Donc ce n'est pas un feuilleton...
C'est une chronique...
Et puis c'est raviolis...
Non on est pas mardi on est vendredi...
Moi franchement je ne sais pas qui écrit ça mais je suis fan...
Gravement fan...
Comme diraient quelques ados de ma connaissance...
Je vous laisse donc lire une nouvelle chronique feuilletonesque?feuilletonnante?
Bref une nouvelle chronique...!!!
Et la littérature dans tout ça?
Moi je trouve que c'est mieux que la majorité des livres publiés (ailleurs évidemment...ailleurs!)
Je ne voudrais pas dire mais c'est quand même infiniment plus drôle et mieux écrit que du Marc Lévy!
Un Cohen-Solal qui dit du mal d'un Lévy...au début du shabbat...je vais être excommunié moi...!
Pas chez nous...
Bon ben non alors...
Où l’on se dit quand même qu’ils auraient pu choisir un autre nom pour une histoire aussi trouble et où l’on en apprend toujours plus sur la LXXVIIe Guerre Mondiale, ce qui ne nous avance guère à quelques semaines de la Coupe du Monde
Je sais, vous ne comprenez rien à l’Affaire Clearstream. A vrai dire, vous ne comprenez rien à pas grand-chose, et c’est bien pour ça que je m’échine à vous prémâcher l’actualité internationale afin de vous arracher à votre gangue d’oiseuse oisiveté, pauvres oisons que vous êtes. Il faut, comme moi, être versé dans les arcanes les plus subtiles du fascinant métier d’espion pour apprécier pleinement la portée de ce qui se déroule en ce moment sous nos yeux. Vous allez rire, mais c’est pourtant simple.
Tout remonte à l’Affaire du collier de la reine, vous vous souvenez ? A l’époque, un ministre en délicatesse avec la discrétion avait offert un somptueux plat de sandwiches au pâté à l’une de ses maîtresses lors d’un de ces soupers fins comme l’on en fait plus aujourd’hui et c’est bien dommage, allez. Mais le pâté en question était fourni par les charcuteries Groflasque , détenues en participation croisée par le fils de l’oncle par alliance d’un premier mariage du professeur de serrurerie de Louis XVI. Regrettable impair de la part du ministre cité plus haut, vous en conviendrez. C’est là qu’intervient la douteusement nommée Comtesse de la Motte, intrigante au grand cœur et aux talents disait-on horizontaux, qui en profite pour entourlouper un ami de J.R.R. Tolkien, le cardinal de Rohan, homme de Dieu un peu cavalier. Lequel, comme tout religieux qui s’honore à l’époque, en pince gravement pour les femmes, sous prétexte que c’est quand même mieux que les enfants de chœur. La sémillante comtesse, toujours prompte à payer de sa personne, avait fini par se retrouver affublée par son austère époux d’une ceinture de chasteté. N’entendant pas pour autant se priver de certaines joies, la volage créature eut donc recours au professeur de serrurerie susnommé, dont les services étaient loin d’être gratuits . Il est temps, pour vous permettre de mieux percevoir les tenants et les aboutissants de Clearstream, de présenter un personnage sur lequel l’histoire a depuis jeté un voile pudique, le joaillier Charles Boehmer, auteur d’une modeste parure de 540 diamants d’un montant finalement humble de l’ordre d’1,6 million de livres. Un machin tellement onéreux qu’il n’arrivait à le fourguer à personne. En ce temps-là, les routes n’étaient pas sûres, et qui se serait amusé à se balader avec un truc pareil autour du cou, franchement. Boehmer était en cheville avec Nicole Leguay, travesti de petite vertu, qui n’aimait rien tant que se déguiser en drag-Marie-Antoinette pour faire rougir les prélats. Vous me suivez toujours ? Bien. Poursuivons, nous n’avons pas que ça à faire. Avec la complicité de Joseph Balsamo , la comtesse de la Motte balance Leguay dans les pattes du cardinal de Rohan, qui se retrouve pris dans les rets infâmes du pervers transformiste . Bon, maintenant, accrochez-vous un peu, ça devient un poil plus compliqué. Pour couvrir, en tout bien tout honneur, son ami bijoutier, surpris en flagrant délit par un photographe de la Gazette, pris en sandwich entre le transformiste et le cardinal, le Premier