Dans quelques heures le grand show des Prix Littéraires sera fini...
Et donc commentaires et décryptages à venir!
J'ai attendu les Médicis et Fémina pour faire un tour d'horizon...
Je pense que je vais passer une bonne partie de mon après-midi à vous livrer mes commentaires.
Ce n'est pas que ce soit d'un intérêt fondamental, c'est simplement une façon d'enfoncer le clou par rapport à un système qui manifestement est à bout de souffle ...et sans Belmondo!
Donc la suite vers 17h...
Eric Fottorino (Gallimard) reçoit le prix Femina, Jean Hatzfeld (Seuil) le Medicis, Olivia Rosenthal (Verticales) le Wepler et Philippe Claudel (Stock) Goncourt des lycéens.
Le Femina
Le prix Femina est décerné au directeur de la rédaction du journal Le Monde Eric Fottorino (Baisers de cinéma, Gallimard), dès le premier tour par 7 voix (contre 3 voix pour Clara Dupont-Monod, 1 voix pour David Foenkinos et 1 voix pour Lydie Salvaire).
Edward St Aubyn reçoit dès le premier tour (11 voix) le prix Femina étranger avec Le goût de la mère (Bourgois).
Avec 11 voix, le Femina essais revient à Gilles Lapouge pour L’encre du voyageur (Albin Michel). Par ailleurs, le jury crée un Prix de la défense de la langue française décerné à Cécile Ladjali (Mauvaise langue, Seuil).
Le Médicis
Le journaliste Jean Hatzfeld est couronné par le Médicis. Revenant sur le génocide du Rwanda, La stratégie des antilopes (Seuil) a été choisi dès le premier tour par 6 voix contre 3 à Charles Dantzig.
A l’unanimité, le prix Médicis étranger revient à Daniel Mendelsohn pour son récit-enquête sur l’Holocauste. Les disparus est publié chez Flammarion.
Même unanimité pour le prix Médicis essais qui récompense Joan Didion (L’année de la pensée magique, Grasset).
Le Goncourt des lycéens
Philippe Claudel, souvent sélectionné durant cette rentrée littéraire, obtient finalement le Goncourt des lycéens avec Le rapport de Brodeck (Stock). Il succède ainsi à Erik Orsenna, Pierre Combescot, Nancy Huston, Laurent Gaudé ou encore Philippe Grimbert.
Le Wepler
Doté de 10 000 euros, le prix Wepler-Fondation La Poste sera remis à 20 heures à Olivia Rosenthal (On n’est pas là pour disparaître, Verticales) à la brasserie homonyme de la Place de Clichy. Une mention spéciale (3 000 euros) a été attribuée à Louise Desbrusses (Couronnes, boucliers, armures, POL).
Ensuite nous passons à la première partie du JDD:
Lundi 12 Novembre 2007
Littérature: La guerre des prix
Par Marie DESNOS
leJDD.fr
Le cancre primé ne fait pas l'unanimité. Daniel Pennac, qui s'est vu attribué, il y a une semaine, l'éminent prix Renaudot, pour son "roman" autobiographique Chagrin d'école, ne figurait pas sur la liste des écrivains en lice. Christophe Donner, un des favoris du prix littéraire, accuse un des jurés, Franz-Olivier Giesbert, d'avoir "manipulé" les délibérations du jury.
Le lauréat du prix Renaudot 2007 Daniel Pennac est très controversé car il ne figurait pas sur la liste des candidats en lice. (Maxppp)
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"Cette dérive est grave". C'est en ces termes qu'a réagi Christophe Donner à la remise du très gratifiant prix Renaudot à Daniel Pennac, pour Chagrin d'école, publié chez Gallimard. Alors qu'il ne figurait pas sur la liste des favoris, ni même sur la liste tout court, cet ouvrage, dans lequel l'auteur à succès de 62 ans raconte son enfance de "cancre", a été élu par six voix contre cinq Prix Renaudot 2007, après dix tours de scrutin, et grâce à la voix du président du jury Patrick Besson, qui compte double. Depuis, les deux rivaux se déchirent via des déclarations et communiqués interposés, pour faire entendre leur point de vue.
