Il pleut beaucoup dans l'édition ces temps-ci...
Un peu comme la météo...
Des mails,
Des livres,
Des propositions,
Des nouvelles,
Bonnes ou mauvaises...
Tour d'horizon.
Des mails comme s'il en pleuvait! D'ailleurs, il en pleut! Cela fait la fortune des vendeurs de ramettes de papier et de photocopieurs... On ne reçoit plus de livres par la poste, tout par Internet. Donc, tout à imprimer soi-même... Après un Francfort copieux cela fait... 10 000 pages! 25 livres x 400 pages... Pratique, mais un peu cher; dans notre maison, ces 10 000 pages seront imprimées en deux semaines et, il y a déjà des livres pour lesquels la date butoir pour faire une offre est fixée à ... Lundi prochain! Les éditeurs n'ayant que très peu le temps de lire vont être pénalisés. Mais, bon, ce sont les règles du jeu... Cela change parce que dans notre métier c'est plus souvent la règle du Je...
Donc, des livres par mail mais aussi des livres rapportés (merci Air France de n'avoir pas facturé l'excédent de bagages...) et ceux là sont ceux qui sont lus en premier, on les a portés il faut donc que ça ne soit pas en vain...
Bien entendu, je vous donnerai les titres mais un peu plus tard, histoire que les petits copains ne leur trouvent pas un interêt subit... Parce que l'édition c'est un peu comme le foot, il y a des livres qui sont achetés non pas pour être publiés mais pour que d'autres ne les aient pas... Sympa ce milieu et puis franc et stable aussi...
Nous avons aussi droit a ce que les Anglos-saxons appellent des "Proposal". En gros, il s'agit d'acheter non pas un livre, ni même un manuscrit - édité ou pas - mais une idée de livre... Ce sont les fameuses "propositions". Inutile de dire qu'il y a beaucoup de propositions douteuses, des livres qui ne verront jamais le jour et pour lequel plusieurs éditeurs de plusieurs pays ont payé, parfois très cher, le droit d'attendre... Indéfiniment!
Mais cela fait partie du jeu, aussi.
Des nouvelles...
Mon ami Nicolas Roche, directeur général de Stock, a été viré comme un malpropre par J-M Roberts qui est moins que jamais mon ami (ce dont je ne me plains pas...!). Je trouve cela stupide et injuste...
A propos de Flammarion...
Le directeur général de Flammarion Frédéric Morel a connu le même sort (que Nicolas Roche) mais Térésa Crémisi n'est pas caractérielle. Elle prend juste les bonnes décisions...
Ces deux départs ne changeront pas la face de l'édition mais traduisent une pression de plus en plus forte dans les groupes et leurs filiales dans la difficile phase économique que traverse le métier.
A propos de pression et de Flammarion, j'ai reçu il y a quelque temps un coup de téléphone d'Alain Flammarion me demandant des explications sur le fait que j'aurais proposé à l'un de ses éditeurs diffusés de rejoindre InterForum.
Je tiens à préciser deux choses :
Je ne suis pas le sergent recruteur d'InterForum quand bien même je considère qu'en termes de diffusion et de distribution ils sont les meilleurs ( even if i am not always fully satisfied...)
Deuxièment, la rumeur qu'il m'attribue concernant la possible cession du groupe Flammarion à Éditis fait partie des probabilités de reconstruction du paysage éditorial français au même titre que le rachat de X par Y...
Ce qui est certain comme l'on dit dans le tour de France: "les grandes manoeuvres "ont commencé pour préparer la bagarre générale et finale qui verra indiscutablement une recomposition complète de ce secteur économique.
Donc soyons plus attentifs que jamais cela risque de venir TRÈS intéressant...!
Il va mal, plutôt, mais plus il s'emballe dans sa bulle plus il semble envahissant...
(Et sur le fond je suis d'accord : les plus beaux chiffres sont des récompenses, pas des résultats).
Bonnes lettres !
Rédigé par : prixdeflore2006 | 13 octobre 2006 à 00:22
Et alors , il va bien ou mal le capitalisme mondial?
Entre les chiffres et les lettres ce qui compte le plus c'est l'aptidtude à comprendre les uns pour faire vivre les autres...
mais les chiffres que je trouve les plus beaux sont ceux qui viennent des plus belles, pas des plus rentables...
Rédigé par : gilles | 11 octobre 2006 à 13:21
L'anglo-saxon a le goût du pari et le capitalisme mondial s'en ressent...
Sinon, vous me faites penser à ce conseil que me prodiguait, voici qqs années, le DRH de Flammarion : "vous voulez faire de l'édition ? je vous propose deux voies :
- soit vous postulez pour devenir assistant d'édition (comme tous les diplômés de lettres de ce pays) ; vous commencerez tout en bas mais comme vous connaissez les chiffres, vous monterez plus vite
- soit vous allez chez L'Oreal et vous revenez dans 3 ans pour nous apprendre le marketing. Là, vraiment, vous nous servirez."
Entre les chiffres et les lettres, qui compte le plus ?
Rédigé par : prixdeflore2006 | 11 octobre 2006 à 09:06