Il est très rare que je revienne sur des livres de la maison parus il y a plusieurs mois.
Si tous les livres que nous publions ont des qualités, cet essai "Guernica" est absolument remarquable.
À sa sortie il n'a pas trouvé l'ensemble du public qui j'en suis convaincu s'intéresse à cette approche de l'histoire et de l'évolution des mentalités.
je vous recommande donc vivement de lire la critique puliée ci dessous dont je pense qu'elle vous donnera véritablement envie de lire ce livre remarquable.
N.B: l'auteur de "Guernica", Ian patterson est le traducteur anglais de Proust, c'est donc un gage de qualité littéraire en plus d'un remarquable travail novateur.
Merci de votre attention.
GCS
Guernica
Pour la première fois, la guerre totale
Ian Patterson
Guernica, rayé de la carte, a frappé les imaginations. Picasso en livrera sa toile la plus célèbre, tandis que les franquistes s’efforceront de nier leurs responsabilités. Trop tard, cependant, car l’événement sera retranscrit, amplifié par la presse, de manière à impressionner les peuples du monde. Journalistes, hommes politiques, militaires, mais aussi romanciers, peintres, mais encore simples citoyens, en tireront chacun des leçons sur la guerre à venir.
Le raid a en effet la particularité de survenir à une époque de paix mondiale, si l’on excepte la guerre civile d’Espagne et l’invasion de la Chine par les Japonais. Une paix, justement, troublée par l’inquiétude d’un retour aux horreurs de la Grande Guerre, et par l’amélioration et l’accroissement des moyens de destruction. Les raids de zeppelins, les théories de l’Italien Douhet, les progrès scientifiques en matière aéronautique, ont alimenté le fantasme des raids aériens. Rien ne pourrait empêcher, prophétisait-on, la destruction des grandes villes, l’anéantissement de la civilisation, par des nuées de bombardiers déversant explosifs, mécanismes incendiaires, gaz toxiques... La réalité, avec Guernica, mais aussi avec les bombardements de Shangaï par les Japonais et de l’Ethiopie par les Italiens, semblait devoir conformer les pires craintes. Le soufflé retombera vite : quand viendra la guerre, la peur des populations laissera la place à la nécessité d’accomplir son devoir. Les raids aériens seront atroces, comme l’apprendront Rotterdam, Coventry, Londres, Belgrade, Stalingrad, puis Cologne, Hambourg, Berlin, Dresde, et Tokyo, Hiroshima et Nagasaki, mais ils ne suffiront pas à mettre un terme à la guerre.
Ian Patterson, Professeur de Littérature à Cambridge, restitue l’horreur du bombardement dans le contexte de son imaginaire social. C’est à une véritable étude des répercussions de l’événement sur les mentalités qu’il se livre, au regard de l’Histoire, du Droit, de la propagande, de l’art pictural, de la littérature, du cinéma, mais aussi du pacifisme, et bien sûr de la stratégie. En ce sens, cette étude remarquable par sa concision et sa clarté nous confirme bien que Guernica a définitivement marqué l’irruption du concept de « guerre totale » dans l’esprit de l’humanité.
Nicolas Bernard
Titre : Guernica. Pour la pemière fois, la guerre totale
Auteur : Ian Patterson
Editeur : Editions Héloïse d’Ormesson
Nombre de pages : 192
Publication : avril 2007
Prix : 19 €
ISBN : 978 2 35087 053 3
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