mon sommeil
Je ne vous parlerai pas d'elle
Elle est mon sol elle est mon ciel
Elle est là même où mes pas ne me guident pas
Et quand je suis pas là elle met mes pyjamas
Elle est plus que ma vie elle est bien mieux que moi
Elle est ce qui me reste quand je fais plus le poids
Je ne vous parlerai pas d'elle
Goldman...
Rédigé par : Elisabeth Robert | 25 avril 2008 à 14:07
Because The Night de Patti Smith
et Bruce Springsteen
Take me now baby here as I am
Pull me close, try and understand
Desire is hunger is the fire I breathe
Love is a banquet on which we feed
Come on now try and understand
The way I feel when I'm in your hands
Take my hand come undercover
They can't hurt you now,
Can't hurt you now, can't hurt you now
Because the night belongs to lovers
Because the night belongs to lust
Because the night belongs to lovers
Because the night belongs to us
Have I doubt when I'm alone
Love is a ring, the telephone
Love is an angel disguised as lust
Here in our bed until the morning comes
Come on now try and understand
The way I feel under your command
Take my hand as the sun descends
They can't touch you now,
Can't touch you now, can't touch you now
Because the night belongs to lovers ...
With love we sleep
With doubt the vicious circle
Turn and burns
Without you I cannot live
Forgive, the yearning burning
I believe it's time, too real to feel
So touch me now, touch me now, touch me now
Because the night belongs to lovers ...
Because tonight there are two lovers
If we believe in the night we trust
Because tonight there are two lovers ...
Rédigé par : Pierre | 24 avril 2008 à 10:27
@Gillou le Fou
Je ne sais pas traduire de si beaux vers. C'est un Psaume, d'un poete sublime. Mais sans doute trop Roumain, il n'est pas traduit en français...
Rédigé par : ecaterina | 24 avril 2008 à 09:34
@Richard
Quelle idée d'avoir un Mac !
Je vais peut-être résoudre votre probleme... si vous arrêtez les rondelles d'hirondelles!!
@Gillou le Fou
Merci !
Rédigé par : ecaterina | 24 avril 2008 à 09:27
Il y a aussi celle là que j'aime beaucoup (trop?)
Je me vis un peu comme ça...
Tu vois, je suis planté, planté planté,
Au milieu du désert,
Dont mes rêves sont faits
Des enfants astronautes gonflent mon cœur
Pour le voir s'envoler au milieu des splendeurs.
Tu vois, je suis planté, planté planté,
Au cœur de Buenos Aires, la ville aux yeux fardés
Au fond de cet estuaire, où viennent les pétroliers
Donner à la rivière, un long baiser salé.
{Refrain:}
Loco, Loco, Loco
C'est le nom qu'ils me donnent
Et qui veut dire fou.
Et dans ce monde
Où tous les hommes se croient debout
Je suis le seul à me vanter
De me traîner à tes genoux.
Tu vois, je suis planté, planté, planté
Dans un ciel de réglisse, j'ai jeté mes dragées
C'est ta croix du sud que je viens de semer
Et qui du fond du ciel étoile ton sommeil
Tu vois, je suis planté, planté, planté.
Le souffle du bandonéon, avale mes poignets
Les cils des feux rouges clignotent sans arrêt
Pour me faire chanter, me taire ou bien voler
{Refrain}
Tu vois, je suìs planté, planté, planté...
Paroles Horacio Ferrer
Adaptation Etienne Roda-Gil (le plus grand?)
Musique julien Clerc
Rédigé par : Gillou le Fou | 24 avril 2008 à 07:58
@ stéphane, je suis allé répondre par mail
@ cendres, joli...
@ richard, formidable!
@ Loïs, sympa
@ ecatarina, je peux avoir la traduction par mail bien sûr! Donc nous nous voyons demain avec toute la clique héloïsienne...quelque chose me dit que ça va être sympa!!!
Bonne journée à tous
GCS
Rédigé par : Gillou le Fou | 24 avril 2008 à 07:00
And now, the end is near
And so I face the final curtain
My friend, I’ll say it clear
I’ll state my case, of which I’m certain
I’ve lived a life that’s full
I’ve traveled each and every highway
And more, much more than this
I did it my way
Regrets, I’ve had a few
But then again, too few to mention
I did what I had to do
And saw it through without exemption
I planned each charted course
Each careful step along the byway
And more, much more than this
I did it my way
Yes, there were times, I’m sure you knew
When I bit off more than I could chew
But through it all, when there was doubt
I ate it up and spit it out
I faced it all and I stood tall
And did it my way
I’ve loved, I’ve laughed and cried
I’ve had my fill, my share of losing
And now, as tears subside
I find it all so amusing
To think I did all that
And may I say, not in a shy way
“Oh no, oh no not me
I did it my way”
For what is a man, what has he got?
If not himself, then he has naught
To say the things he truly feels
And not the words of one who kneels
The record shows I took the blows
And did it my way
Yes it was my way
"My way", par Sinatra
Rédigé par : Stéphane Darnat | 24 avril 2008 à 02:01
"Je suis de celles", Bénabar
Tiens, qu’est-ce que tu fais là ?