Selon Christophe Donner, qui concourrait pour Un roi sans lendemain (Grasset), et est arrivé à égalité avec Daniel Pennac au dixième tour de scrutin, Franz-Olivier Giesbert, qui faisait partie du jury, a "manipulé les délibérations". Selon le romancier mais aussi cinéaste, Franz-Olivier Giesbert, par ailleurs directeur du Point, "a une dent contre Grasset, parce qu'en 1995 il n'a pas reçu le Goncourt pour ‘la Souille'". Il aurait alors appuyé la proposition du juré Jean-Marie Gustave Le Clézio alors qu'il "considérait ["Un roi sans lendemain"] comme ‘un des meilleurs livres de la rentrée'." "Il faut que Franz-Olivier Giesbert accepte ce qui lui est arrivé. Il faut qu'il arrête de mettre en péril des livres qui, selon lui, sont ‘les meilleurs de la rentrée'", a lancé Christophe Donner, qui a commencé sa carrière d'écrivain avec son roman autobiographique Petit Joseph.
Christophe Donner se retire des listes du prix Médicis et du prix Interallié
De son côté, Franz-Olivier Giesbert, qui dit avoir voulu "donner le prix à un auteur populaire, injustement boudé par la critique", estime que Christophe Donner cherche "un bouc émissaire", aigri de ne pas avoir été désigné alors qu'il faisait figure de favori. "Christophe Donner s'aveugle quand il croit qu'une personne peut manipuler des jurés comme ceux du prix Renaudot, des écrivains de caractère qui réagissent souvent avec virulence aux pressions des éditeurs alors contre-productives", a déclaré le journaliste-écrivain. "Je peux comprendre sa colère, (...) mais jusqu'à nouvel ordre (...) on n'est pas lauréat avant que le jury libre et souverain ait voté. Rien n'est jamais joué d'avance", a-t-il ajouté. Et à Christophe Donner de rétorquer: "Il raconte là quelque chose qu'il a vécu et projette sur moi. Mais c'est son histoire. C'est lui qui est blessé, pas moi. J'ai déjà été un candidat déçu à certains prix littéraires, mais j'ai accepté qu'un autre soit récompensé, parce qu'il faisait partie des auteurs sélectionnés".
"Ce qui vient d'avoir lieu est dangereux pour la littérature française", a insisté l'auteur de Un roi sans lendemain, qui fait le portrait du petit Louis XVII et de son ennemi, le Hébert du "Père Duchesne". "Je suis donc consterné par ce qui m'est arrivé, (...) [et] partage la colère des écrivains qui figuraient cette année sur la liste du prix de Flore, et qui ont d'un seul coup vu arriver un candidat [Amélie Nothomb, Ndrl] ne répondant pas du tout aux statuts moraux du prix. (...) Dans le comportement des jurés du Renaudot et du Flore, il y a tout simplement un déni de leurs propres principes", a-t-il regretté. "Il serait légitime que les règles soient clairement posées, et qu'on les respecte", a conclu celui Christophe Donner. Il a par ailleurs "demandé à être retiré des listes du prix Médicis et du prix Interallié".
Quant à Patrick Besson, qui a également été décrié pour avoir voté, selon ses propres mots, "comme ses copains", il a expliqué que "c'est J.M.G. Le Clézio qui a eu l'idée en premier". " Il y avait de bons livres et des gens pour les soutenir, puis certains jurés se sont rassemblés sur le nom de Pennac. C'est un auteur important", a-t-il ajouté.
Daniel Pennac n'a pas commenté cette polémique. L'heureux lauréat du prix créé en 1926 par dix critiques littéraires, et considéré comme "réparant" les éventuelles injustices du Prix Goncourt, avait, à l'annonce de sa nomination, salué le "joli clin d'oeil" du jury. "Il s'est vengé", s'était-il amusé. Daniel Pennac a en effet joué pendant plus d'un an dans une pièce intitulée "Merci", dans laquelle il se "moquait copieusement des prix".
La suite du JDD...
Lundi 12 Novembre 2007
Prix littéraires: les journalistes à l'honneur
Par Marie DESNOS
leJDD.fr
Les journalistes sont à l'honneur, mercredi, dans le milieu littéraire. Le directeur du Monde, Eric Fottorino, a été récompensé par le prix Femina, pour Baisers de cinéma, et Jean Hatzfeld, qui a longtemps été grand reporter pour Libération, a reçu le prix Médicis pour La stratégie des antilopes. Belle saison pour Gallimard, qui fête son quatrième prix.
