C'est très mauvais pour mon égo ce que vous faîtes!
Moins j'écris, moins vous fréquentez cet endroit.
De deux choses l'une:
soit vous êtes des inconditionnels de ma prose (j'ai des doutes...!)
soit il y a parfois dans les notes que je vous soumets des choses pas trop inintéressantes à vos yeux...
Ma modestie m'oblige à me dire que c'est la deuxième option la bonne.
Hélas, trois fois hélas!
J'aurais tellement aimé que quelqu'un (non pas m'attende quelque part!) me dise :
" t'écris pas mal, tu sais..."
Façon Gabin à Morgan dans Quai des Brumes:
"T'as de beaux yeux , tu sais..."
Mais bon, personne ne me l'a jamais dit!
Alors je vais continuer à glaner de ci de là quelques notes des autres qui rendront ce lieu un peu plus fréquentable!
Pour ce faire voici un texte magnifique sur un sujet qui ne l'est pas moins: François Nourrissier.
Ce serait dommage alors qu'il a tellement fait et défait le paysage littéraire, éditorial et la cuisine des prix pendant si longtemps qu'on l'ignore après l'avoir tellement craint!
Pas seulement dommage, dégueulasse!
Oui pendant plus de cinquante ans tout le monde attendait son avis comme on attendait les oracles de la Pythie.
Maintenant qu'il est agé, malade et seul plus personne pour lui parler et encore moins parler de lui...
Pas brillant l'être humain surtout dans notre milieu!
Je n'oublie pas cet homme aussi machiavélique que bonhomme, je n'oublie pas nos déjeuners et les moments passés en vacances.
Alors simplement parce qu'avant tout le monde était courbé et que c'était absurde mais qu'aujourd'hui tout le monde l'oublie et que c'est laid ces quelques lignes sur François Nourrissier.
Lisez jusqu'au bout cela vaut la peine, même si ce n'est pas toujours flatteur c'est toujours respectueux et intelligent.
Juste comme lui...
Et juste comme j'aimerais écrire (comme le sujet et son biographe de l'article!)
La dernière passion de François Nourissier
Clément se plaît bien à Auteuil, dans le jardin de François Nourissier. Son maître, Michel Houellebecq, se plaît aussi, mais plutôt dans la cave à vins de l'ancien président du jury de l'académie Goncourt. Régulièrement, la petite voix timide de l'auteur des Particules élémentaires et de La Possibilité d'une île se fait entendre au bout du fil lorsqu'il est de passage à Paris. "Bonjour, c'est Michel. Est-ce que je peux venir mercredi à 17 h 15 avec Clément ? Est-ce qu'il pourra jouer dehors ?" François Nourissier ne dit jamais non.
A 17 h 14 précises, la sonnette carillonne. L'hôte vacillant de 78 ans est bousculé dans l'entrée par le corgi que Houellebecq s'est offert avec ses premiers droits d'auteur, et qui fonce en connaisseur dans le jardin. Une ombre, un double : Clément suit son maître partout, même pour les tête-à-tête télévisés.
Une fois Clément comblé, Houellebecq peut caler confortablement son spleen dans les canapés en velours de l'hôtel particulier de Nourissier. Parfois, le maître et le chien s'endorment là, trop las pour retrouver le chemin du retour. On imagine une ambiance à la Bertrand Blier, genre Tenue de soirée . Nourissier, mystérieux, préfère résumer ces rencontres d'un de ses mots d'écrivain : "Je papote, il boit, le chien court."
Cet amour absolu entre l'animal et son maître, Nourissier connaît, et en raffole, lui qui avait écrit en 1975 pour son teckel Pilule — rebaptisé Polka par Claude Gallimard, "pour faire plus convenable" —, une impudique Lettre à mon chien . "Michel a un rapport très charmant avec Clément. Cela fait partie de notre connivence, même si la singularité du maître l'emporte de beaucoup sur celle du chien." Une bonne raison, en tout cas, de se battre, comme il le fait "depuis cinq ans" , pour le jeune écrivain. Et tenter de lui offrir le prochain prix de l'académie Goncourt, le 3 novembre.
