Lettre à Jean-françois Deniau.
Je n'imaginais pas qu'un jour ton énergie, ta vitalité t'abandonneraient.
Bien sûr tu auras des hommages plus solennels, des discours plus érudits et des éloges plus grandiloquents.
Mais il y avait aussi chez toi l'amateur de frites sous la tente du salon de Saint-Malo, le conteur infatigable d'exploits et d'aventures , imaginées, vécues ou simplement rêvées.
Tes ministères, tes missions et ton formidable courage ne sont que trop réducteurs de ce tu as été.
Personne comme toi n'as été aussi présent dans les cercles du pouvoir et en même temps avec ses amis.Personne n'a su, voulu ou simplement pu avoir une vie aussi pleine. Une vie que l'on envie, avec envie, avec respect.
Je ne sais pas si il faut garder présent à l'esprit ton engagement politique, humanitaire ou littéraire.Simplement les trois, c'est une évidence.
Il y a un jour dont je me souviendrai plus que les autres, celui où tu m'as téléphoné pour me parler de ce livre loufoque que je voulais publier
" Tu sais ce qu'elle te dit la marine française?".
Personne d'autre que toi, à mes yeux n'avait la légitimité pour m'en dire ce qu'il fallait en faire...
Tu m'as dit:
"C'est bien meilleur que San-Antonio, c'est terriblement drôle, il faudrait quand même que tu coupes quelques longueurs, ça se répète un peu"
Je t'ai demandé ce que tu pensais qu'il fallait que je coupe et tu m'as répondu:
"Je ne sais pas, c'est difficile.Ne t'emmerde pas, publie le comme çà.il y a vraiment très longtemps que je n'ai pas autant ri!"
Voilà, je t'aurais fait rire avec ce livre;j'aurais tellement voulu que nous nous voyions plus, tes histoires m'enchantaient et ta gentillesse me touchait.
Tu vas me manquer,tu vas nous manquer et ne plus voir ta silhouette aux fêtes de la maison ou dans les salons du livre est déjà une douleur.
Mais plus que tout c'est ton unicité et ton franc parler qui manqueront; ton courage physique et tes engagements qui resteront.L'amour qui t'unissait à Marie aussi que nous embrassons avec tendresse.
Tu as été ce que tout homme rêve d'être:
UN HOMME, UN VRAI.
Jean-François Deniau est mort
L'ancien ministre centriste et académicien laisse derrière lui une carrière tant politique que littéraire.
Diplomate, romancier, essayiste, académicien : Jean-François Deniau a embrassé de nombreuses carrières. Né le 31 octobre 1928 à Paris ce docteur en droit et énarque s’intéresse très tôt à l’Europe. Il a été en 1957 l'un des rédacteurs du Traité de Rome, avant d'occuper les postes de directeur général chargé des négociations d'adhésion à la Communauté, et de membre de la commission des Communautés européennes. Il a également été député au Parlement européen de 1979 à 1986.
L’homme politique
Ambassadeur en Mauritanie, puis en Espagne pour la période de la transition démocratique, il est entre temps secrétaire d'Etat à la Coopération, et à l'Agriculture. Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, il est ensuite ministre du Commerce extérieur, puis ministre délégué chargé de la Réforme administrative (1981). Président (UDF) du conseil général du Cher de 1981 à 1998, Jean-François Deniau a été député du Cher de 1978 à 1981 puis de 1986 à 1997, date à laquelle il ne s'était pas représenté. En mars 1998, il avait démissionné de l'UDF après l'élection de cinq présidents de région avec les voix du Front national.
Il a également souvent servi d'émissaire officieux de la France, notamment au Liban, en Afghanistan, ou en ex-Yougoslavie.
L’homme de lettres
Homme de plume autant qu'homme d'action, Jean-François Deniau était parallèlement chroniqueur au Figaro et éditorialiste à l'hebdomadaire l'Express. Il est l'auteur de nombreux essais, récits et romans, parmi lesquels "l'Europe interdite" (1977), "Un héros très discret" (1989), "Mémoires de 7 vies" ("Les Temps aventureux" (tome1, 1994), "Croire et oser" (tome 2, 1997), "Le Bureau des secrets perdus" (1998), sur l'affaire Dreyfus, ou encore "Le grand jeu" en 2006. Il a été élu à l’Académie française, le 9 avril 1992, au fauteuil de Jacques Soustelle (36e fauteuil). Jean-François Deniau était Grand officier de la Légion d'honneur.
