Parmi nos romans de la rentrée de janvier, celui de Susanna Fortes En attendant Robert Capa, biographie romanesque du couple Taro/Capa, deux des plus grands photographes du XXème siècle.
Pour Hemingway, elle était une "putain". Pour Aragon, une "héroïne". Gerda Taro est la première femme tombée au champ d'honneur du photojournalisme, en 1937, sur le front de la guerre d'Espagne. Elle avait 27 ans. Elle était rousse, téméraire, elle photographiait la guerre en croyant que son témoignage éloignerait le spectre de la suivante. Quatre ans plus tôt, Allemande et juive, Gerda Pohorylle fuyait le régime nazi pour se réfugier en France. C'est à Paris qu'elle rencontra le photographe hongrois André Friedmann. Elle est élégante, spirituelle, cultivée. Il porte des blousons de cuir et lui apprend son métier. Elle l'habille et lui donne un nom : Robert Capa. Elle invente aussi le sien, Gerda Taro. Ils forment un couple, une équipe. Ensemble, ils partent en Espagne, côté républicain, fréquentent Malraux, Hemingway, fraternisent avec les brigadistes en première ligne.
En janvier 2008, au Mexique, sont réapparus trois étuis contenant 127 rouleaux de négatifs et de prises de vue de la guerre d'Espagne, réalisés par Capa, Taro et David Seymour alias Chim. Un trésor de la Photographie. Plus de 3000 clichés inédits. C'est la cinéaste Trisha Ziff qui a localisé cette "valise mexicaine" par le biais de descendants du général mexicain Francisco Aguilar Gonzales ; ce dernier s'était servi de ses fonctions de diplomates à Marseille, à la fin des années 30, pour aider des réfugiés antifascistes à fuir. Aujourd'hui, ces clichés se trouvent à l'International Center of Photography de New York qui leur consacre (jusqu'au 9 janvier) une magnifique exposition intitulée La valise mexicaine.
Merveilleuse histoire à découvrir dès le 20 janvier.
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