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Commentaires

TLACIAR

Il faut vraiment tout faire sur ce blog...
Comme c'est la Saint-Guillaume, que je viens d'être déplâtré et que je termine ma bronchite, voici une petite pour un ouvrage dont le sujet me paraît particulièrement intéressant...
(je précise que ce n'est même pas moi l'imprimeur, ce qui prouve à quel point je suis de bonne foie (??) en ce début d'année...

Play Girl

par Jérôme Dupuis


Avec Le Degré suprême de la tendresse, Héléna Marienské signe des pastiches virtuoses sur un sujet risqué, la fellation. Rencontre avec une agrégée qui n'a pas froid aux yeux.

Une folle rumeur courait le petit milieu des lettres parisiennes entre Noël et le jour de l'An: la romancière Héléna Marienské allait poser pour Playboy à l'occasion de la sortie de son recueil de pastiches, Le Degré suprême de la tendresse! Incrédule, on se risque à lui poser la question. Etincelant éclat de rire qui vaut démenti. «C'est moi qui ai fait croire à mon éditrice, Héloïse d'Ormesson, que nous allions poser toutes les deux! Non, en fait, Playboy va publier mon pastiche de Tallemant des Réaux, un chroniqueur du xviie siècle.» Ce qui est un tantinet plus austère...

Depuis son premier roman, paru en 2006, Rhésus (POL) - une fable dérangeante où un singe bonobo attisait l'ardeur sexuelle des pensionnaires d'une maison de retraite - Héléna Marienské est très attendue. Son nouvel Objet Littéraire Non Identifié, où il est abondamment question de fellation, pourrait bien faire sensation en ce début d'année. Imprévisible, cette agrégée de lettres peu inhibée est capable d'improviser une danse du ventre étourdissante devant le tout-Paris littéraire, pour célébrer le prix Wepler qui venait de lui être décerné, tout en cogitant à une thèse de doctorat sur un comédien de la troupe de Molière. A sa décharge, cette native de Béziers - son pseudonyme Marienské, nom tchèque de «Marienbad», lui vient de sa mère - a suivi ses études au lycée de Pézenas, où le jeune Molière fit ses débuts. C'est d'ailleurs le théâtre qui la sauvera d'un brutal accès de mutisme au milieu de sa khâgne à Henri-IV. «Je ne pouvais plus prononcer le moindre son, confie-t-elle. J'ai arrêté mes études et suis partie faire du théâtre à Londres. Parler en anglais m'a débloquée.»

«Il s'agit d'un livre politique, féministe»
Après avoir enseigné dans le 9-3, le 0-3 et le 4-3, notre pasticheuse s'est mise en disponibilité cette année. Elle vit désormais dans une maison perdue au bout d'un chemin en Haute-Loire, entre ordinateur et bétonneuse. «La maçonnerie est ma seconde passion. J'ai coulé toutes les dalles de béton et construit les pièces pierre à pierre», avoue cette Auvergnate d'adoption, que l'on croise néanmoins parfois chez Castel. Dans la foulée, elle confie ses intérêts à un agent littéraire, Pierre Astier, et, à la surprise générale, quitte son premier éditeur, le prestigieux POL. «Cela s'est très mal passé entre nous», élude-t-elle. Flammarion se met sur les rangs, mais elle rejoint finalement Héloïse d'Ormesson, qui mise gros avec elle.

Jean d'Ormesson, le père de son éditrice, qui a eu la primeur du livre, lui a glissé: «C'est très habile d'avoir utilisé le pastiche pour traiter un sujet aussi brûlant.» A l'image du Proust de L'Affaire Lemoine, elle signe un Houellebecq cruel, un La Fontaine succulent, un Perec et un Ravalec un peu longuets, à partir d'un fait divers. Mais quel fait divers! «Un matin où je buvais un café dans un bar de la Bastille, raconte la romancière, les gens au comptoir évoquaient un drame qui s'était déroulé la nuit précédente: un homme éméché avait obligé sa rencontre d'un soir à lui faire une fellation sous une porte cochère. Pour se venger, celle-ci mordit jusqu'à lui sectionner le membre. J'ai tout de suite pensé que cela ferait un formidable sujet.» Le Degré suprême... est une variation littéraire autour de ce thème scabreux - sans jamais que le livre sombre dans l'égrillard.

«J'ai découvert que Houellebecq était capable de faire passer les pires horreurs homophobes ou misogynes sous couvert de son écriture pseudo-scientifique.» Et, en effet, son «Restriction du domaine» (sic) reproduit très justement le ton houellebecquien et son utilisation caractéristique des mots en italiques. La dix-septiémiste a aussi particulièrement soigné La Fontaine et Tallemant des Réaux. «Mais, attention, je n'ai pas voulu faire un simple exercice de style. Il s'agit d'un livre politique, féministe, jure-t-elle. Mes femmes sont toutes des femmes libres.» Libres et surtout libertines. Même si aucune ne va jusqu'à poser dans Playboy...

Le degré suprême de la tendresse
Héléna Marienské
éd. Héloïse D'Ormesson

208 pages
19 €
124,63 FF






martingrall

Donc votons pour Pivot. Ceci dit les prix de quoique ce soit sont dépassés, et fait tous les auteurs tronc. déjà que trop n'écrivent que pour le pis pôle.

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