Voilà trente-cinq ans que François Nourissier vit dans le 16 e arrondissement de Paris, et quarante qu'il habite la petite province littéraire française. L'âge, à peu de choses près, de sa longue barbe blanche, signe de ses éternels paradoxes. Elle pose le notable de la République des lettres, même si l'écrivain l'a laissée pousser pour dire sa "volonté de s'ensauvager quand même un peu" . Elle achève le portrait d'un homme de pouvoir, mais désigne aussi celui d'un siècle qui s'achève. Pour les jeunes amis de Philippe Sollers, qui se moquent volontiers de ce "fils de Paul Bourget" (le romancier conservateur de la IIIe République), elle trahit le "capomafia" — le surnom qu'ils donnent à ce faiseur et défaiseur de prix. Mais, en disant cela, ils savent bien que le nouveau monde qui se profile après Nourissier est "bien pire" que l'ancien — place forte où les agents auront remplacé les éditeurs.
"François est le dernier spécimen français des hommes de lettres de naguère. Sa première et vraie passion, ce sont les lettres, de façon envahissante, très perturbante, aveuglante presque" , résume la présidente du Goncourt, Edmonde Charles-Roux, qui a succédé en 2002 à son ami à la tête de l'académie. C'est ainsi : François Nourissier est toujours aux rendez-vous de fin de mondes, au tournant des époques. Il fut d'abord proche des "hussards" (Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent, Michel Déon...), sans en être. Tombé dans la littérature en 1963 avec Petit bourgeois, il s'est trouvé bousculé par le "nouveau roman", avant que la "restauration" entreprise dans les années 1970 chez Grasset, sous l'égide de Jean-Claude Fasquelle et de Françoise Verny, ne le remette en selle et au centre du jeu.
On adule sa plume. Le voilà éditeur, tour à tour, pour les deux plus grandes maisons, Grasset et Gallimard, mais aussi critique littéraire prolifique, notamment au Point et au Figaro Magazine . Bon ou mauvais, avoir un "Nourissier", encore aujourd'hui, vous pose un auteur et vous lance un roman. Sans compter que les "Nourissier" restent tapés à la machine à écrire et envoyés, par fax, depuis l'hôtel particulier. Comme avant.
Maison mélancolie, dit le titre du nouvel ouvrage autobiographique, qui vient de paraître chez Gallimard . "Le 16e arrondissement, c'est un choix de chiens. Mes chiens aimaient bien la verdure et les parcs." Sur la terrasse, on aperçoit le jardin mitoyen des Chandernagor. Huiles, lavis et croquis : aux cimaises du salon, au-dessus des marquises et des conversations, s'est accrochée une vie. Ici, un Alechinsky, un Prassinos et "un abominable petit Picasso, dessiné au dos d'un menu de déjeuner". Là, les drapés de châles de prière, les mains implorantes d'un couple enlacé, poussé vers les camps de l'apocalypse. Ce sont les peintures de sa femme, Cécile Muhlstein, dite "Tototte" — une Rothschild fantasque, belle et drôle, mais souvent triste. Forcément sainte, un peu, pour vivre avec cet homme qui répète sans cesse qu'il ne s'aime pas.
"Soyez l'homme d'une passion, d'un chien, d'une maison" , écrit le romancier dans son dernier ouvrage. Nourissier est l'homme d'une France d'Ancien Régime, riche et bien élevée. D'une certaine droite, qui soupire devant les mauvaises manières de Nicolas Sarkozy. A Jacques Chirac, il avait écrit en 1977 une lettre de 175 pages. Aujourd'hui, il porte Dominique de Villepin aux nues. "Il fait tout beaucoup mieux que les autres. J'aime bien son comportement d'homme lige, son côté un peu féodal, cette fidélité absolue à Chirac. Et puis j'ai beaucoup d'amitié pour ce groupe de cinq humains si beaux" , assure l'écrivain en évoquant la famille du chef du gouvernement. "Si on atteint mon âge sans être copain avec le premier ministre, ce n'est pas la peine d'avoir une vie sociale. D'ailleurs, vous pourriez tout aussi bien dire : "Le premier ministre a Nourissier pour ami.""
