Un petit coup de pub en passant... Voici une "newsletter" simple et efficace, un concentré d'actualité bien fichu qui mérite qu'on s'y intéresse. Aujourd'hui, dans la rubrique culture, on y parle notamment du Messie juif, nouveau roman d'Arnon Grunberg - qualifié par certains critiques littéraires comme l'un des écrivains les plus talentueux de sa génération - qui sort aujourd'hui en librairie. Pour vous donner envie de le lire...
"Après Kafka, Woody Allen et quelques centaines d’autres l’humour juif a trouvé sa relève. La nouvelle génération qui est née à New-York avec « Tout est illuminé » de Jonathan Safran (Point Seuil) s’internationalise, comme le veut la tradition de la « diaspora ». Le hollandais landais Arnon Grunberg est un des spécimens les plus doués de cette mouvance qui sait extraire le fou rire de l’exposition burlesque de ses névroses. Grunberg a 36 ans. S’il vit à New York il écrit encore dans sa langue natale : le Néerlandais. Sa patrie lui a d’ailleurs accordé toute l’attention qu’il mérite en lui décernant le Prix Ako (équivalent du Goncourt pour la Hollande) pour son roman « Douleur Fantôme » (Plon, 2000). Si le héros de ce dernier roman était un juif typiquement ashkénaze, celui du « Messie juif » est plus juif que juif, puisqu’il se convertit. Pire : il est « goy », bâlois, fils de petits-bourgeois mesquins et pervers, et pourtant, quelque chose le touche dans la douleur « historique » des Juifs. Grunberg lui fait vivre une épopée grinçante de Bâle à Amsterdam, puis direction Israël, au bras de son ami juif observant : Awromele.
Réjouissons nous : l’humour juif a une nouvelle maille littéraire. Chez Grunberg, les « Luftmenschen » (hommes de l’air) peuvent être des non-juifs qui se prennent trop sérieusement d’amitié pour leurs amis à paillotes et barbe. Quelle bouffée d’air frais que ces lignes acidulées, et quelle chance nouvelle de réfléchir autrement, à l’heure où le sérieux vient plomber toute réflexion d’une « Question juive » ! De sorte que les querelles de philosophes et d’historiens s’empèsent d’injures et de grands mots : les uns crient à l’antisémitisme – et parmi eux, les plus « branchés » préfèrent dénoncer la « judéophobie »- tandis que les autres critiquent qu’après la Shoah, on ne puisse critiquer les Juifs, alors même qu’ils sont entrain de les critiquer…
Il est peut être temps que la « licence » littéraire joue son rôle d’appel d’air et dégage de nouvelles voies de réflexion sur ce point épineux. En France des auteurs comme Amanda Sthers ou David Foekinos l’ont pratiquée au niveau des individus, par le biais de leurs personnages empêtrés dans leurs contradictions et victimes de clichés. Mais la trame « politique » d’un texte littéraire qui « penserait » la « question juive » n’a peut-être pas encore été complètement revue au vitriol de l’humour « post-moderne ».Venu de Hollande le « Messie juif » d’Arnon Grunberg s’y prête à merveille, et rappelle qu’il est parfois bon de se frotter de biais au porc-épic des questions. Marcher sur la tête avec Xavier, ce nouveau Lenz imaginé par Grunberg bien après Büchner, est un exercice agréablement vivifiant pour les neurones. D’une plume implacable, Grunberg sait faire fonctionner la grande machine absurde afin de nous faire réfléchir : à la fois touché par l’abnégation dont Xavier est capable et horrifié de le voir subir les pires atrocités du fait de sa terrible crédulité, le lecteur réfléchit vite et fort aux abîmes que les lieux communs peuvent ouvrir et où les individus disparaissent comme des pantins aux oubliettes. La machine continue de graver ses mots fossilisés dans la chair fraîche des prisonniers de notre colonie spectaculaire. Et celui qui la peint avec ses à-coups et ses grincements mériterait bien … le Médicis étranger."
Yaël Hirsch
Arnon Grunberg, « Le Messie Juif », traduit par Olivier Van Wersch aux éditions Héloïse D’Ormesson, 19 euros.
Qu'appris-je! Tu te portes candidat au fauteuil de Poirot-Delpech,ha ben. Quoique un peu de jeunesse ne ferait pas de mal à la vieille dame.
C'est Tlaciar qu'a cafter.
Rédigé par : martingrall | 07 septembre 2007 à 18:54
Bonjour Gilles,
Une autre info passionnante et incroyable publiée par Lire :
"L'Académie recrute
6/9/2007
Lire.fr
L'hécatombe continue Quai Conti : avec les décès récents de Pierre Messmer et du cardinal Lustiger, ce sont désormais 7 sièges sur 40 qui sont vacants à l'Académie. Deux élections sont d'ores et déjà fixées : trois candidats - le linguiste Claude Hagège, l'avocat François Gibault, l'éditeur Gilles Cohen-Solal et l'écrivain Danièle Sallenave - se sont déclarés pour le fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech, qui sera pourvu le 18 octobre"
in : http://www.lire.fr/breve.asp
Rédigé par : TLACIAR | 07 septembre 2007 à 18:01
C'est rigolo, les hollandais rigolent souvent d'eux-mêmes. Ben il n'y que ça. Entre la théocratie et la démocratie, ce capharnaüm de tuyaux, de pompes, cet enchevêtrement qui renfloue cette terre plus basse que mer. Là je serai passé sur le Goy de Bâle, avec ses paillotes de Polynésie et sa barbe, pas sur le Koï de Kioto. Mais rien à lire, même pas une 'tit page. Alors on te croit. On est bien obligé.
Rédigé par : martingrall | 06 septembre 2007 à 20:23