C’est moi, c’est Nathalie
Quoi tu m’reconnais pas ?
Mais si
On était ensemble au lycée
C’est vrai, j’ai changé
J’ai des enfants, un mari
Bah quoi, t’as l’air surpris
J’étais pas destinée
À une vie bien rangée
J’étais perdue
Mon mari m’a trouvée
J’étais de celles
Qui disent jamais non
Les “Marie-couche-toi-là”
Dont on oublie le nom
J’étais pas la jolie
Moi, j’étais sa copine
Celle qu’on voit à peine
Qu’on appelle “Machine”
J’avais deux ans de plus
Peut-être deux ans de trop
Et j’aimais les garçons
Peut-être un peu trop
Bien sûr, vous aviez eu
Des dizaines de conquêtes
Que personne n’avait vues
Toujours pendant les fêtes
Pour beaucoup d’entre vous
Je suis la première fois
De celles qui comptent
Mais pas tant qu’ça
Je n’étais pas de celles
À qui l’on fait la cour
Moi, j’étais de celles
Qui sont déjà d’accord
Vous veniez chez moi
Mais dès le lendemain
Vous refusiez en public
De me tenir la main
Et quand vous m’embrassiez
À l’abri des regards
Je savais pourquoi
Pour pas qu’on puisse nous voir
Alors j’fermais les yeux
À m’en fendre les paupières
Pendant que pour guetter
Vous les gardiez ouverts
Je me répétais :
« Faut pas que je m’attache »
Vous, vous pensiez :
« Il faut pas que ça se sache »
Mais une fois dans mes bras
Vos murmures essoufflés
C’est à moi, rien qu’à moi
Qu’ils étaient destinés
Enlacée contre vous
À respirer vos cheveux
Je le sais, je l’affirme
Vous m’aimiez un peu
Certaines tombent amoureuses
C’est pur, ça les élève
Moi, j’tombais amoureuse
Comme on tombe d’une chaise
Et gonflés de l’avoir fait
Vous donniez conférence
Une souris qu’on dissèque
Mon corps pour la science
Je nourrissais
Vos blagues de caserne
Que vous pensiez viriles
Petits hommes des cavernes
D’avoir pour moi
Un seul mot de tendresse
Vous apparaissait
Comme la pire des faiblesses
Vous les fiers à bras
Vous parliez en experts
Oubliant que dans mes bras
Vous faisiez moins les fiers
Et les autres filles
Perfides petites saintes
M’auraient tondu les cheveux
À une autre époque
Celles qui ont l’habitude
Qu’on les cajole
Ignorent la solitude
Que rien ne console
Vous veniez chez moi
Mais dès le lendemain
Vous refusiez en public
De me tenir la main.
Rédigé par : Stéphane Darnat | 24 avril 2008 à 01:59
"Triste compagne", Bénabar
Ce n'est pas le mal de vivre, non ça c'est réservé aux esthètes à la dérive, qui jugent la déprime démodée. Je n'ai pas la gourmandise qui consiste à tout détester, c'est pas pour moi le mal de vivre, c'est beaucoup trop raffiné.
Ça ira mieux demain, du moins je l'espère, parce que c'est déjà ce que je me suis dit hier.
La larme à l'oeil en automne parce qu'elles sont mortes les feuilles, alors qu'j'les connaissais à peine, elles étaient même pas d'ma famille. Ce n'est pas par désespoir, il faudrait vaille que vaille souffrir du matin au soir, c'est beaucoup trop de travail.
Ça ira mieux demain, du moins je l'espère, parce que c'est déjà ce que je me suis dit hier.
Ce n'est pas non plus du spleen pourtant c'est toujours à la mode, mais c'est de la déprime qui frime le spleen, c'est beaucoup trop snob. Et c'est pas de la mélancolie, c'est dommage ça m'aurait plu, mais les chanteurs ont déjà tout pris, y'en avait plus.
Ce n'est qu'une triste compagne, une peste qui murmure "N'oublie pas que tout s'éloigne et ne restent que les pleurs".
Rédigé par : Stéphane Darnat | 24 avril 2008 à 01:51
c'est en lisant le poème laissé par Ecaterina le 23 avril à 19H37 que l'on se rend compte vraiment des problèmes de compatibilité entre Mac et Pc...:o)))
Rédigé par : richard | 24 avril 2008 à 01:26
La belle abbesse de Juliette
Ben, quoi ? Vous n'avez donc jamais rien vu
Ou c'est-y que vous m' reluquez l' corsage ?
Allez, les manants, laissez-moi l' passage
Et pour la bagatelle on est d' la r'vue
J' les sens, vos r'gards plantés dans mon dos
Mais moi, d' ce quartier j' suis aborigène
Ça m' donne bien l' droit d'avoir mon sans-gêne
Ça m' donne bien l' droit, l' droit d'être un rien crado
C'est vrai, c' matin, je m' suis même pas lavée
Je m' suis juste remis un peu d' bleu et d' rose
Juste pour maquiller quelques ecchymoses
Qu' la nuit dernière un salaud m'a gravées
Je m' suis pas brossé les chicots non plus
Tiens, pour faire comme si, redonne-moi une bière
Qu'est-ce que vous dites vous, là-bas, la rombière ?