Eclair fugace de vanité. La chose est rare. Même quand il reçoit, l'auteur affiche en effet le dégoût qu'il s'inspire en robe de chambre, et conserve aux pieds les pantoufles confortables de ses médiocrités bourgeoises. Quarante ans que Nourissier distille ses variations sur l'inconvénient d'être né et décompose jusqu'à l'épuisement ses succès en trompe-l'oeil. A défaut de génie , claquait l'un de ses textes autobiographiques, en 2000. Nourissier piètre sportif, amant médiocre, mauvais "coup"... "Il est l'écrivain provincial par définition, qui pousse l'analyse de la détestation de soi dans le détail" , estime Philippe Sollers, chez Gallimard. "Un déprimiste, comme on le dit pour Houellebecq" , préfère l'éditeur Manuel Carcassonne, que l'écrivain avait fait venir chez Grasset.
La petite musique est couverte aujourd'hui par la complainte de la maladie. Hervé Bazin, son prédécesseur à la présidence du Goncourt, avait décelé dans l'écriture de plus en plus rétrécie du romancier-choniqueur une "micrographie" — signe avant-coureur de troubles neurasthéniques. A l'hiver 1995, c'était un moniteur de ski qui observait, stupéfait, l'écrivain tomber au bas de la piste. "Une chute extravagante, dans le replat de l'arrivée, là où on a déjà enlevé ses moufles" , raconte Nourissier. "Miss P." , comme l'écrivain a surnommé sa maladie de Parkinson, devenue l'héroïne de son Prince des berlingots , s'est installée dans son corps et fait trembler ses mains.
L'oeuvre s'en ressent. "Personne ne le remarque, mais je n'écris plus de la même façon. Ça ne coule pas de source, c'est désossé." Avec l'aide de Teresa Cremisi, son éditrice passée de la direction de Gallimard à la présidence de Flammarion — où Nourissier ira sans doute bientôt, par fidélité, "planter une fleur" , ses livres se font collages. Qui sait seulement comment se fabriquent aujourd'hui les Nourissier ? Qui devine que les drôles de petits chapitres de Maison mélancolie ont été assemblés comme un puzzle par les deux amis, sur la longue table baroque autrichienne du deuxième étage de l'appartement ? "Je dispose des petits morceaux de texte d'une longueur à peu près constante. Je lui fais une absolue confiance. Cel a devient pour moi le moment le plus plaisant de l'écriture" , sourit l'écrivain.
Esthétique du collage, philosophie du tremblement... "Pour un homme obsédé par la rapidité, comme moi, la lenteur est insupportable. Je deviens une tour de Pise en pâté de foie. C'est une drôle d'impression. Ça devrait s'effriter, et ça mollit." Une fois par jour, vers 19 heures, Nourissier, malade, s'abandonne à une "crise de fureur . Je me mets à hurler, je jette des objets par terre, je casse tout".
LE 20 août, le critique littéraire a fait sa rentrée des classes. Il a laissé s'envoler de la cheminée du Figaro Magazine la petite fumée de son vote au Goncourt — avant même la liste définitive, qui compte désormais le roman de François Weyergans, Trois jours chez ma mère , chez Grasset. "J'entends un murmure impatient : et que ferez-vous le 3 novembre ?, écrivait Nourissier. Il s'agit simplement de désigner un très bon roman de l'année 2005. Eh bien, je pense que vous avez deviné mon choix" , concluait-il en désignant Houellebecq.