Une personnalité « flamboyante »
François Bayrou, président de l'UDF, a souligné que l'ancien ministre et académicien était une « personnalité flamboyante », qui allait « manquer à la vie politique et intellectuelle française ».
Je travaille dans l'Edition.
Et pour la lecture de vos chroniques est une délectation, ainsi que l'interview que vous aviez très gentiment accordée à une jeune femme qui vous a proposé un manuscrit. Continuez: un jour justice vous sera rendue.
Rédigé par : Ambrogiani | 05 février 2007 à 15:41
Il y a des gens qui nous manquent vraiment quand ils ne sont plus là.
Je n'avais pas le plaisir de le connaitre mais j'ai toujours eu une grande admiration pour Jean-François Deniau.
Un homme, un vrai,
Un honnête homme,
Assurément.
Zgur
Rédigé par : Zgur | 30 janvier 2007 à 19:44
Bravo pour le site. Il faudra que je le signale dans l'obs. Et merci pour l'autre jour. Amitiés à toute la maison.
Rédigé par : didier jacob | 26 janvier 2007 à 15:06
qu'il est dur d'etre un homme, un vrai
vous avez eu la chance d'en cotoyer un
merci a vous de le partager un peu avec ce si bel hommage
il me vient a l'esprit l'interpretation magnifique du poeme de Rudyard Kipling "if" de bernard Lavilliers
j'espere que cet evocation ne vous choquera pas mais cela semble bien correspondre a ce qu'etait votre ami Deniau
Rédigé par : reveur | 25 janvier 2007 à 19:11
@Gilles,
Ici, on est plus dans l'intimité que sur le DEL.
Lorsque j'ai rencontré Grégoire, c'était un de jours où je passais pour récupérer des feuilles de route. Françoise ou Guylaine m'a présentée -je ne sais plus laquelle-. Grégoire a été très souriant et aimable. Un mot comme "Bienvenue". Mon JRI m'a confié que c'était un excellent journaliste, un pro du grand reportage. "Il prend des risques incroyables..."
Les chiens ne font pas des chats.
Le professionnalisme du père et du fils.
Comme quoi, ce métier, même difficile pour qlq-uns d'entre nous,permet de belles rencontres.
Rédigé par : corinne | 25 janvier 2007 à 17:03
Chouette hommage pour un mec très, très chouette
Rédigé par : jchris | 24 janvier 2007 à 21:27
Bel hommage pour un homme de bien.
Rédigé par : Charles | 24 janvier 2007 à 20:33
Merci !
Rédigé par : Alain | 24 janvier 2007 à 18:34
Alain,
j'ai mis mon commentaire sur ton blog;-)
Merci de ta gentille missive;-)
Rédigé par : gilles | 24 janvier 2007 à 17:50
Merci pour cette intimité. On oublie toujours que sont des hommes.
Rédigé par : martingrall | 24 janvier 2007 à 17:16
Bonjour gilles,
J'ai appris il y a 3 heures la disparition de Jean-François Deniau. Très occupé mais néanmoins triste, je souhaite mettre ton commentaire sur mon blog sachant que je cite mes sources ... Dis moi !
@ bientôt
Rédigé par : Alain | 24 janvier 2007 à 17:15
Idem que la dame plus haut. Trés beau texte. Personnel, chouette.
Moi, je l'ai dit à personne à mon bureau que JFD était mort. Mais bon... Bouh, sale semaine.
Rédigé par : Falconhill | 24 janvier 2007 à 16:51
Merci pour ce joli message.
Je viens de le lire et d'interrompre une réunion avec des gens imortants à côté de mon bureau, qui discutaient de choses importantes, et j'ai dit "Jean-François Deniau est mort". Et ils se sont quand même arrêtés et ont dit "ouais". Puis ont repris.
Merci pour ton message Gilles. Je le préfère aux articles qu'on va lire demain.
Rédigé par : catherine | 24 janvier 2007 à 16:48