Me croirez-vous si je vous racontais l’incroyable journée qui est celle du 21 octobre 2010 ?
Ce matin là, j’ai dû me réveiller vers sept heures et demie, surexcitée. Impossible de me rendormir, pourtant j’avais le temps puisque j’étais à l’hôtel ( oui, avec toutes ces grèves de train, il était impératif de partir la veille). Deux minutes pour réaliser… Jour J ! Jour attendu depuis des mois ! Petit déjeuner en compagnie de mon père. Il faut que je mange, pourtant j’ai une boule dans la gorge et un nœud à l’estomac. Pendant que mon paternel se ressert un troisième café et mord dans un croissant doré avec appétit, les questions se bousculent dans ma tête. Comment cela va-t-il se passer ? Qui sont les autres lauréates ? Serais-je un écrivain digne de ce nom ? Quel est le titre de ma nouvelle, déjà ? En remontant à la chambre, je me pomponne, le stress au ventre. Ah, maudit stress ! Si seulement il pouvait disparaître, celui-là !
Bien vite, il faut prendre le métro après avoir déposé les affaires de nuit au Novotel ( ouais… ça, c’est THE luxe !) et se diriger vers l’arrêt « Saint Michel ». Le boulevard est interminable. Je suis allée à Paris cinq fois dans ma vie, et jamais ça ne m’a paru aussi terrifiant ! Près des grandes portes vertes, l’indicateur 87 me fait cligner des yeux. Heureusement, le pense-bête (soit un mail imprimé) me permet de me souvenir du code. Après avoir longé la magnifique cour intérieure et monté les six hauts étages ( en ascenseur, bien sûr !), j’appuie sur la sonnette. Je pénètre alors dans la maison d’éditions, peuplée de ses travailleurs, dont Audrey et Agathe, nos attachées de presse ( oui, nous avions nos attachées de presse ! Si ce n’est pas la classe, ça!). Il y a Coralie, qui a voulu représenter la ponctualité. Mon père paraphe le contrat d’auteur, puis il me lance « Adieu ! » avant de s’en aller, ce qui n’a pas laissé Audrey interdite ! Une visite de la mignonne petite maison, puis je m’assois près de Coralie, un stylo à la main. Une dédicace de cinquante livres pour Orange, voilà qui n’est pas de tout repos ! Un petit texte et une signature, rien que ça ! Au bout de dix minutes, Juliette arrive à son tour. Mais elle parle tellement qu’en une heure, elle n’en avait dédicacé que cinq ! Entre temps a pu arriver Anne-Laure, qui avait déjà soigneusement préparé sa dédicace ( plutôt longue par rapport à la mienne). Au moment de partir déjeuner arrive Catherine, et on apprend qu’Anne est bloquée dans un TGV ( comme quoi j’ai bien fait de partir avant !) On a l’honneur de manger chez et avec Héloïse d’Ormesson en personne, que le bel appartement n’empêche pas d’être très sympa. Les conversations se résument à des questions sur l’écriture et sur la nourriture, parmi elles je me permets de souligner l’erreur sur la quatrième de couverture ( eh oui, j’ai 13 ans, pas 15 !). Quand enfin Anne arrive, nous nous préparons au shooting dans les jardins du Luxembourg. C’est assez sportif, mais rien n’efface nos fous rires entre lauréates. En file derrière un arbre ou en étoile allongées sur l’herbe, Gérard nous photographie sous toutes les coutures. Ensuite, nous rentrons pour finir de dédicacer ( pas croyable ! J’ai fini avant tout le monde ?) et faire une interview. Audrey nous annonce que la marraine du prix, Carla Bruni, sera absente ce soir… Mais l’heure passe et dix-huit heures approche… A peine le temps de passer à la salle de bains qu’il faut prendre le bus. Un petit détour et direction l’hôtel de ville. Guidées par Agathe, non sans s’être trompées deux fois d’endroit, on se dirige vers les salons. Waouw ! C’est beau, c’est vaste, c’est… impressionnant ! Retrouvailles avec la famille, puis rencontre avec les lauréats 2009. Enfin ! J’ai lu et relu leurs nouvelles, alors c’est comme si je me retrouvait avec des stars ! C’était un honneur de rencontrer Marie Friess, Charlotte Marsac-Mougenot, Hélène Pierson et les autres… Les convives ont le temps d’arriver jusqu’au début de la cérémonie. Là, les discours de l’adjoint au maire, de Gilles Cohen-Solal et d’Erik Orsenna s’enchaînent. Ce dernier nous appelle une par une. Quand c’est mon tour, mes jambes flageolent et mon cœur bat comme un déchaîné. Le… le discours n’avait pas été vraiment mis au point auparavant… Le grand écrivain me pose la question sur ma nouvelle, et c’est à moi de m’exprimer. Je parle, je parle, je radote, et j’oublie l’essentiel : D’après ma grand-mère Régine, je tiens d’elle !!! Quand je reprends mon souffle à la fin, j’essaye de me souvenir de mes paroles. Etait-ce cohérent ? En tout cas, tout le monde applaudi, les flashs crépitent et m’éblouissent, et Erik Orsenna glisse entre mes mains un diplôme orné d’un joli ruban rouge. Je rejoint Juliette et Coralie, puis Anne-Laure passe derrière moi. A la fin des discours, les photographes immobilisent le monde qui s’entasse sur l’estrade : le jury, les lauréates et les anciens lauréats. Entre les photos, les interviews et les films, les dédicaces commencent. C’est à peine si j’ai le temps de savourer les macarons servis sur le buffet. Puis les lauréats 2007, 2008, 2009 et 2010 descendent au vestiaire pour une dédicace entre eux, accompagnés par Agathe. Je signe, je rigole, je signe, je parle, je signe, je signe, j’écris, je signe, je signe, je signe… Mais déjà, 21 heures arrivent et les parents descendent chercher leur prodige d’enfant (tous les parents sauf les miens, évidemment, il faut que ce soit moi qui monte les chercher aux salons).
Heureusement, entre lauréates, on peut garder contact pour se remémorer les heures sucrées passées sous les flashs enchaînés. Et je me souviendrai toujours de Free Hugs Yéti, Cochon Volant, Les deux paires de jumelles et l’accueillante dans le Monde du Rêve, qui se reconnaîtront.
En récupérant les affaires et les dix exemplaires, je sens les regrets de quitter ça s’abattre. J’espère pouvoir revenir l’année prochaine.
En regardant par-dessus mon épaule, des souvenirs plein la tête, je souris.
Un moment magique comme celui-ci, je ne suis pas prête de l’oublier !
Justine Guillet
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Rédigé par : Norine | 06 novembre 2013 à 12:30
On sent parfaitement ton émotion !
Rédigé par : Maud | 28 octobre 2010 à 10:38