« Parfois je me prends à rêver que tous les humains se sont ligués avec les Petits Poucets contre les Ogres »
Aujourd’hui paraît le nouveau roman poignant de Corinne Royer qui présente un florilège d’histoires de mémoire et d’amours. La Vie contrariée de Louise raconte comment le destin de tout un village pendant la guerre peut bouleverser le destin de ses habitants aujourd’hui.
Au fondement de cette histoire il y a un cahier rouge. Un cahier témoin de la guerre et par lequel on plonge au plus profond des sentiments humains. C’est le journal intime de Louise.
Nous sommes dans les années 40, c’est la guerre et Louise à 17 ans. C’est à cette époque qu’elle découvre Franz, le bonheur des corps qui se rapprochent puis se touchent et la blessure ancrée dans la chair. Mais aucune histoire n’est lisse et au fil de la lecture du cahier rouge les mystères grandissent ; quel secret peut bien receler le médaillon offert par Franz à Louise ? et que signifient les mots qu’il lui adressa au même instant : « sieh drinnen nach » ? Franz, l’Ogre, sauvera-t-il les enfants cachés aux yeux des autres Ogres ?
Se mêlent alors dans ce fabuleux roman les amoureux transis, les villageois atypiques se croisant au bar, les blessures enfouies et au milieu de toute cette vie, la mémoire et l’Histoire, celle de Louise et du village, celle des Ogres et des Petits Poucets.
Corinne Royer plonge le lecteur dans une dure confrontation entre la folie amoureuse et la folie de la guerre. Le passé s’allie au présent dans une langue franche et poétique afin de nous questionner sur le bien, le mal et la vérité. Peut-on aimer l’ennemi alors même que l’on se bat contre lui ? La guerre et la justice sont-elles plus fortes que l’amour d’un père ? Comment porter le fardeau de la vérité ?
L’intrigue de La Vie contrariée de Louise se situe au Chambon-sur-Lignon. Chambon-sur-Lignon est une ville auvergnate, de la Haute Loire, célèbre pour les actions de ses habitants durant la seconde Guerre Mondiale. Dès 1940, les Chambonnais, sous l’influence du pasteur Trocmé et de sa femme Magda, aidaient et cachaient dans les fermes alentours ou chez eux, les juifs persécutés par les nazis et le régime de Vichy. Outre l’accueil, les villageois ont aussi fourni aux juifs des faux papiers d’identité, des cartes de rationnement et aidé au passage en Suisse.
Environ 4000 juifs auraient trouvé refuge au Chambon-sur-Lignon.
En 1990, le gouvernement israélien reconnut toute la région et ses habitants comme « Justes parmi les Nations. » C’est la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cet honneur.
Pour plus d’informations, Pierre Sauvage a réalisé un documentaire, Les armes de l’esprit, le village se transformant en havre de paix pour les juifs.
http://www.chambon.org/armes_fr.htm
Sculture au mémorial de Yad Vashem
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