ministre Dominique de Villepin jugea bon d’essayer de détourner l’attention. Ayant en toute bonne foi voulu racheter des galères vendues pour une poignée de souliers à l’île de Formose par Roland Dumas, lui-même ministre sous le président François Mitterrand, loué soit sa francisque, notre noble trousseur de haïkus s’attire l’ire du président du Conseil Edouard Daladier, furieux d’avoir été évincé parce qu’il jouait au Golfe avec Zebediah K. Bush, grand-oncle de l’actuel empereur des Etats-Unis. C’est le moment qu’attendait l’escroc et compositeur franco-bolnave Radagond Stavisky pour dénoncer injustement Nicolas Sarkozy, régent de Hongrie, au général Boulanger. Lequel, célèbre pour avoir eu la comprenette aussi difficile que celle du maréchal MacMahon, préféra se suicider. Attendez, attendez, c’est là que ça devient intéressant. L’intendant Fouquet, niant toute implication dans le suicide du maître des chasses présidentielles Arnulphe Bérégovoy, d’un coup de mousquet à canon scié habilement dissimulé dans la boîte à gants de son carrosse, tente de se racheter aux yeux de l’arrière-arrière-grand-père de Louis XVI, qui souffrait du même problème de mal-comprenance que le général précité, et te me vous fait péter une fête d’enfer en son domaine qu’on en parle encore aujourd’hui dans les chaumières. C’est là que se glisse l’inquiétante personnalité du général Rondot, maître de ballet espion de la Maison du Roy, qui avait alors maille à partir avec la justice pour avoir un temps travaillé avec les services secrets de la Sublime Porte. C’est depuis que l’on a coutume de parler de “Rondot à la Turque”, mais ne digressons pas trop, je sens que je vous perds, sur ce coup-là. Dans le même temps, et tandis qu’à Rome, le septième antipape par les femmes chiait des bulles à tort et à travers , à la Tour de Nesles, l’arrière-archi-über-grand-ancêtre du Roi, dans l’espoir de clarifier l’affaire, faisait discrètement étrangler ses brus par Robert d’Artois , toujours prêt à rendre service, ce diable d’homme. Pour une fois, soyez honnêtes, et avouez que c’est vachement clair. Clair comme de l’eau de roche ou, comme on dit en langage des banlieues insurrectionnelles, clear comme un stream. Surtout quand on sait que Georges Clemenceau, porte-avions au ministère de l’Intérieur lors des grèves des intermittents des vendanges, avait pour amiante, pardon, amante, Mata Harakiri, maîtresse d’espions batave d’origine nippone et ne cherchez pas, il n’y a pas de contrepèterie. Là intervient un détail que, j’en suis certain, vous savourerez à sa juste valeur : car devinez qui avait été l’un des meilleurs élèves de Mme Harakiri, hein ? Je vous le donne en mille. Jean-Louis Gergorin, mais oui, tout bêtement ! Qui est ce M. Gergorin, me demanderez-vous ? Enfin, je vous en prie, ne m’obligez pas à vous rappeler que cet esprit brillantissime n’est autre que l’ennemi intime de Philippe Delmas, lui-même génie de la doctrine géostratégique française, auteur d’un brûlot qui lui a valu bien des ennuis tant il était en avance sur son temps, puisqu’il a publié en 1999 un livre intitulé De la prochaine guerre avec l’Allemagne. Il était quand même temps que quelqu’un nous prévienne, non. Grâce à M. Delmas, pour lequel j’ai personnellement un immense respect, nous savons qu’il nous faut au plus vite retaper tous nos beaux bunkers désaffectés de la Ligne Maginot. Dans un autre recueil, resté malheureusement à l’état d’ébauche, le hardi penseur invitait à ce propos le gouvernement à lui confier le financement de ces travaux, moyennant une commission de 227 % moins les charges. D’ailleurs, et c’est ce qui explique la jalousie de son rival, Delmas, par les chevaux, est associé à la famille des Habsbourg, et c’est là que tout ce tient, mais je me propose maintenant de passer à autre chose, histoire de vous aérer un peu les neurones. Je vous révèlerai donc la surprise finale de l’Affaire du collier Clearstream dans une prochaine chronique, et vous n’avez pas fini de me remercier, croyez-moi.