Eric Fottorino a reçu le prix Femina 2007 pour 'Baisers de cinéma'. (Gallimard)
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Deux journalistes ont été primés, ce mercredi, par les prestigieux prix Femina et Médicis. Le premier, créé en 1904 par des collaboratrices de La Vie heureuse (l'ancêtre du magazine Femina) pour contrebalancer le prix Goncourt qui ne décorait aucune femme, a été décerné à Eric Fottorino, pour son roman Baisers de cinéma, publié chez Gallimard. Le directeur du Monde y raconte l'histoire d'un photographe quadragénaire qui écume les vieux films diffusés dans les cinémas du Quartier Latin, à la recherche du visage de sa mère, dont il sait seulement qu'elle était actrice. Son père, membre notoire de la Nouvelle vague, lui a en effet révélé, avant de mourir qu'il était né d'un "baiser de cinéma". Eric Fottorino, 47 ans, était considéré comme le favori pour le Femina, qui lui a été effectivement décerné au premier tour de scrutin. Il avait déjà été gratifié du prix des libraires pour son précédent roman Korsakov.
Cette distinction sacre par la même occasion sa maison d'édition, Gallimard, qui publie également Gilles Leroy, lauréat du prix Goncourt 2007 pour Alabama song, Daniel Pennac, Prix Renaudot 2007 pour Chagrin d'école, et Yannick Haenel, qui a obtenu le prix Décembre, pour Cercle. Le prix Femina 2007 du roman étranger est par ailleurs revenu à Edward Saint Aubyn pour Le goût de ma mère et le Femina du meilleur essai à Gilles Lapouge pour L'encre du voyageur.
"Faire de la littérature avec un événement"
Quant au prix Médicis, attribué en même temps que le prix Femina à l'Hôtel Crillon, il a également été accordé au premier tour à Jean Hatzfeld, pour La stratégie des antilopes, publié au Seuil. Ce prix a été créé en 1958 pour récompenser un ton et un style nouveau. La stratégie des antilopes est le troisième livre que ce journaliste-écrivain consacre au génocide rwandais en 1994 - après Dans le nu de la vie et Une saison de machettes. Son but? "Faire de la littérature avec un événement." Plus qu'un témoignage sur ce qu'il s'est passé à Nyamata, au sud de Kigali - où 50 000 Tutsis ont été massacrés à la machette par les milices hutus - Jean Hatzfeld s'attarde cette fois sur la décision prise en janvier 2003 par la présidence rwandaise de libérer quelque 40 000 Hutus, qui vivent, depuis, en cohabitation avec les victimes de ce massacre. L'écrivain de 58 ans a travaillé pendant près de 30 ans pour le quotidien Libération, en tant que grand reporter, avant de démissionner, en 2006, dans le cadre d'un désaccord avec la politique de relance du journal, menée par l'actionnaire majoritaire Edouard de Rothschild.
Le prix Médicis 2007 étranger a par ailleurs récompensé Daniel Mendelsohn pour Les Disparus, et le prix Médicis de l'essai a été décerné à Joan Didion pour L'année de la pensée magique. Enfin, le vainqueur du prix Goncourt des lycéens est Philippe Claudel, élu aussi dès le premier tour pour Le rapport de Brodeck. En 2003, cet auteur français avait déjà obtenu le Prix Goncourt de la nouvelle pour Les Petites mécaniques et le Prix Renaudot pour Les Ames grises. Le prix Interallié, dont le jury est composé de 10 journalistes, doit être décerné mardi.
Maintenant L'Express...
Des journalistes remportent le Médicis et le Femina
LEXPRESS.fr
Le prix Femina et le prix Médicis 2007 ont tous deux été respectivement attribués à des journalistes, Eric Fottorino pour Baisers de cinéma (éditions Gallimard) et Jean Hatzfeld pour La stratégie des antilopes (Le Seuil).
Le prix Femina et le prix Médicis 2007 ont tous deux été respectivement attribués à des journalistes, Eric Fottorino pour Baisers de cinéma (éditions Gallimard) et Jean Hatzfeld pour La stratégie des antilopes (Le Seuil), à chaque fois au premier tour, lundi à l'hôtel de Crillon à Paris.
Eric Fottorino, 47 ans, est directeur de la rédaction du Monde. Son premier roman, Caresse de rouge, paraît en 2004 et Korsakov, un roman sur la quête du père, obtient le Prix des libraires en 2005. A 40 ans, Gilles, le narrateur de Baisers de cinéma, cherche désespérément sa mère dans les cinémas du Quartier latin car son père, chef opérateur réputé de la Nouvelle vague, lui a avoué avant de mourir qu'il serait le fils d'une actrice célèbre.