Les collègues du Goncourt n'ont pas apprécié. Après un coup de fil à "Edmonde", sa camarade de parti, l'ancien ministre socialiste Claude Allègre a pris la plume pour sermonner l'ex-président de la vénérable académie. "Que François Nourissier aime Michel Houellebecq, c'est son droit, écrit le scientifique dans L'Express du 15 septembre. Le problème est que François Nourissier est un membre influent du jury du prix Goncourt. Et faire de la propagande pour un livre puis annoncer un vote me paraît incompatible avec l'appartenance au jury. (...) Agir ainsi, c'est mépriser les autres candidats (...), nier la dynamique d'une délibération."
Nourissier s'en fiche. Même si le président de la République lui-même n'aime pas, il vote La Possibilité d'une île . "Non, Nourissier, non... Houellebecq, c'est un écrivain de fourré, un écrivain de buisson..." , avait gourmandé le 8 novembre 2002 Jacques Chirac, convié à déjeuner par les dix écrivains de l'académie. L'auteur de Bratislava avait refusé de trinquer avec le chef de l'Etat , avant de brandir son verre à son tour : "Je vais lever mon verre à Michel Houellebecq, qui doit se sentir très seul en ce moment."
"Cet homme-là a du pif , siffle Sollers, faussement admiratif. Il est l'ancien monde, qui ne va sombrer que très lentement. Avec Houellebecq, il dit : "Je n'ai pas perdu la main. Je reste dans le coup."" Souci de modernité ? Voilà Nourissier qui en vient même à se fâcher avec Jean d'Ormesson, l'ami d'un demi-siècle. Le 27 août, dans le Fig' Mag' , le critique chronique Une fête en larmes, le livre de rentrée de "Jeannot". Nourissier parle de tout — les vacances ensemble au ski, en Corse —, mais pas de l'ouvrage. Sauf pour glisser : "Je me suis surpris, cette fois, à rêver à tes autres vies possibles, si tu n'étais pas né avec la fameuse cuillère d'argent, fortifié de courtoisie, blindé de préjugés. (...) Tu aurais été (...) un prof de rêve", conclut sa Lettre d'été à Jean d'Ormesson.
La brouille laisse les proches abasourdis. "Cela prouve que ce ferment qui oppose toujours deux hommes de lettres entre eux existe encore, veut croire Edmonde Charles-Roux. Le monde des lettres n'est pas un monde d'intrigues et de magouilles, comme on le dit. C'est un monde où on se blesse, où on se fait un mal atroce." D'autres sont moins optimistes : "Houellebecq a surgi au moment où François arrivait au sommet de sa dépression, estime l'éditeur Gilles Cohen-Solal. Il voit en lui un nouveau Céline. Il veut le prix."
"N'oublions pas qu'Aragon avait démissionné lorsque le jury avait refusé le Goncourt à Nourissier" , rappelle-t-on malicieusement chez Grasset, où l'on connaît la vénération de l'homme à la barbe blanche pour l'auteur du Fou d'Elsa . Que fera Nourissier si, comme souvent, le jury ne le suit pas ? "Ce n'est pas un homme à démissionner, mais il est capable de tomber de sa chaise ou de simuler une crise cardiaque pour obtenir gain de cause, comme chez Molière" , sourit Jean-Marc Roberts, le patron des Editions Stock. "Semblant", seulement. Lorsque Paris Match avait proposé à Nourissier de poser pour une photo dans un cercueil, façon Volpone, l'écrivain avait trouvé la plaisanterie de très très mauvais goût. Tremblant, ralenti, "tousseur" , soit. Mais muet, couché et mort, jamais.
Ariane Chemin Le Monde
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Rédigé par : voyance gratuite par email | 25 novembre 2013 à 20:57
De deux choses l'une: On te dit tu sais écrire et on ne lit plus Ariane chemin,entre autres ou on lit Nourissier et tu restes un très bon éditeur. Maintenant, je fais nègre et je peux t'envoyer un texte :-)
Rédigé par : martingrall | 25 mars 2008 à 19:52
Là, j'adore, ce genre de billet est un regal à lire.
Rédigé par : Jerome | 25 mars 2008 à 16:17