Ça va mieux, quand même, non ? Pendant que le royaume de France continue de sombrer dans le ridicule et la corruption, le monde, lui, ne chôme pas, préparant activement la prochaine guerre mondiale. Tout à sa boulimie, l’humanité en oublie de terminer les précédentes, d’où l’actuelle floraison de conflits, très printanière, somme toute. Rappelons, pour ne citer que les plus en vogue, l’équarrissage en cours au Darfour, les algarades maoïsantes en Inde, la paix qui n’en finit plus de faire des morts en Irak, les flingages à répétition qui secouent la Micronésie dans l’indifférence générale, les bousillages de Kurdes en Turquie et en Iran, les viriles empoignades entre Palestiniens et Israéliens, que sais-je encore ? En attendant, fidèle à ce qui a fait son succès, l’illustre George II Bush se dispose donc, sous le regard effaré de la communauté internationale, à larguer une ou deux bombes nucléaires sur l’Iran, histoire d’empêcher Téhéran de l’avoir . Mais c’était sans compter sur la duchesse de l’Aifroy du Trouillon, dame de compagnie de la Montespan, en bisbille avec l’impératrice douairière Tseu-Hi pour une vilaine histoire de mitoyenneté quelque part au large de Cipango, mais je m’égare, me semble-t-il. Rassurez-vous, bientôt, George W. quittera la Maison Blanche, non sans y avoir installé au préalable son frère Jeb, gouverneur de Floride, puisque George Ier Bush aurait exprimé le souhait que la politique américaine restât en famille. Ce n’est pas la royale Ségolène, souveraine de Hollande, qui lui jettera la pierre, elle qui a déjà trouvé le moyen de confier un poste bidon mais sans aucun doute confortablement rémunéré à son rejeton chéri.
J’ai beau faire, je vous sens encore un tantinet largué par mes explications pourtant limpides sur les rouages de l’Affaire qui nous préoccupe tant. On se demande vraiment pourquoi je me donne tout ce mal, tiens…
Eh ben décidément, Sacha, je pense souvent comme toi. Je n'emploie pas les mêmes termes cochons, mais c'est tout pareil. Y compris sur ton analyse de Gilles
Rédigé par : catherine | 18 décembre 2006 à 13:39
Ben pareil. "L'existentialisme est un humanisme" (je sais, aujourd'hui, Sartre, c'est hyper ringard, j'assume;)
Mais je ne vois pas le rapport. La droite serait l'égoïsme et la gauche l'altruisme? Non. Je ne crois pas. Je pense que la droite, c'est la réalité aussi crasse soit-elle et la gauche l'utopie. Gérer la merde ou rêver. Agir selon des principes de réalité ou ratiociner pour finalement décider n'importe quoi. Il n'y en a qu'un qui impêche l'autre. Devine dans quel sens...
Un seul nom qui pourrait te donner à réfléchir sur la droite: Boorlo. A gauche, il n'y en a pas un qui lui arrive à la cheville: discret, efficace, social, pragmatique et avec des résultats.
Le seul problème de tout ça, c'est la corruption. Mais les deux camps en sont très également pourvus. Alors...
Oups, désolée, je me suis trompée de blog, ici c'est littéraire ;-)
Il n'empêche que ta chronique est vraiment excellente (vieux rattrapage aux branches des familles;)
Rédigé par : Sacha | 17 décembre 2006 à 00:50
@ Sacha,
parce que: "quand je pense à moi , je pense à toi...!"
Rédigé par : gilles | 16 décembre 2006 à 19:48
Celle-là (de chronique), elle est excellente. Respect!
Cependant, une chose me turlutepine (pardon Catherine): pourquoi diable t'obstines-tu à te dire de gauche?
Je ne comprends pas.
Tu fais partie de la droite sociale-libérale. Bon ok, les mononeuronaux ont du mal à comprendre le concept. Et à vrai dire, il faudrait que cette pseudo dichotomie bilatérale cesse, tout en sachant que le centre n'est pas une solution mais un concensus mou. Bref, peu importe. Gillou, pourquoi tu dis que tu es de gauche?
Rédigé par : Sacha | 16 décembre 2006 à 02:40