La stratégie des antilopes est le troisième livre que consacre Jean Hatzfeld au génocide rwandais de 1994, au cours duquel 800.000 personnes ont été tuées en une centaine de jours. A 58 ans, l'auteur a couvert de nombreux conflits dans le monde pour le quotidien Libération auquel il a collaboré pendant près de 30 ans.
Le prix Femina 2007 du roman étranger a été attribué, lui aussi au premier tour, à l'écrivain britannique Edward Saint Aubyn, 47 ans, pour Le goût de ma mère. Il raconte la mauvaise passe que traverse une famille et la façon dont elle fait face aux questions de la maternité, du mariage et de la fidélité.
Le livre de Gilles Lapouge, L’encre du voyageur (Albin Michel) a reçu le Femina du meilleur essai, tandis que Les Disparus (Flammarion) de l’Américain Daniel Mendelhson a obtenu le Medicis étranger et sa compatriote Joan Didion celui de l’essai pour L’année de la pensée magique (Grasset). Quant au prix Wépler-Fondation La Poste, qui fête cette année son dixième anniversaire, il couronne le roman d’Olivia Rosenthal, On n’est pas là pour disparaître (Verticales), et accorde la mention à celui de Louise Desbrusses, Couronnes boucliers armures (P.O.L.)
Goncourt des lycéens
Autre prix décerné aujourd'hui, le 20e prix Goncourt des lycéens, attribué à Philippe Claudel pour Le rapport de Brodeck (Stock). Ce roman a été choisi au premier tour de scrutin grâce à son "écriture poignante" et sa "dimension universelle", a expliqué une lycéenne présidente du jury du Goncourt des lycéens, réuni à Rennes. "On a été pris aux tripes", a-t-elle ajouté. L'oeuvre raconte comment, dans un village sans nom, après le meurtre collectif d'un homme lui aussi anonyme, Brodeck, le narrateur qui n'a pas participé à l'assassinat, est chargé d'écrire un rapport sur ce drame.
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Tous contes ou 'comptes' faits les prix c'est un peu chers ou ‘chers’ onéreux et précieux amis, certes. Mais encore et toujours cet irrespect, pas encore mépris, pour les auteurs , ils en sont, pas auteurs mais primés, par des journalistes ha non, c’est plus ça depuis le nouveau locataire de la monté aux enfers, rédacteurs mot bien plus approprié, rédacteurs donc de cette litanie, tous le même texte, tous LEUR papier de la même souris. Un même copié-collé général. Alors que tant et tant d’auteurs, les vrais, ont abandonné femmes et enfants ou enfants ou hommes, ou,… ils font ce qu’ils ’elles veulent mais ce fut de toute façon un sacrifice tout autant gracile que considérable. Immense. Alors messieurs et dames du transjournalisme, allez voir vos rédactions et laisser nous nos auteurs en transe. Et il faut l’être pour danser autour d’un seul petit nombril. Le leur. Parce que pour l’envolée lyrique, c’est quand même ce que nous attendons de nos 20 euros par quelques cents pages, 2.0, 2,5, 3.0, et l’envolée des camps d’extermination ça pèche un peu. Tout comme la liberté née de la résistance, il se crée un léger mais persistant manque. De cette rentrée littéraire, je voulais voir et entendre l’effrontée brindille remonter le torrent majestueux, mais entre le panthéon anémié et la seine boueuse comment pouvaient-ils savoir que lire s’appelait ……..tout ce qui ne peut s’écrire.
Rédigé par : martingrall | 13 novembre 2007 à 09:01
Enfin !
Rédigé par : ecaterina | 12 novembre 2007 à 14:40
Le plus drole de cette année, c'est la remise du Prix de Flore... dont la "définition" est la suivante : "Le prix de Flore, du nom du célèbre café de Saint-Germain-des-Prés, a été créé en 1994. Il s'est donné pour mission de couronner un jeune auteur au talent prometteur.
Les critères de sélection sont l'originalité, la modernité et la jeunesse. Le jury est composé de journalistes et se distingue par son indépendance, sa liberté, son insolence."
Et donc cette année, le "jeune auteur au talent prometteur" est ... Amélie Nothomb...
Et en plus, dans le match des prix imprimés par les Guillaumes (le seul qui m'amuse), cela fait 3 à 1 pour le Cormier alors qu'avec un autre lauréat, le match aurait été relancé avec un score revenant à 2-2....
C'est malin !!
Rédigé par : TLACIAR | 12 novembre 2007 à 12:37