Reculez-vous si vous trouvez que j' pue !
{Refrain:}
Parce qu'y faudrait pas croire
Que pass' que vous m' voyez
Accoudée là et sans adresse
A'ec tout mon foutoir
Débordant de mes paniers
Que je n' suis rien qu'une drôlesse
Nageant dans sa bière et sa graisse
Une simple épave des bas-quartiers
Non ! Messieurs, vous devez saluer
L'impératrice
L'archiduchesse
La belle-en-cuisse
La belle abbesse
Celle qui passe comme une déesse
Provocatrice
Enchanteresse
Et qui crache sur votre pitié
Encore un p'tit dernier et pis salut !
Y faut que j' reparte vers ces rues en pente
Que depuis toujours j'inspecte et j'arpente
Comme si j'y cherchais un trésor perdu
Mais y a pas d' trésor, y a que d' la chiennerie
Des rentiers hargneux et des vilains mômes
Qui s' foutent de ma gueule bouffie d'hématomes
Et des accrocs béants dans ma lingerie
La nuit, j' suis divine, au rouge des néons
Fraîche comme les œillets chourés au cimetière
Que j' revends pour l' prix d'une rasade de bière
Aux travestis d' la rue Germain-Pilon
La nuit, c'est là qu'il y a de foutues clartés
Quand un jeune clodo me prend pour une pute
Ferme les yeux, m'enlace, enfin me culbute
Et me laisse heureuse et jambes écartées
{au Refrain}
T'es qui toi d'abord qui s' dit mon ami,
Un voyeur ou bien un d' ces ethnologues
Qui voudrait m' fourrer dans son catalogue ?
Eh ben, je vais p't-être te répondre, tiens, j'ai besoin d'un demi
C'était y a longtemps... Et pis non, j' sais plus
J' préfère la fermer, rester illusoire
N'être qu'une légende des plus provisoires
Un tag effacé dès qu'il aura plu
Une honte qui passe, un cauchemar vécu
Une tête de guignol battant la breloque
Un épouvantail que le vent déloque
Un instant montrant son cœur et son cul
Rédigé par : Loïs de Murphy | 23 avril 2008 à 23:55
@Richard
C'est fou ça ! Baudelaire est mon poete français préféré!...
La fin de votre/son texte est sublime.
PS Je me rejouis de voir que vous n'avez pas osé enlever les "e" o)
PPS Une petite dedicace pour vous et Georges:
"(...) Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu ? (...)" (Le voyage).
Nous aurons la réponse en septembre ou en janvier alors?
Rédigé par : ecaterina | 23 avril 2008 à 23:23
Poésie ininterrompue Paul Eluard
Extrait car très long poème.
L’être définitif
La première femme apparue
Le premier homme rencontré
Sortant du jeu qui les mêlait
Comme doigts d’une même main
La première femme étrangère
Et le premier homme inconnu
La première douleur exquise
Et le premier plaisir panique
Et la première différence
Entre des êtres fraternels
Et la première ressemblance
Entre des êtres différents
Rédigé par : Cendres de t | 23 avril 2008 à 22:04
A une heure du matin
Enfin! seul! On n'entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même.
Enfin! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres! D'abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.
Horrible vie! Horrible ville! Récapitulons la journée: avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île); avoir disputé généreusement contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait: "- C'est ici le parti des honnêtes gens", ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m'a prié de lui dessiner un costume de Vénustre; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m'a dit en me congédiant: "- Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z...; c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs, avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons"; m'être vanté (pourquoi?) de plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle; ouf! est-ce bien fini?
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Ames de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise!
Charles Baudelaire
Rédigé par : richard | 23 avril 2008 à 20:31
Cette chanson, Ma plus belle histoire c'est vous, a été chantée magnifiquement par un ami(il s'était entrainé à mort et avait stupéfié toute l'assemblée,le jour de son mariage. Ils sont heureux, sa femme toujours aussi belle, et 5 enfants en bas âge... Une chanson porte bonheur donc.
Rédigé par : Cendres d T | 23 avril 2008 à 19:41
Te drămuiesc în zgomot şi-n tăcere
Şi te pândesc în timp, ca pe vânat,
Să văd: eşti şoimul meu cel căutat?
Să te ucid? Sau să-ngenunchi a cere.
Pentru credinţă sau pentru tagadă,
Te caut darz şi fără de folos.
Eşti visul meu, din toate, cel frumos
Şi nu-ndrăznesc să te dobor din cer grămadă.
Ca-n oglindirea unui drum de apă,
Pari când a fi, pari când ca nu mai eşti;
Te-ntrezării în stele, printre peşti,
Ca taurul sălbatec când se adapă.
Singuri, acum în marea ta poveste,
Rămân cu tine să mă mai măsor,
Fără să vreau să ies biruitor.
Vreau să te pipăi şi să urlu: "Este!"
Tudor Arghezi-Psalm VI
Rédigé par : ecaterina | 23 avril 2008 à 19:37